SCHEVENINGEN vs MARSEILLE

Bonsoir,

Très régulièrement, la taxation des cartes postales a causé du souci aux préposés et l'on peut voir des pratiques plus ou moins orthodoxes... et plus ou moins généreuses!

Voici un exemple parmi tant d'autres:




Août 1906, affranchissement au verso non admis, insuffisance indiquée au départ: 10c correspondant à une carte postale non affranchie (rigueur des pays froids).
A Marseille, on aurait dû taxer au double, soit 20c. Mais notre préposé méridional s'y est refusé. Peut-être a-t-il pensé qu'on n'avait pas vu le timbre au dos à Scheveningen? ou bien que 20c c'était cher payer pour une carte simplement signée? Il a donc taxé à 10c et même oblitéré le timbre au dos de son vieux type 15... ce qui n'était guère réglementaire, me semble-t-il?

JC

Oups!

1907!
Ce qui ne change rien puisqu'on est avant le 1er octobre. 

Bonjour Marcrose,

Je n'y connait rien dans les tarif des Pays-Bas mais je me fait une réflexion:
-carte avec juste une signature: tarif réduit à 5c (la mention Briefkaart n'est pas barrée mais cette obligation supprimée par le congrès de Rome de 1906, appliquée en octobre 1907 en France, était peut-être déjà appliquée au Pays-Bas)
-la carte est affranchie à 2.5c de Florin
le taux de conversion de l'époque est peut-être de 0.5?
une taxe à 10c de Florin correspond donc à 5c de Franc, le double fait bien 10c de Franc.

Donc une question:
-la taxe exprimée par le pays d'émission est dans la monnaie locale ou dans la monnaie du pays de destination?

Bruno

bonjour JC,

dans l'idée de l'expéditeur, c'est une carte de visite (affranchissement à 2,5 cents, signature seule), mais compte-tenu de l'affranchissement au verso, elle n'aurait pas dû être expédiée (affranchissement nul, pas d'envoi des imprimés non ou insuffisamment affranchis). Mais l'expéditeur a omis de rayer la mention CARTE POSTALE. Du coup, elle a pu être expédiée comme CP non affranchie, insuffisance 10 centimes.

En France, elle a été considérée comme imprimé non affranchi, catégorie qui ne devrait logiquement pas exister. Mansuétude coupable aux dépends du Trésor, mon précieux.

D.

Bonjour,

Bruno a écrit:

Donc une question:
-la taxe exprimée par le pays d'émission est dans la monnaie locale ou dans la monnaie du pays de destination?

Avant le 1er octobre 1907, c'est l'insuffisance qui est exprimée, en francs et centimes.

JF, 
je suis d'accord avec ton analyse... 
L'oblitération du timbre-poste par un timbre à date français est-elle réglementaire? Il ne me semble pas...


JC

Bonjour,

Doudad a écrit:

affranchissement nul, pas d'envoi des imprimés non ou insuffisamment affranchis).

Nuançons.

Art. 5 /4.-Articles other than letters and post-cards must be prepaid at least in part.
Art. 16 /1.-Circulation shall not be given to commercial papers, samples and
prints which do not fulfill the conditions prescribed for articles of these
categories by Article 5 of the present Convention and by the Regulations
for its execution provided for in Article 20.
(Washington, 1897)

Les imprimés insuffisamment affranchis sont donc admis.

Bruno

bonjour Bruno,

OK, nuançons.

JC, les timbres-poste non oblitérés par le bureau d'origine doivent l'être de la manière habituelle par le bureau qui constate etc ... (Règlement VIII-8 ). Débrouille-toi avec ça.

Il fut un temps, la manière habituelle, c'était deux forts traits de plume tirés en croix, mais précisément à Marseille en 1907 je ne sais pas.

D.

Je pensais que l'annulation ne devait pas se faire avec un timbre à date, d'où les griffes linéaires avec nom de la localité ou  les traits en croix chez nous et, chez nos voisins, les roulettes belges, les diamants suisses, etc.

Sauf erreur, oblitération du timbre implique prise en compte de sa valeur (Ce qui a été le cas à Marseille).

JC

Oui, les dateurs étaient principe proscrits comme annulation en transit ou à l'arrivée (sauf pour les BM ou paquebots, pour dater l'entrée dans le service, d'où les marquages spécifiques).

J'en reste à mes deux forts traits de plume en croix, conforté par une note de décembre 1909.



D.

Ok. Merci pour la confirmation.

Ce cachet 6e MARSEILLE 6e ne servait, je crois, qu'à l'arrivée... Ceci justifie peut-être cela.

JC

A ma connaissance, le 6E de Marseille a été utilisé aussi bien en départ qu'en arrivée (mais prévu initialement pour l'arrivée).

D.

Doudad a écrit:

A ma connaissance, le 6E de Marseille a été utilisé aussi bien en départ qu'en arrivée (mais prévu initialement pour l'arrivée).

D.

L'opuscule "La Poste à Marseille" de l'association de Timbrologie du Midi n'est pas très loquace sur le sujet.
Peut être que Michel a plus d'info ?

F.

bonjour,

je tiens ça d'une âme secourable (Michel le Marseillais ???) à qui je devrais renvoyer l'ascenseur, qui le tient lui-même d'Honorat, Combes et Roux (mais pas de Combaluzier).



Le 6E ne semble pas être prévu par le règlement, ou je me trompe de dateur ?

D.

Bonjour Doudad,

Pour l'âme secourable, c'est bien Michel.
Je n'avais pas pensé ouvrir ce livre "Marques Postales et Oblitérations bouches du Rhône -12-" car il ne couvre que la période 1700-1876.
Je suppute que le 6E soit apparu après 1876 . . . 

F.

Bonjour,

-dans le catalogue des estampilles, il est en illustration avec un 5e, apparition vers 1881 (à prendre avec des pincettes selon moi); existe aussi au type 84CC.

-De Beaufond le présente sous la référence 1552 comme "cachet avec indication de distribution".

-Chevalier donne les types 15 jusqu'en 1869... Il présente ceux de Marseille avec chiffres de 1 à 4... mais sans lettre "E"!
Sauf le 4E à un seul chiffre, que voici:



:study:JC