Histoire de deniers ?

Bonjour,

Je voudrais faire une série commentée de photos des ponts de Paris, mais avant même de m'être mis au travail, je tombe sur un problème qui me dépasse.

Il semble que le nom du pont au Change lui vienne de ce que les cavaliers devaient payer un péage d'un "double tournois". En même temps, il est dit que les piétons devaient payer six deniers *. Or, un double tournois semblerait être synonyme d'un double DENIER tournois. Si les six deniers des piétons étaient aussi des deniers tournois, les piétons payaient donc trois fois plus que les cavaliers pour passer le pont. Ou est-ce que dans le second cas, ce sont des deniers parisis, et quel est alors le rapport de force entre les deux ?

Qui peut m'éclairer ?



André K.

* Dubly, Ponts de Paris, Paris 1973, p. 83

Bonjour,

Le Pont au Change doit plutôt son nom au fait que c'était l'endroit désigné pour les boutiques des changeurs de monnaie à Paris. Les marchands lombards en particulier.

1 livre = 20 sols = 240 deniers; 1 sol = 12 deniers.
L'écart entre monnaies parisis et tournois est réel mais pas démesuré (typiquement 25%)

S'il y a eu un péage à une époque (laquelle ?) , peut-être 6 deniers pour les piétons et 2 sols pour les cavaliers ? Ces prix me semblent tout de même très élevés, Y avait-il des prix de groupe ?

Bruno

Que je suis bête ! Avec l'âge, j'ai pris l'habitude de penser une chose et d'en dire une autre. Je veux évidemment parler du pont au Double, en diagonale de l'autre côté de l'Île de la cité.



André K.

Je me rends compte que les articles sur le net contredisent Henry-Louis Dubly, qui pourtant a l'air crédible puisqu'il semble citer un texte (ancien ?):

Le péage, accordé par Louis XIII était fixé à un "double tournois pour les hommes à cheval" -- de là vint son nom -- "et à six deniers pour les gens à pied" ; pratiquement il fut réservé à ceux-ci.

Un double tournoi pour un homme à pied et six deniers pour un homme à cheval semblent plus motivés.

André K.

bonsoir,

Ingesandre a écrit:

Un double tournoi pour un homme à pied et six deniers pour un homme à cheval semblent plus motivés.

Un enseignant en histoire, il y a quelques lustres, nous enjoignait d'éviter de raisonner en hommes modernes.

En d'autres termes, sous Louis XIII, un homme à cheval avait des chances d'être une personne plus "de qualité" qu'un gueux à pieds, et qu'à ce titre il méritait peut-être de payer moins. Je suppose que les juifs payaient deux livres (à chaque bout du pont) ...

D.

... c'était une boutade.

En illustration, un aperçu des tarifs (authentiques ou pas ?) pratiqués sur le Pont-au-Double par ses "promoteurs" (Les Caquets de l'Accouchée, E. Fournier, 1855, nouvelle édition de l'original de 1622.



Un double l'homme, six fois plus le carrosse. C'est plus logique.

D.

pas de chevaux après 1834, semble t'il. Et un double tournois l'homme à pied. (Dico ... des Monuments ... de Paris, de Roquefort, Paris 1826)

D.

Merci pour votre aide ! Je vais essayer de retourner un peu plus loin en arrière et peut-être aussi de voir quelle est la source citée par Dubly.



André K.