Pourquoi deux boîtes?

Bonjour,

C'est plus de l'histoire postale que de la marcophilie pure mais voici une superbe photographie du bureau de poste de NOYANT (Maine-et-Loire) que me soumet un ami qui me pose la question du sujet.
Il me semble que la raison est réglementaire mais je ne sais pas retrouver le texte ad hoc. Peut-être Doudad?

Bonjour Laurent,
Si mes souvenirs sont bons, en Belgique, auparavant, il y avait aussi deux boites sur le mur des Postes. Une pour les imprimés et une pour les lettres. Je n 'en connais pas la raison.
Il y en avait aussi dans les rues, avec cette séparation.
Bonne journée.
Georges

Geophila a écrit:

Je n 'en connais pas la raison.

Peut être un traitement plus rapide pour l'un ou l'autre?

Bonjour,

Résultat de recherche Google... Extrait du journal "Le Patriote Savoisien" Décembre 1886


P.

en complément...
il y à probablement un lien avec l'instruction 188 BM 62 d'Octobre 1860 chapitre 5
"Rappel d'obligation de remise des imprimés au guichet et conditions d'affranchissement"


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55150609/f8.image.r=bulletin%20des%20postes.langFR

P.

Laurent Bonnefoy a écrit:

je ne sais pas retrouver le texte ad hoc. Peut-être Doudad?

Je n'ai pas le texte pour l'instant. Par contre, j'ai trouvé un intéressant cheminement, depuis le dépôt d'une proposition de loi par le sieur Batut (JO du 13/11/1886, débats parlementaires, entrefilet montré par 129), jusqu'à son examen au début de 1887 par le ministre Granet : évoquant l'inconvénient de l'absence de boîtes à imprimés dans les campagnes - il était interdit de jeter les imprimés dans les boîtes rurales - il rejette la création des boîtes spéciale au motif de leur coût (550.000 francs), mais évoque la possibilité de créer des "bureaux intermédiaires" gérés par des anciens militaires ou des buralistes, et de reconvertir les "boites rudimentaires" (boîtes rurales ?) en boîtes à imprimés (voir presse de l'époque sur Gallica). Le ministre rejette la proposition Batut, mais quelques mois plus tard, relation de cause à effet, on voit apparaître les bureaux auxiliaires (décret du 7 avril 1887).

Il est probable que les bureaux de poste ordinaires possédaient les deux types de boîte bien avant la proposition Batut, puisque il était règlementaire de séparer les deux types de courrier. Le souci principal devait concerner les boites rurales (dans toutes les communes de France, dit la proposition, c'est à dire essentiellement celles qui n'avaient pas de bureau de poste).

A approfondir, j'ai rédigé ça vite fait.

D.

En 1904, le problème n'était pas réglé
 

Journal des Débats 13/05/1904
 
Il ne semble donc pas y avoir d'obligation pour l'Administration de proposer des boîtes à imprimés au public. Lorsqu'elle en installe, c'est pour une raison de commodité pour les agents, pas pour le public.
 
Sinon, l'obligation règlementaire évoquée par l'instruction 188 figure dans l'article 10 de l'arrêté ministériel du 13/12/1848.
 
D.

ça fait débat, en tout cas ...
 

La Justice, 24/08/97
 
Tout ceci ne concerne pas, a priori, la belle boîte aux imprimés de Laurent, intallée dans le mur du bureaux de poste. Les premières ont été installées dès les années 60/70, apparemment, il y en aurait déjà eu une dans chaque bureau de poste lyonnais en 1875 (Conseil Général du Rhône), mais plutôt les boîtes aux lettres rurales, de quartier, ou mobiles, dans lesquelles il était interdit de jeter les imprimés.
 
D.

Bonsoir,

MERCI à tous pour vos réponses, et particulièrement à Doudad, infatigable dénicheur de documents (c'est un véritable "service public" que tu rends ici...).
Je viens de retrouver une illustration similaire en page 69 de l'ouvrage de PS PROUST "La poste illustrée par les cartes postales 1900-1925" qui constituait le supplément au n° 273 des "Feuilles Marcophiles".
Il s'agit de deux cartes postales montrant les façades de bureaux de poste, respectivement de Fontaine-le-Bourg (Seine-Inférieure) et d'un bureau parisien.
La première montre en premier plan, encastrées au mur entre deux fenêtres du bureau, deux boîtes de dimensions proches, une pour les lettres et une pour les imprimés.
La seconde illustre plusieurs boîtes, en raison des séparations utiles pour les correspondances nombreuses déposées
L'auteur se contente d'écrire "Des boites spéciales peuvent être installées pour le dépôt des imprimés et des échantillons affranchis".

Bonsoir,

Voici une gravure d’une des boîtes équipant l’hôtel des Postes de Paris rue du Louvre (1886). D’après l’ouvrage de Louis Paulian dont est extrait cette gravure,  il y avait (texte page 71) sous le portique situé à l’extérieur du bureau deux groupes de boîtes aux lettres portant les mots « Paris, départements, étranger » et deux groupes de boîtes à imprimés...



Quant aux modalités administratives d’installations des « Boîtes à Imprimés », un rapport de délibération du Conseil Général de Meurthe et Moselle de 1881 stipule « C’est l’Administration qui donne l’autorisation de placer ces boîtes »
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56273073/f198.image.r=%22boites%20a%20imprimés%22.langEN

On peut donc sans trop s’avancer, penser qu’il existe entre 1860 et 1870/75 (dates signalées par Doudad) un texte officiel définissant les conditions d’obtention de ces autorisations pour équiper les bureaux de postes de boîtes pour les imprimés.


P.

bonjour,
 

129 a écrit:

On peut donc penser qu’il existe entre 1860 et 1870/75 (dates signalées par Doudad) un texte officiel définissant les conditions d’obtention de ces autorisations pour équiper les bureaux de postes de boîtes pour les imprimés.

 
A mon avis, il n'y a pas de texte officiel, général, publié au niveau national, pour déterminer l'établissement de ces boîtes spéciales. Déjà, pour les années 1860/1875, je pense que c'est un peu prématuré. A Lyon en 1875, il semble qu'on en soit encore au stade d'un voeu du Conseil général du Rhône. Les demandes devaient donc être faites au coup par coup, par les mairies relayées par les Conseils généraux.
 
Ensuite, le directeur départemental des postes donnait son autorisation, ou pas (et ça prenait du temps), en fonction de son budget, et en veillant surtout à éviter que les demandes ne se généralisent pas trop - les sous, toujours les sous. En 1884, il n'y a qu'une seule boîte en dehors de Lyon.
 

 
En 1889, dans le Tarn-et-Garonne, on en était seulement à équiper la RP.
 

 
D.

Bonjour,

Doudad a écrit:

A Lyon en 1875, il semble qu'on en soit encore au stade d'un voeu du Conseil général du Rhône. Les demandes devaient donc être faites au coup par coup, par les mairies relayées par les Conseils généraux.
Ensuite, le directeur départemental des postes donnait son autorisation, ou pas ...

Quelques chose me dit que du coté des vœux les Clermontois ont toujours une longueur d’avance, c’était déjà le cas en 1873 pour les « boîtes pour des imprimés »
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5836473w/f193.image.r=%22boite%20pour%20les%20imprimés%22.langFR

Coté textes de l’administration postale,  je ne trouve rien avant cette circulaire du BM N°1 de 1901 concernant l’équipement des bureaux de chefs-lieux de canton.


Ca ne fait pas tellement avancé le schmilblick
P.

129 a écrit:

Ca ne fait pas tellement avancé le schmilblick

Noyant étant chef-lieu de canton, je trouve au contraire que ça clos le sujet de belle manière.

D.

Doudad a écrit:

Noyant étant chef-lieu de canton

Par contre, Fontaine-le-Bourg ne l'est pas.
Mais ce n'est pas grave et je pense que l'ami qui m'a posé la question sera content de toutes vos réponses.

Doudad a écrit:

129 a écrit:

Ca ne fait pas tellement avancé le schmilblick

Noyant étant chef-lieu de canton, je trouve au contraire que ça clos le sujet de belle manière.
D.

Effectivement pas si simple de trouver mieux que Papy Mougeot (Léon)

Un correspondant m'a intelligemment conseillé de consulter l'IG de 1904 et l'article 70 répond de façon définitive à la question, montrant que cela n'était pas forcément réservé aux chefs-lieux de canton:


Encore merci à tous.

Doudad a écrit:

Noyant étant chef-lieu de canton,

Désolé, il me manque certainement une case au ciboulot, que vient faire Noyant dans cette histoire ?

Laurent a visiblement compris, mais pas moi   

Bruno

bc92 a écrit:

que vient faire Noyant dans cette histoire ?

oh, pas grand chose. C'est juste le point de départ de la discussion   .

D.

Doudad a écrit:

C'est juste le point de départ de la discussion   .

Merci, et je cours me noyer à Noyant.

Bruno