De Venise à Genève en 1813

Bonjour
Un ami pose une question concernant le tarif de ce pli de 1813 de Venise vers Genève. 
Auriez-vous une réponse à lui donner ?
François

bonjour,

je pense qu'on peut en trouver l'explication dans l'arrêté n° 2764 du 14 floréal an XI, article X.



Si je me fourvoie, possible que not' bon Maître Laurent me donne des coups de baguette de noisetier ardéchois sur le bout des doigts.

Aïe !

D.

Merci Doudad. Attendons Maître Laurent.
François

Bonjour a tutti,

Ce qui m'étonne un peu c'est que Venise a été rattaché au royaume d'Italie fin 1805.

Apparemment cela n'a pas changé grand chose aux tarifs et aux marques postales, en particulier cette lettre est timbrée Milano L.T. comme avant 1805 et comme si Venise était étrangère au royaume d'Italie.

Le site de Laurent reste peu disert sur cette question.

On peut préciser aussi que Genève était française (département du Léman), ainsi que Chambéry (département du Mont Blanc).

Bruno

Bonjour à tous,

vous mettez le doigt sur un point de l'application de la convention franco-italienne de l'an 11 peu exploré jusque-là (pas exploré du tout, en fait, même outre-Alpes). Mon site est muet là dessus, plus pour longtemps puisque je prépare ma conférence de mai sur ce sujet et qu'il y aura sûrement un article dans les DP. Ca passera sur le net dans la foulée.

Il s'agit des modalités d'application de la convention dans les territoires adjoints à l'empire français et au royaume d'Italie après la signature du traité de poste.
Soit pour Paris : Ligurie et Parme & Plaisance en 1805, Toscane en 1809 et Etats romains en 1810 ; et, pour Milan : Vénétie en 1805-1806, littoral adriatique ex-pontifical en 1808 et Tyrol ex-bavarois en 1810.

Les Français ont étendu le bénéfice de la convention à leurs nouveaux départements italiens dans une certaine mesure (il faudra lire les résultats de mon enquête, il reste des zones d'ombre), par contre Milan s'y est refusé* : les lettres postées dans les territoires devenus italiens après l'an 11("italiens" au sens de "du Royaume d'Italie" et non "de la péninsule"), comme la Vénétie ici, sont vendues à la France comme provenant de l'étranger : d'où le timbre LT (lettre [étrangère] en transit) et la tarification adéquate que Doudad expose ci-dessus.
C'est la règle de l'affranchissement partiel obligatoire qui prévaut : l'expéditeur a dû payer 6 decimi pour la distance Venise / Novare, et le destinataire les 8 décimes de la convention. 

L. 
qui ne distribuera aucun coup de baguette de noisetier

* Il y a en fait un contentieux : Milan reproche à Paris de sous-payer les lettres italiennes et de surfacturer les lettres françaises. En vendant comme "étrangères" les lettres provenant des territoires nouvellement italiens, Milan y perd un peu moins...

Mare Nostrum a écrit:

L. 
qui ne distribuera aucun coup de baguette de noisetier

Ouffffffffffffffff !!!!

Merci Laurent,

Mare Nostrum a écrit:

plus pour longtemps puisque je prépare ma conférence de mai sur ce sujet et qu'il y aura sûrement un article dans les DP. Ca passera sur le net dans la foulée.

Tel Bonaparte se préparant à fondre sur Milan (quelques années plus tôt)... Voir par exemple la première phrase de la Chartreuse de Parme.

Bruno

bc92 a écrit:

Tel Bonaparte se préparant à fondre sur Milan

Un Bonaparte aux (tout) petits pieds alors, Bruno.



L.

Bonaparte a commencé modestement dans son secteur d'activité, ça ne l'a pas empêché de faire une belle carrière à l'international, et de profiter d'une retraite chapeau dans un paradis fiscal.



Donc tous les espoirs te sont permis.

D.

Merci merci. Je suis sûr que tout cela va ravir l'intéressé. François

Doudad a écrit:

Bonaparte a commencé modestement dans son secteur d'activité, ça ne l'a pas empêché de faire une belle carrière à l'international, et de profiter d'une retraite chapeau dans un paradis fiscal.

... sans compter un rapatriement au frais du contribuable par Mondial Royal Assistance en 1840


Arrivée de la Belle poule à Cherbourg, Morel-Fatio.


L.

... avec sa poule, en plus.

D.