Lettre de 1940 de Lyon pour Djibouti arrivée en 1941

Bonjour,

Un correspondant me demande de transmettre pour lui ses interrogations sur la lettre suivante:

bonjour,

il n'est pas impossible que le Ministère des Colonies soit intervenu parce que le Sieur Alphonse Basile Arthur Bringer ait été l'un de ses plus fidèles et zélés serviteurs.

Cet employé modèle, contrôleur du cadre métropolitain des PTT à Djibouti depuis le 1er octobre 1930, au traitement de 26.000 francs annuels, figure au tableau d'avancement de 1933 pour le grade de receveur de 4° classe (BOMPTT 5PS 1933).
En 1934, il est promu au grade de Chevalier (Jedi ?) dans l'Ordre de l'Etoile Noire (BO des Colonies, juillet 1934), celle-là même que Luke Skywalker fera exploser de longues, longues années plus tard, au nez et à la barbe de Darth Vader.
Ce sympathique receveur des PTT s'embarque sur le Compiègne le 19 mars 1934 pour passer son congé contractuel en France. Souhaitons-lui bon retour à Djibouti (Le Courrier d'Ethiopie, 30 mars 1934).
Nommé receveur de 3° classe à une date que nous ignorons, il est promu receveur de 2° classe en 1942 (JO du 12/2/1942).
Où s'arrêtera t'il ? Directeur des Postes ? Ministre des PTT ? Hélas, nous l'ignorons.

A mon avis (mais je peux me tromper   ), la lettre est en franchise postale, et l'affranchissement est insuffisant (et inutile, par le fait) pour la surtaxe aérienne. Les barres d'annulation la renvoient donc vers la voie de surface.

D.

PS : je précise que je ne connais absolument rien de cette période .

bonjour à tous,
 j'ai une lettre partie de St-Gembloux Gard  le 19 sept 1940 (fâcheuse habitude de coller les tp
à l'envers !)pour le même destinataire arrivée 7 mai 1941, l'affranchissement à 10F ne correspond pas non plus, d'ailleurs les barres sur l'étiquette avion...,même cause, même effet.
nous renseigne sur le destinataire "receveur principal"
bande de censure Afrique du Sud, la lettre a transité par voie de surface.
la cause, le blocus britannique du 18 septembre 1940 à Mars 1942 (wikipédia et divers)


les images ne passent pas

rebonjour à Laurent, on s'est vus hier à la visio de Dominique...
bonne journée

Il semble que durant ce blocus, les autorités aient tenté de trouver des solutions pour leurs fonctionnaires expatriés.



Je dis fonctionnaires (ou militaires ?), puisqu'on est prié de préciser le service d'affectation. Ce service est gratuit. A noter que Ministère des Colonies, sur la suscription, est erroné, il s'agit d'un Secrétariat d'Etat. J'en conclus que la formule n'a pas été reprise (par l'expéditeur) depuis une communication officielle.

D.

EDIT : pour le passage par l'Afrique du Sud, il doit s'agir d'un arrangement entre la Commission d'Armistice et les autorités britanniques du blocus, je suppose.

Merci aux deux JF* de m'avoir répondu.

Entre temps, j'ai retrouvé un peu de doc vue dans la cote F90 21665 des AN.
Un service de 'plis officiels', qui avait été mis en place mi-octobre 1939 par la Direction des Transports Aériens, a été remis en vigueur fin août 1940 par Vichy, en contravention au monopole postal.
Cela ne résout pas le problème des affranchissements réalisés par cet expéditeur, d'autant que la surtaxe aérienne pour la Côte française des Somalis était fixée à 5F50 depuis le décret du 20 mars 1940.

* JFE: tu nous étonneras toujours avec ce luxe de précisions touchàtouesques!
JFL: heureux de se voir via écran interposé: pourrais-tu nous montrer ta lettre?

Doudad a écrit:

Il semble que durant ce blocus, les autorités aient tenté de trouver des solutions pour leurs fonctionnaires expatriés.



Je dis fonctionnaires (ou militaires ?), puisqu'on est prié de préciser le service d'affectation. Ce service est gratuit. A noter que Ministère des Colonies, sur la suscription, est erroné, il s'agit d'un Secrétariat d'Etat. J'en conclus que la formule n'a pas été reprise (par l'expéditeur) depuis une communication officielle.

D.

EDIT : pour le passage par l'Afrique du Sud, il doit s'agir d'un arrangement entre la Commission d'Armistice et les autorités britanniques du blocus, je suppose.

7 mots une fois par mois, va falloir être concis.

Question con d'ailleurs, comment on définit un "mot" ?

salutcommentcavaicic'esttopàparis c'est un seul mot ?

ouf voila les images!

rebonsoir,
à propos du blocus de Djibouti

autre lettre, de Figeac, date difficilement lisible, en franchise, cette fois au bon tarif avion 5F50
là aussi les barres sur la mention avion

sauf que  "un avion sanitaire italien en provenance de Gondar en  Ethiopie est mitraillé par un appareil anglais au moment où il de posait sur la piste de Djibouti le 5 octobre 1941. Il prend feu et quelques lettres provenant de France fortement brûlées ou détériorées purent être récupérées par les autorités militaires. elles ne portent aucune mention de l'accident ni de cachet d'arrivée"
là aussi on pet de poser la question de l'acheminement...
je suis preneur !

Bonjour,

Merci, JFL, ta lettre a certainement eu le même parcours.
Il me semble que les deux barres ont été apposées à Marseille-Gare, mais après?
Sur ce blocus, des articles ont dû être écrits par des auteurs britanniques.

Dans ma doc, je retrouve un bilan des relations durant la guerre, où il est dit que les relations aériennes avec la CFS ont été interrompues dès le début de juin 1940 et n'ont repris que le 25 octobre 1940, par l'intermédiaire de la ligne italienne 'Rome - Addis Abeba'. Cela s'est pratiqué jusqu'en mars 1941 et cela ne semble pas être le type d'acheminement des deux lettres de septembre 1940.

JFE: l'article de journal parle bien de télégrammes. Leur voie d'acheminement n'est pas la même après la transcription du message rédigé sur les cartes postales correspondantes.

bonsoir à tous,
merci Laurent pour l'indication de cette voie que je ne connaissais pas...
et un cas de plus pour ma présentation "d'où part l' avion" où les lettres prennent l'avion dans un autre pays 
que celui d'origine.

bonjour,

l'affaire a fait grand bruit dans la presse pétainiste : une fois de plus, ces fourbes d'anglais s'en prennent à des innocents désarmés, des blessés et même un enfant.



En fait, à l'époque, les revers italiens dans le SE africain les avaient conduits à ne plus pouvoir utiliser leurs gros SM82, et ils faisent partir un SM75 (immatriculé civil I-LUNO) depuis Benghazi pour leurs liaisons avec Addis-Adeba. Pour une question de charge utile, le SM75 était obligé de se ravitailler en carburant à Djibouti, mais le gouvernement de Pétain, qui tenait au plus haut point à rester neutre vis-à-vis des anglais, avait obligé les italiens à camoufler leur zinc en avion sanitaire, avec des grosses croix-rouges.

Il faut croire que les anglais n'étaient pas né de la dernière pluie. Et la dernière pluie, en Afrique Orientale ...

Il n'y a pas eu des victimes.

D.

L'avion était piloté par le commandant de bord Max Peroli.



Comme on dit en argot aéronautique, un moustachu. D'ailleurs ...

Je suis sûr que vous allez me demander l'âge du commandant. Et bien, il est né le 12 octobre 1910, je vous laisse faire le calcul.



L'avion "sanitaire" avant qu'il ne crâme.

D.

bonsoir à tous,
merci à Doudad pour ces documents, une vraie avancée du sujet !

bonjour,

la mention "aux bons soins de la Commission d'armistice, Ministère des Colonies" me mêne au site de J. Goanvic (forcément), qui écrit "Le 21 août, un accord intervient entre le Gouverneur et la Commission Italienne d'Armistice à Djibouti : les lettres sont envoyées à la frontière éthiopienne à Daouenlé et remises à la Commission. Elles doivent peser 5g au maximum, ne concerner que des questions familiales et être affranchies à 1F. La Commission transmet les sacs de courrier après censure au Secrétariat d'État aux Colonies à Vichy."

Pas de source primaire, source secondaire Timbres Magazine, oct. 2005, F. Chauvin, que je ne possède pas. Ce qui n'explique ni l'affranchissement, ni la censure sudaf.

Je ne trouve pas trace de cet accord du 21 août dans la presse de l'époque, qui aurait pu être une source pour la rédaction de la suscription.

D.

Bonjour,

JFE aurait pu (dû) faire aviateur au lieu de marin  

Voici les sources primaires:

Petite erreur d'image pour le dos de la note du 18/8/41:

bonjour Laurent,

à dire vrai, je n'ai jamais été marin, même pas d'eau douce. J'ai fait mon service dans le Matériel (132ème Cie du Territoire, corps d'Elite qui défendait avec acharnement le bocage tourangeau contre l'agresseur soviétique). Je crois d'ailleurs que Labroquerie était un compagnon d'Armes. D'autres ont été tringlots, à chacun son Champ d'Honneur.

Mon grade de quartier-maître à titre honorifique m'a été concédé naguère par feu l'Amiral Naguito*, pour services rendus à Sa Connaissance de la philatélie et HP cubano/panaméenne (zone du canal).

Merci pour tes docs. J'y ai cherché en vain le lien avec la Commission d'Armistice je suppose italienne.

D. (QM-H)

* cet homme aurait mérité d'être marin, se serait-il exclamé, submergé par l'enthousiasme.

Bonjour à tous et bises aux dames,

Citation :

Je crois d'ailleurs que Labroquerie était un compagnon d'Armes.

Tout à fait Doudad! Tout à fait.

- Soldat de 2ème classe, en charge et responsable du camion-magasin de pièces détachées d'importance stratégique (l'écrou de 8 par exemple, et quelques autres pièces moteur...)

- Soldat de garde qui a, vaillamment, prolongé son temps de faction lors d'une alerte nucléaire ("exercice", l'alerte!)

- Soldat de garde qui a, négligemment, laissé entrer un militaire sans permission et 10' après l'heure du "quartier libre", ce qui lui a valu 8 jours de prison et une mutation "disciplinaire"... 15 jours avant son mariage!





En temps que Frère d'Armes, ayant servi tous deux dans un corps d'élite, je ne doute pas que Doudad comprendra que les larmes me montent aux yeux à l'écoute de cette musique: