Surtaxe avion insuffisante

bonjour,

ce n'est pas parce qu'on est moche, sale et mal foutue qu'on manque de charme et d'arguments. Tout le monde à ses chances, à preuve :



Postée à Blida le 4 avril 1934, cette lettre est adressée au SP 610 de Damas en Syrie, et donc en franchise militaire. Mais le routage est demandé "tout avion" (ou du moins, l'absence de routage, ce qui revient au même), et il faut payer les surtaxes, une première pour la France (1 franc pour dix grammes, 1/08/1929) et une autre entre la France et le Levant (2 francs pour dix grammes, 15/01/1930). Allez savoir pourquoi, l'expéditeur colle un timbre-poste à 1,50 franc, peut-être pour le port ordinaire pour la France, plus la surtaxe avion itou pour la France.



De Blida, la lettre a transité par Alger-Gare-Section Avion (le 4), qui a jugé que l'affranchissement couvrait le port avion pour la France, et l'a collé dans un sac pour l'hydro quotidien de Marignane. Arrivée à Marseille-Gare Avion (le 5), le compte n'y était cependant plus pour son chemin aérien de Damas. L'étiquette avion a été barrée de deux forts traits en croix, selon l'expression consacrée, un T pour signifier qu'il manquait un peu de monnaie, et la petite griffe AVION PARTI, pour dire qu'il était parti sans elle (mais pas sans ailes). Aucune taxe n'est demandée, il reste cinquante centimes en trop pour la voie de surface.

Et plus qu'à prendre le bateau ...

D.

Doudad a écrit:

L'étiquette avion a été barrée de deux forts traits en croix, selon l'expression consacrée

A Marseille Gare Avion, en effet, ils devaient tellement voir passer des correspondances insuffisamment affranchies qu'ils ont fait confectionner cette griffe en forme de croix.

Tout à fait, Mon Cher Maître,

DaDo (je crois), nous avait fait passer naguère un petit échantillonnage ...



D.