des ambulants pour la Martinique...

Bonsoir à toutes et tous,

je reprends ici, pour ne pas inconsidérément détourner une première demande de lamiral.

J'avais reproduit le verso d'une lettre expédiée à la Martinique et dont le verso montrait divers cachets d'ambulants :

Cette à Bordeaux, Bordeaux à Paris, et Paris à Calais + BU ?  /  NORD



Bruno et Doudad m'avaient diligemment répondu :

C'est bien BUR. AMBULANTS / NORD
Ce cachet existe pour chaque grande région des ambulants.
Je ne sais pas ce qu'il vient faire sur la lettre de Laurent.
Bruno

Je dirais plus précisément "pour chaque direction de ligne d'ambulant". Il y avait neuf lignes à l'époque, réparties en cinq compagnies, la ligne du Nord étant exploitée par les Chemins de Fer du Nord (qui exploitait aussi une partie du réseau de l'Est).
La Direction ayant un forcément un rôle de surveillance, l'apposition du dateur correspond peut-être à un contrôle à la volée. Ou pas ???
Apposé Gare du Nord, je dirais très probablement.
D

Les 2 dernières remarques de Doudad m'amènent à reproduire aussi le verso...



... et à poursuivre : 

depuis le 1.1.1857, les lettres pour la Martinique par la voie d'Angleterre sont affranchies au tarif ("colonial") de 50 centimes (cachet PD), et non plus à 1 franc 20. La dépêche close est confectionnée dans l'ambulant Paris à Calais.
Lorsqu'elle circulent à découvert, l'affranchissement doit être de 80 centimes (1,50 précédemment, tarif pour les pays d'outre-mer sans distinction de parages).

L'expéditeur de ma lettre a affranchi pour 80 centimes et le postier justement apposé le cachet PP. Arrivée à Paris, et bien que sur-affranchie, la lettre a été incluse dans la dépêche de l'ambulant : il n'y a pas de cachet de transit londonien.
Peut-être est-ce la raison d'être de ce cachet de la direction AMBULANT / NORD ?

On peut aussi se demander pourquoi l'expéditeur a affranchi à 80 centimes. M. Chauvet, p. 176 de son tome sur les colonies d'Afrique, reproduit une lettre (juin 1859) du même expéditeur pour le même destinataire* mais affranchie au tarif colonial (1 franc pour un double port, cachet PD, c'est logique).

Hypothèse gratuite : ce faisant, si, avant d'arriver à Fort de France, le steamer anglais fait escale dans une île où se trouve le navire du destinataire, la lettre peut lui être remise !? En dépêche close, seul le bureau de Fort de France est habilité à faire la distribution. Et l'on ne sait jamais exactement où sont les navires d'une station navale quand on écrit au port d'attache.

Laurent.

bonsoir,

Mare Nostrum a écrit:

Arrivée à Paris, et bien que sur-affranchie, la lettre a été incluse dans la dépêche de l'ambulant : il n'y a pas de cachet de transit londonien.

Je pense que la date n'est pas innocente. Les postes transmettent par principe par la voie la plus rapide. Or le paquebot régulier de Southampton pour la Martinique pour lequel l'ambulant de Calais fait dépêche part le 17 du mois, sans compter que le routage "par voie d'Angleterre" semble demander explicitement cette voie (circulaire 59, bull. PTT 4 supp 1855 p.191). Manifeste erreur d'affranchissement, à mon humble avis.

Citation :

Hypothèse gratuite : ce faisant, si, avant d'arriver à Fort de France, le steamer anglais fait escale dans une île où se trouve le navire du destinataire, la lettre peut lui être remise !? En dépêche close, seul le bureau de Fort de France est habilité à faire la distribution.

Je ne pense pas que le fait que les lettres soient remises "à découvert" pour le bureau de Londres les exonère d'être mises en dépêche par Londres (en d'autres termes, elles ne traversent pas l'Atlantique à découvert, et la dépêche est adressée à St-Pierre, ou à un point intermédiaire de transit pré-défini). Simplement, c'est Londres qui se charge de les trier en fonction de ses possibilités de transport.

D.

Bonsoir Doudad,

merci pour ces précisions.

Hypothèse gratuite (bis) : et si le sur-affranchissement était dû au Faire suivre ? Quelque temps auparavant, par exemple, le brick L'Olivier était devant Vera-Cruz et Tampico.

L.

bonjour,

tu veux dire que l'expéditeur anticipe par précaution le passage du régime "Colonies françaises par voie anglaise régulière" au régime "Outre-mer sans distinction de parage par voie anglaise" ?

Peut-être ...

D.

bonjour à toutes et tous,

proposée par Behr en ce moment, cette lettre adressée au même destinataire que la mienne, également de Nègrepelisse. L'écriture semble différente, sans doute un autre membre de la famille !

Elle est affranchie au tarif colonial par la voie anglaise, en vigueur depuis le 1.1.1857, soit 50 centimes.



A noter que cet aspirant de marine a fini contre-amiral et que ses archives ont été dispersées il y a quelque temps : http://www.bertrand-malvaux.com/fr/p/16449/ensemble-de-documents-du-contre-amiral-fournier.html

Laurent,
qui a deux autres lettres adressées au jeune Fournier au début des années 1860, lorsqu'il est affecté à la division navale d'Afrique occidentale. L'une à Lagos, l'autre à Port-Gabon (cette destination très peu courante en 1862...). Il va falloir se mettre à enquêter sur ce personnage !

Bonsoir,

Mare Nostrum a écrit:

Elle est affranchie au tarif colonial par la voie anglaise, en vigueur depuis le 1.1.1857, soit 50 centimes.

La taxe voie d'Angleterre est de 50 c par 10 g, or ici la lettre est annotée 13 g.

On dirait qu'elle a pris la voie du commerce (50 c le double port = 20 x 2 + 10 de voie de mer), sans considération du statut miilitaire du destinataire ?

Bruno

bc92 a écrit:

La taxe voie d'Angleterre est de 50 c par 10 g, or ici la lettre est annotée 13 g.

Pardon, 50 c par 7,5 g, ça ne change rien à la suite.

Bruno

bonjour,

Mare Nostrum a écrit:

Elle est affranchie au tarif colonial par la voie anglaise, en vigueur depuis le 1.1.1857, soit 50 centimes.

Je n'en suis pas certain, et je suis plutôt d'accord avec Bruno,

Bruno a écrit:

On dirait qu'elle a pris la voie du commerce

et je dirais même plus. Elle aurait bénéficié du tarif militaire (donc forcément par voie française) si elle avait été simple, mais ça ne semble pas avoir été le cas ici.


Bulletin des actes administratifs de la Guadeloupe 1854-01

Sauf si le verso révèle un beau dateur écarlate de London à nos yeux émerveillés, oeuf corse.

D.

Bonjour,

le 13 gr (sic) m'avait en effet échappé, la voie du commerce semble donc bien logique. 

Le site de la maison Behr ne reproduit pas le verso, mais les départs de Southampton des paquebots pour les Antilles ont eu lieu le 17 novembre 1858 (Atrato) et le 2 décembre (Magadalena) : en principe l'expéditeur cale son courrier sur une date très proche du départ outre-Manche, ce n'est pas le cas ici. De plus, l'expéditeur aurait écrit Voie d'Angleterre, comme sur toute les lettres Fournier transitant par le Royaume Uni que j'ai pu voir.
CQFD donc.

Merci pour vos observations, Bruno et Doudad,

L.

bonjour,

elle est dans le cata de la dernière VO, que Behr s'obstine à m'envoyer alors que je ne le feuillette qu'à peine (je vous ai dit que je n'étais pas philatéliste ?), lot 160, description succinte de l'enveloppe (TP + PC + càd + destination) à la rubrique Empire ND 53/60.

D.

Lors de mon déménagement (30 ans dans mon appart précédent), j'ai balancé des tas de cata de VO tous plus ou moins somptueux (des étrangers, suisses ou allemands, je vous dit que ça !), que j'avais gardé parce qu'ils étaient beaux et que "cà peut toujours servir". Le volume des catalogues plus celui de la poussière autour, ça m'a fait gagner quelques cartons.