Quid de O. P. R.… et autres questions.

Bonjour,
Voici un pli de 1946 commémorant la disparition de J. Mermoz. Ce n'est pas le seul ; l'expéditeur (La maison de la Poste aérienne) en a ainsi expédié dans différents pays de l'Amérique du Sud, avec la même présentation, Argentine, Paraguay, Chili, Brésil et Uruguay. L'enveloppe n'a pas été ouverte et est vide.





Diverses questions.
• La griffe violette me semble remplacer l'étiquette spécifique de recommandation des envois des Objets à Prix Réduits. Le nombre 037 serait alors le numéro de l'objet en question. Mais quelle est la signification de M. P. A. ?
• Le tarif ne me semble pas le bon. Nous sommes dans les tarifs du 1er février 1946, soit,
— lettre jusqu'à 20 g : 10 F ;
— recommandation : 10 F.
Mais pour la surtaxe Avion, nous sommes dans le tarifs du 18-3-1946 :  35 F pour 5 g.
On arrive ainsi à 55 F. Mais je n'ai pas pris en compte le fait qu'il s'agit d'un OPR ; la surtaxe est sans doute (?) plus faible, et on aurait donc un montant inférieur ou égal à 50 F.
Tout ceci étant dit, j'en arrive à la question principale. Que recouvre l'appellation  OBJET À PRIX RÉDUIT ; quels sont ces objets ; constituent-ils une catégorie bien définie, ou au contraire variable ?
Et enfin quel serait le montant réel du port de cette lettre ?
Lulu

bonsoir,

en matière de poste aérienne, il me semble que, plutôt que d'O.P.R., on parle d'Autres Objets, sous entendu autres objets que lettres et cartes postales.

Pour l'affranchissement, à mon humble avis, l'esthétique à prévalu sur l'exactitude tarifaire (façon élégante de dire : c'est bidon !).

D.

Citation :

Mais quelle est la signification de M. P. A. ?

La Maison de la Poste Aérienne, peut-être?

JC

Bonsoir,

Il a été confectionné 2300 plis de ce vol commémoratif du 7 décembre 1946.
On peut donc comprendre que leur "fabricant", la Maison de la Poste Aérienne (je partage l'avis de Jean-Claude sur la signification des initiales dans la griffe d'enregistrement), qui était aussi un éditeur d'ouvrages philatéliques dont ceux de Franck MULLER, ait cherché à faire des économies en utilisant un tarif réduit (en régime international, par rapport à celui des lettres et cartes postales, comme l'a écrit Jean-François).
Il est également compréhensible que la poste ait laissé cet expéditeur réaliser lui-même l'enregistrement des plis recommandés, à une époque où les étiquettes faisaient défaut.

Bonsoir, et merci aux intervenants !
• En ces temps de pénurie d'étiquettes de recommandation, on comprend tout à fait que la Poste ait admis que l'expéditeur (M. P. A.) confectionne un timbre en caoutchouc pour les remplacer. On voit mal la Poste sortir 2300 étiquettes et numéroter les envois.
• Concernant la remarque de Doudad, j'avais aussi pensé à AUTRES OBJETS. Mais si j'en crois l'ouvrage sur les tarifs postaux de J. P Alexandre… on trouve les deux mentions A. O (AUTRES OBJETS) et O. P. R. Par exemple, (tarifs du 25 mars 1924) les OPR sont, en ce qui concerne la recommandation, tous les objets autres que Lettres, Cartes postales ordinaires et Valeurs Déclarées. Par contre, au chapitre des Taxes, il y a les Journaux et périodiques et les A. O.
• Pour en revenir au tarif exact, et pour justifier la mention OPR, il est peut-être possible que les plis aient été considérés comme des imprimés… (mais sans la mention correspondante !), auquel cas les imprimés à destination de certains pays d'Amérique latine bénéficient du tarifs des imprimés du service intérieur et peuvent donc être considérés comme des OPR. Dans ce cas, on aurait un imprimé à 2 F, une recommandation pour OPR (inférieure à 10 F), soit au plus 12 F.
• Et pour finir, il me semble évident, comme le soulignait Doudad, que le tarif exact est ici une question secondaire car le timbre de Poste Aérienne à 50 F doit couvrir le montant de l'affranchissement. S'il n'y avait eu que quelques plis, on aurait pu trouver la mention Affranchi par l'expéditeur, mais pour 2300 plis il ne faut pas y compter.
Dernière remarque. La marque certificado  signifiant je crois, recommandé, n'est accompagnée d'aucune empreinte de timbre à date. On peut s'en étonner, ou considérer que les 2300 plis (qui sont systématiquement adressés aux Aéro clubs des pays mentionnés) ont eu un traitement particulier. En effet, on peut considérer que chaque Aéroclub des cinq pays cités a reçu, à peu près 460 plis recommandés en même temps. Cela fait beaucoup de travail pour la Poste qui a sans doute considéré que la seule marque CERTIFICADO suffisait au bonheur des destinataires. Mais là encore, je suppute, sans doute un peu trop.
Lulu

bonjour,

Laurent Bonnefoy a écrit:

On peut donc comprendre que leur "fabricant" ... ait cherché à faire des économies.

je ne suis pas persuadé que l'économie soit le but. Comme le fait remarquer Lulu (calcul que j'ai fait également), un O.P.R. reco avion pour l'Argentine devrait payer beaucoup moins que 50 francs. Ces plis étaient probablement vendus (la M.P.A., contrairement à la S.P.A. n'avait pas forcément d'aspirations philantropiques) au moins au prix du beau timbre-poste commémoratif.

D.

Bien sûr, je voulais dire "des économies de temps".

Il a effectivement sur-affranchi les envois et réalisé un cachet en caoutchouc mais, comme tu le soulignes, JF, il n'est pas un philantrope et ces enveloppes ont été vendues à leur temps à des aérophilatélistes passionnés.

50 F est plus élevé que le port d'une lettre ordinaire d'une part
d'autre part MPA a du vendre ces plis beaucoup plus cher, il faut
compter le travail, les enveloppes, l'affranchissement, la vignette du verso
et peut-ëtre le port pour l'acheteur.

Et si cela voulait tout simplement dire " Oblitération pour recommander " ?

bonjour,
 

Lulu a écrit:

Que recouvre l'appellation  OBJET À PRIX RÉDUIT ; quels sont ces objets ; constituent-ils une catégorie bien définie, ou au contraire variable ?

 
On n'a pas répondu précisémment à la question de Lulu concernant la définition des O.P.R.
 
Le tableau suivant est extrait de la convention de 1952, il était identique en 1947 (je n'ai pas celui de 1939 valable en 1946 sous la main, mais à l'exception possible des phonoposts, ce doit être la même chose.
 

 
Colonne 2 = poids, 3 = taxe, 4 = limite poids, 5 = limite dimentions.
 
La taxe de la lettre de vingt grammes est de 20 centimes-or, les O.P.R sont donc des objets qui ressemblent à une lettre (excepté les phonoposts), mais qui peuvent être plus lourds (50 gr.) et dont la taxe nominale est inférieure à 20 centimes-or. Ils ne doivent pas véhiculer de message non autorisé, et en principe, leur nature (Imprimés, Papiers d'affaires, etc ...) doit être portée sur la suscription.
 
A priori, la mention O.P.R. portée sur un objet postal signifie bien "Objet à prix réduit".
 
D.

Bonjour,

Doudad a écrit:

Lulu a écrit:Que recouvre l'appellation  OBJET À PRIX RÉDUIT ; quels sont ces objets ; constituent-ils une catégorie bien définie, ou au contraire variable ?

On n'a pas répondu précisémment à la question de Lulu concernant la définition des O.P.R.

Je ne pense pas que les Objets à Prix Réduit constituent une catégorie strictement définie.

Suivant une mention dans le bulletin 1921/4 relatif aux modifications des taxes internationnales apportées par le congrès de Madrid, les OPR seraient des correspondances ordinaires, hors lettres simples et cartes postales.


Voir également dans le bulletin 1885/01 un arrêté du 25 janvier 1885 relatif aux conditions d'admission des objets affranchis à prix réduit :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55074319/f5.image.r=