Curieux pont !!!!

Bonjour

Bon , je ne suis pas un acharné de ponts ( comme un certain ici ...) mais je dois avouer que celui ci m'a surpris par son architecture !!!!

Est-ce courant ?

A+

Andres

naguito a écrit:

Bonjour

Bon , je ne suis pas un acharné de ponts ( comme un certain ici ...) mais je dois avouer que celui ci m'a surpris par son architecture !!!!

Est-ce courant ?

Bonjour,

C'est relativement innovant pour ce pont, et plus courant à partir de 1900, sauf que ça concerne ici un ouvrage exceptionnel par la portée franchie. D'où les dimensions impressionnantes, en particulier la hauteur au droit des piles. Une autre référence, le pont de Montréal.

Cette hauteur sert à résister aux efforts de flexion provoqués par les charges (le poids, le train, etc.) Là où la flexion est maximale (ici au droit des piles, car il s'agit d'un pont cantilever), la résistance est proportionnelle à la section des membrures supérieure et inférieure et au bras de levier entre les deux. Comme à l'époque on ne peut pas empiler par rivetage une quantité infinie de plaques de fer ou d'acier d'épaisseur limitée par les contraintes du laminage, la section des membrures reste limitée, et il faut augmenter la hauteur pour franchir une grande portée.
Là où la flexion reste faible ou nulle (articulations entre deux parties du tablier), il n'y a pas besoin d'un bras de levier (hauteur) important.

Aujourd'hui, ce type de pont en treillis de barres serait très peu économique (beaucoup trop "ouvrageux"), et l'on peut fabriquer des membrures très costaudes, par exemple en formant un caisson rectangulaire en soudant ensemble 4 plaques d'acier dont chacune peut faire 15cm d'épaisseur et 80 à 120 cm de côté. Et si ça ne suffit pas, on arrive aux ponts haubanés, puis aux ponts suspendus.

Bruno

Merci Bruno de nous faire partager ta science !

Toutefois ,

" Comme à l'époque on ne peut pas empiler par rivetage une quantité infinie de plaques de fer ou d'acier d'épaisseur limitée par les contraintes du laminage, la section des membrures reste limitée, et il faut augmenter la hauteur pour franchir une grande portée. "

Pourtant , avant 1900 , la Tour Eiffel est bien entièrement rivetée !!!

Andres

naguito a écrit:

Merci Bruno de nous faire partager ta science !

Toutefois ,

" Comme à l'époque on ne peut pas empiler par rivetage une quantité infinie de plaques de fer ou d'acier d'épaisseur limitée par les contraintes du laminage, la section des membrures reste limitée, et il faut augmenter la hauteur pour franchir une grande portée. "

Pourtant , avant 1900 , la Tour Eiffel est bien entièrement rivetée !!!

Bonjour mon QM1,

La Tour Eiffel couchée sur l'horizontale et ton pont de Forth présentent une grande analogie.

Le pont horizontal subit des charges essentiellement verticales.

La tour debout, verticale, subit des charges essentiellement horizontales (vent).

Aussi, la Tour a besoin d'être large à la base, là où l'effort de flexion provoqué par le vent est maximal, tout comme le tablier du pont de Forth au droit de ses piles.

Bruno