Purifiée à Marseille en 1841

bonjour,

un correspondant espagnol me pose une colle ;



Comment expliquer cette marque de purification isolée (Salles 205 T1 ?) surmontant deux entailles, de Cuba à Barcelona en 1841, sans aucune marque postale apparente ?

Voyagée dans un paquet ? Et même ? Remise au lazaret, elle aurait dû se retrouver à la poste de Marseille et frappée au moins du dateur d'entrée ???

D.

Il y a sur ce thème le magnifique ouvrage de Guy DUTAU publié il y a quelques mois. je regarderai ce soir s'il reproduit un document similaire.

Laurent   

Bonjour à tous et bises aux dames,

Laurent nous dit:

Citation :

Il y a sur ce thème le magnifique ouvrage de Guy DUTAU...

Guy Dutau, membre du Forum, dont la dernière visite date du 28 novembre... 2016.
Je viens de lui envoyer un message avec le lien qui va bien...

A bientôt.
Michel

... une réponse se prépare!

A bientôt.
Michel   spécialiste du "teasing"

... quelle angoisse !

D.

... et voilà la réponse annoncée! Elle vient de me parvenir par messager spécial.


“Il serait intéressant de voir le texte intérieur : merci.
Pour moi il y avait une personne qui a fait escale à Marseille et, comme c’est la règle, les lettres confiées au capitaine ou à des passagers ont été désinfectées dans les règles.
Deux cas (il y en avait peut être plus) :

• les lettres pour les négociants marseillais étaient remises aux valets du bureau de santé qui les classaient à leurs adresses et les remettaient aux négociants de la ville et il n’était pas question qu’ils payent quoi que ce soit jusqu’à une certaines période. Tout cela est indiqué dans mon livre ! Longtemps il y eut une “guerre” entre la Poste qui voulait récupérer les lettres pour les taxer évidemment, et les négociants marseillais (appuyés par la chambre de commerce pour laquelle il n’était pas question de payer pour les lettres venant de la mer”.
  
• La lettre dont il est question devait être en possession d’un espagnol qui l’a conduite jusqu’à destination sans débourser.
  
  

D’ailleurs cela pouvait avoir lieu pour des voyageurs français qui, après que la lettre qui leur avait été confiée ait été désinfectée, l’ont conduite à destination. Tel est le cas pour la lettre portant la mention manuscrite “décachetée au lazaret le bâtiment étant infectée de peste”, signalée “sobrement” par Carnévalé, et que j’ai eu l’occasion de publier dans Documents Philatéliques sous le titre : « Décachetée au Lazaret le bâtiment étant infesté de peste » : quand une mention manuscrite déjà répertoriée réapparaît… C’était l’Heureuse-Marie !”

“Le livre dont il est question doit faire évidemment partie de toutes les bonnes bibliothèques.
Vous pourrez faire des découvertes !!!”


Tel est ma réponse.
Bien cordialement
GD

Labroquerie a écrit:

Il serait intéressant de voir le texte intérieur

Merci Michel. Requête envoyée. Lettre acheminée hors poste donc.

Je pensais que le lazaret était forcément en cheville avec les postes, pour éviter ça, justement.

D.

Il me vient une réflexion : la lettre de Carnevale signalée plus haut (DP 225) porte une marque manuscrite de purification, et pas de marque postale. OK.

La réponse de G. Dutau revient à dire que la griffe "Purifiée à Marseille" n'a rien de postal, donc.

D.

C'est postal ! C'est pas postal !
Ces interrogations sont superflues.
Une griffe de désinfection est apposée par le "service sanitaire" et non par la poste, même s'il a pu y avoir des exceptions étudiées par ailleurs en détails.
Lorsqu'on collecxtionne et qu'on étudie la désinfection du courrier et, plus généralement, la "veille sanitaire" il faut se débarasser de ces questions sans grand intérêt mais s'occuper certes des tarifs, des acheminements (etc.), mais surtout aussi du texte intérieur, de l'histoire, du contexte épidémique...
C'est ce qui conduit en particulier (à mon avis) le jugement thématique à certaines aberrations : prenons le cas d'une lettre désinfectée qui, comme ici, est "passée hors du service postal" : elle n'a pas sa place dans une collection thématique car "ce n'est pas postal" !!!
Et pourtant il y a deux belles entailles de purification et la belle cursive "Purifié à Marseille" (plusieurs types). Mais, horreur ! Ce n'est pas postal : c'est donc rédhibitoire et c'est bien dommage...
Après tant d'oukases on s'étonnera que la philatélie soit appelée à disparaitre !
Quand donc les collectionneurs de lettres comprendront que le texte et les conditions historiques sont au moins aussi importantes que le calcul de la taxe !
Qu'on ne pense pas que je ne crois pas que la vérification des tarifs, leur calcul (etc) n'ont pas d'importance : ils en ont beaucoup, évidemment.
Mais le collectionneur a énormément à gagner à ne pas se cantonner dans le rôle étriqué d'une philatélie de comptable ! Et l'esthétique des lettres !
Pour revenir à la question : peut-on voir le texte de cette lettre ?

Par "ce n'est pas postal" j'entend : ce n'est pas passé par la poste.

Est-ce que le fait qu'elle soit ou pas passée par la poste a une importance dans l'étude d'une lettre ?

Je m'interroge, simplement.

Si ça n'a pas d'importance, effectivement, nous pouvons changer de sujet d'intérêt.

EDIT

Citation :

peut-on voir le texte de cette lettre ?

voui, deux minutes, je viens de le recevoir. Elle est en espagnol, deux pages manuscrites du XIXème, va me falloir un peu de temps. Datée de Cuba, 14 juin 1841, expédiée par Don Juan Clot à son vieil oncle à Barna.

La lettre n'est pas à moi, je ne suis ni collectionneur, ni philatéliste (autant dire si le classement postal ou non postal de la chose m'indiffère, l'amigo José-Luis la rangera bien comme ça lui chante).

Correspondance commercio-familiale. Il semble que les navires espagnols aient eu du mal à arriver jusqu'à Cuba, mais que dans le même temps, un pailebot français (qui est une petite goélette, tous les marins vous le diront) soit arrivé de Saint-Domingue.

C'est peut-être lui qui a ramené un agent des Baradat en Europe. De Marseille, il a pu prendre le vapeur pour Barcelone avec ses lettres dans la poche, puisque ça se faisait de shunter les postes.


Une autre, même origine, même date, même traitement.

Ce trafic m'étonne tout de même un peu (mais ça, c'est mon côté règlement-règlement).

Bref, en tout état de cause, ce n'est pas postal.

D.