Centralisation du courrier par ballon monté

Bonjour à tous,

Un me des correspondants allemands me demande si le courrier destiné à être envoyé par ballon monté et posté dans les bureaux de quartier parisiens était centralisé au bureaux central avant d'être dirigé vers le lieu d'envol du ballon.
J'aurai tendance à répondre que oui, mais n'ai trouvé aucun écrit à ce sujet.
Auriez-vous une réponse à m'apporter ainsi qu'une source?

Emmanuel.

bonjour Emmanuel,

je n'ai pas de source officielle, mais c'est logique.

La relation du premier départ (E-U. 29/09/70) dit que "les deux ballots de lettres, pesant 83 kg, sont apportés sous la responsabilité de M. Béchet, sous-directeur des postes ...". A partir du 18/11 (Gal. Ulrich), on décolle de nuit pour éviter les fusées allemandes, et on a attendu six jours depuis le départ précédent, il faut bien que ce soit stocké quelque part, c'est probablement à la R.P. (where else ?).

Les ballons-montés L'Héritier VP 1992
Télégraphes et postes pendant la guerre de 70/71 Steenackers Charpentier 1883

D.

Bonjour,

Je n'ai rien de précis à proposer pour la période des ballons. Je pense comme toi que le passage par le bureau central est le plus logique, compte tenu du lieu et de l'heure aléatoires des départs de ballons.

Cependant, cette sorte de question s'était posée un peu avant, dès que l'on avait envisagé la probable coupure des lignes ferroviaires autour de Paris, et par conséquent le besoin de faire passer le courrier Paris-province  par tout autre moyen. Cela fait l'objet d'un ordre de service de Vandal daté du 8 septembre 70 (que l'on trouvera au BM 1871/07 N28 vol 2 p. 16, BM qui compile après la guerre les textes sortis pendant la période de non parution des bulletins mensuels).







On voit que le courrier départ de Paris allait être canalisé au bureau central, tant pour centraliser les expéditions vers les têtes d'ambulants que pour optimiser le poids et le volume des sacs de courrier.

Je vois mal pourquoi on aurait changé de système pour les ballons...

Bruno

Bonjour,

Dans son article sur le courrier des 71 aérostats du Siège de Paris paru dans le n° 246 de juillet 1986 des FM, Nicole Garcin indique, à la fin de la page 19, que le tri s'effectuait bien à l'Hôtel des Postes de la rue JJ Rousseau parce qu'il fallait privilégier les correspondances respectant les conditions de poids (4 grammes maximum).

Bonif a écrit:

Nicole Garcin indique

Mais s'appuie-t-elle sur un texte, ou est-ce une déduction ?

L'administration indiquait de son côté qu'en cas de trop grand volume de courrier candidat au voyage en ballon, elle ferait partir en priorité, parmi les lettres respectant la règle des 4 g, les plus légères. Réalité d'un pesage de tous les plis, ou simple menace pour encourager l'usager à écrire léger ?

Bruno

Nicole Garcin cite des textes, mais pas spécialement pour ce point.
Elle suggère aussi, après d'autres auteurs, que la centralisation pourrait résulter d'une forme de censure politique (qui se traduit essentiellement par une sorte de "retard systématique" comme on le connaîtra au 20e siècle).

Bonjour,

Un grand merci à vous 3 pour vos réponses.

Emmanuel.