Carte sans valeur CP1 vers le Liban

Bonjour à tous
Cette carte répertoriée SANS- VALEUR CP1 chez Yvert a été expédiée vers le Liban en zone libre depuis Luçon le 8 février 1941. Son prix de vente indiqué est de 0,90 franc. Est-ce à dire que quelle que soit la destination, le tarif était identique ?
François

Dans la mesure où cette carte part de zone occupée et n'est pas acheminée par voie aérienne, oui elle est au même tarif qu'à l'intérieur de la France métropolitaine puisque la destination est encore une colonie.

La République Libanaise n'était pas une colonie française, mais un territoire sous mandat de la Société des Nations, tel que prévu par le paragraphe 4 de l'article 22 du pacte de la Société des Nations : « Certaines communautés qui appartenaient autrefois à l'Empire ottoman, ont atteint un degré de développement tel que leur existence comme nations indépendantes peut être reconnue provisoirement, à la condition que les conseils et l'aide d'un Mandataire guident leur administration jusqu'au moment où elles seront capables de se conduire seules. Les vœux de ces communautés doivent être pris d'abord en considération pour le choix du Mandataire ».

D.

Ayant hésité à mettre des guillemets encadrant le mot "colonie", je livre l'expression officielle employée par l'administration postale: "colonies, protectorats et territoires sous mandat". Comme elle est longue, le collectionneur la réduit souvent à "colonies" mais c'est vrai qu'il faut rester précis ici.

Oui, mais en l'occurrence, si le Liban n'est pas une colonie, s'agit-il d'un tarif intérieur français ou d'un tarif franco-colonial ?

D.

Sur le plan postal, à cette époque-là, il y a le tarif intérieur et le tarif international.
Depuis le début du Mandat, la France accorde le tarif intérieur aux correspondances expédiées au Liban (même si la réciproque n'est pas toujours assurée).
Si elle avait exigé* le tarif international, alors les cartes interzones par voie de surface (restreintes au Simplon Express à cette période) ne pourraient pas être employées.
Or, même s'il en existe très peu, on en voit quelques spécimens.
Yvon Nouazé, qui travaille sur une nouvelle édition de son ouvrage sur les Iris, a longuement travaillé sur les relations avec le Levant et montrera la carte objet de ce fil ainsi qu'une autre adressée au même haut fonctionnaire des PTT, un mois plus tard.
Ensuite, des relations aériennes seront tentées mais, le 24 juillet 1941, ce territoire rallie la France libre et les relations avec la Métropole sont alors suspendues.

* Fin 1925, elle avait d'ailleurs sollicité sur ce point l'avis du Ministère des Affaires Étrangères qui lui avait répondu d'appliquer le texte de "l'Acte du Mandat" (source AN 19960439-3).

Merci à vous deux pour cette réponse circonstanciée.
Bonne soirée.
François

Bonif a écrit:

la France accorde le tarif intérieur aux correspondances expédiées au Liban (même si la réciproque n'est pas toujours assurée).

d'après une note parue dans le BM 14 de 1928, les correspondances vers la France sont admises avec le tarif intérieur syro-libanais depuis le 1er mars 1928.

D.

Le tarif intérieur du 1er décembre 1939 étant de 30 centimes, je suppose que la différence c'est le prix d'achat de la carte ?

bonjour,

LECOQ a écrit:

Le tarif intérieur du 1er décembre 1939 étant de 30 centimes

... tu veux dire 80 centimes, je pense.

D.

Oui pardon. Erreur de frappe de ma part. Les 10 centimes restants, c'est le prix de la carte ?
Merci.
François

Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette carte, je mets le verso en ligne. Ces cartes constituent une sorte de censure, de contrôle de la correspondance, la trame du verso ne laissant guère la possibilité de sortir du cadre imposé.
François

Bonjour,

LECOQ a écrit:

Les 10 centimes restants, c'est le prix de la carte ?

Absolument.


Note EP1 du 23 sept 1940

Bruno

Merci Bruno.
Bonne journée.
François

Bonjour,

La carte aurait pu être inadmise à cause du mot manuscrit "affectueux".

Parce que rajoutée après la formule toute faite ?

Oui, et il existe même un autre modèle qui comportait des pointillés après le mot imprimé "Baisers.", pointillés que les expéditeurs complétaient et voyaient leurs cartes rejetées pour ce motif !

Bravo, c'est parfaitement clair. Puisque-je demander où vous avez-trouvé cette circulaire ?

C'est indiqué entre parenthèses sous la dernière image.
AN = Archives Nationales.
Ensuite, c'est la cote du carton où se trouvent ces notes.

Merci encore.
François