Pas franche avec sa copine ...

bonjour,

la carte illustrée ci-dessous est envoyée de Vichy Allier le 17 septembre 1917 pour Blanzy-les-Mines (S & L), puis réexpédiée à Clermont-Fd (P-de-D).



Elle porte comme correspondance les mots "En promenade Bons baisers", ce qui, depuis 1909 (AM du 8/10/09, bull. PTT 16) l'autorise à circuler à prix réduit, c'est à dire à 10 centimes dans le tarif du 30 décembre 1916. Mais c'est encore trop cher pour Yvonne Brousse, qui sollicite du médecin-chef de l'hôpital temporaire n°47 l'apposition de sa Marianne réglementaire, histoire de bénéficier de la franchise postale, à moins qu'elle ne l'ait appliquée elle-même.

Oui, mais non. Comme l'indique clairement le décret du 3 août 1914 (bull. PTT 10), la franchise ne s'applique qu'aux militaires et marins mobilisés, et il ne faudrait pas prendre les postiers pour des jambons.

La taxe a donc été demandée, et appliquée, une première fois à Blanzy, annulée à la plume, puis à Clermont, encaissée sur la destinatrice au double de l'insuffisance.

Notons que l'hôpital temporaire 47 était installé hôtel du Parc, où des curistes prestigieux viendront en villégiature quelques années plus tard, temporairement aussi.

D.

Bonjour,

Doudad a écrit:

où des curistes prestigieux viendront en villégiature quelques années plus tard, temporairement aussi

Une cure de plus de 4 ans tout de même...

bonif a écrit:

Une cure de plus de 4 ans tout de même...

et quand ils sont repartis at home, on peut pas dire qu'ils étaient en grande forme

mais y a pas de quoi rire; juste on était ravis qu'ils s'en retournent
pescator

Bonsoir,

Et figurez-vous qu'après la fin du régime de Vichy l'hôtel du Parc est redevenu... hôpital complémentaire, en 44-45.

Bruno

Bonjour,

Qu'est-ce qui a justifié la taxe, alors?

"En promenade"? Un militaire mobilisé en convalescence pourrait se promener près de l'hôpital...

"Yvonne"? Une femme!!!

(Et les postiers pouvaient-ils vraiment lire la correspondance ou seulement compter les mots en se débrouillant pour ne pas donner de sens au message sous leurs yeux )


Ou plutôt l'absence du statut de l'expéditeur (grade, unité...)? Ce qui me semble plus évident.

bonjour JC,

les postiers étaient autorisés à lire depuis l'annulation de leur devoir de discrétion au début de 1902, et ils y étaient même invités dans le cas, par exemple, des cartes postales 5 mots pour l'Etranger, puisque jusqu'à la convention de 1924, les 5 mots "quelconques" n'entraient pas dans le tarif réduit.

La loi de 1914 précise bien "militaires et marins mobilisés". A la question de savoir si les infirmières militaires, par exemple, pouvaient bénéficier de la FM, le Ministre à répondu par la négative (JO, Débats, décembre 1917). Manifestement, pour l'Administration des Postes, Yvonne n'était pas un "militaire ou marin mobilisé", et la poste a mis le grappin sur Suzanne, la Marianne d'un hôpital même militaire n'étant pas suffisante pour accorder le statut de mobilisée à l'expéditeur.

Il y a eu un certain d'abus ou tentatives d'abus de franchise.

D.