Décime barré ou pas

Bonjour,

 Sur cette lettre je n'arrive pas à comprendre la taxe.

Elle semble destinée pour Paris ce qui doit impliquer une taxe à 4 décimes (entre 200 et 300km)°
Elle semble avoir une rature. Si vous avez une idée?

Merci

R

bonjour,

Roulot a écrit:

Elle semble destinée pour Paris ce qui doit impliquer une taxe à 4 décimes (entre 200 et 300km)

de quel tarif parles-tu ?

DES ROZIERS, ça me semble impliquer une marque sans numéro de département, donc antérieure ou légèrement postérieure à 1792. A cette époque, ni décimes, ni kilomètres.

Retrouver un tarif sans la date (et accessoirement sans le poids), ça relève toujours un peu de la divination. Je dirais 9 sous, peut-être, pour 60 lieues dans le tarif de 1792 (8 sous pour Angers dans celui de 1759, voir Wallart, FM sup 273 p. 52).

L'adresse dit "A Monsieur, Monsieur le vénérable frère Tome Besnard, Recollest à la communauté de Paris, fauxbourg St Laurant aux Recollets à Paris".

D.

Cette marque du bureau de "Les Rosiers" est connue de 1750 à 1791, d'après l'ouvrage de Louis Lenain sur "La poste de l'ancienne France".

D'après Wallart, Tours (par Orléans) et Angers (par Chartres) sont à 8 sols la simple pour Paris dans le tarif de 1759, soit jusqu'à 80 lieues.



Ce qui devrait aussi correspondre aux Rosiers. Mais les taxes de l'époque ...

D.

Possible que Wallart se soit un peu mélangé les crayons avec les distances. Le dictionnaire des communes de 1818 donne 77 lieues entre Angers et Paris (au lieu de 60), ce qui correspondrait mieux. 77 lieues, ça fait toujours 8 sols dans le tarif de 1759, mais si on rajoute la distance pour les Rosiers, on passe dans la tranche au-dessus.

D.

Bonjour,

De Paris, Angers est (nommément) à 8 sols la simple (route de Chartres et Nantes). Les Roziers est également (nommément) à 8 sols (route d'Orléans et Poitou).

Bruno

bonjour,

nommément sur quelle source ?

D.

Dans l'ordonnance royale de juillet 1759 (Déclaration du roi et annexe tarifaire).

Bruno

Bien sûr, bien sûr, j'aurais commencé par là, ça m'aurait épargné de la peine.

D.

Donc la taxe est de 9 sols, mais elle correspond à entre 80 et 100 lieux selon le tarif du 1 aout 1759.

R

Si la taxe est bien de 9 sols, ne s'agit-il pas alors d'une lettre sous enveloppe ? Roulot, le texte est-il écrit au verso de l'adresse ?

Bruno

De toutes manières, sans la date ...

D.

pour Douad la date est le 22 mars 1782.

la correspondance est écrite au verso de la feuille si l'on considère que la côté de l'adresse est le recto.

R

Merci pour la date, ça fixe le cadre tarifaire, même si ça n'explique pas les 9 sols (si ce sont bien 9 sols). Mais on est encore à la période de la Ferme des postes, et les fermiers avaient parfois tendance à en rajouter un peu sur la taxe, à ce que disent les historiens.

D.

bonjour,

Doudad a écrit:

à ce que disent les historiens.

Par exemple, avant 1766, Aurillac et Clermont étaient reliées par des mauvais chemins, surtout en hiver, et la Ferme ne s'occupait pas d'y faire le service de la poste. Des messagers payés par les communes portaient le courrier, donc rétribués par les habitants, et le port des lettres était franc, même si le tarif de la Ferme aurait dû être de 4 sols (mais la Ferme ne s'en occupant pas ...)

Un directeur de Clermont s'étant avisé de la chose, il s'enquit auprès des autorités de savoir pourquoi les lettres circulaient franches, tant et si bien qu'au bout du compte, la Ferme proposa de supprimer les messagers et d'établir le service à ses frais, sur lequel les lettres paieraient ... 5 sols.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6548455b/f22.

D.

Bonjour à tous et bises aux dames,

Pour ceux qui, après la lecture du lien fourni par Doudad, voudraient en savoir plus, je précise que ce texte est extrait d'une étude faite par un des grands chercheurs de l'histoire postale: Pierre Nougaret.

Bonjour,

ce matin je rencontrais mes collègues du club et une hypothèse a été émise.

" Est ce qu'il pourrait être envisager que les marques représente un signe de franchise (pour la partie ressemblant à un X et une certification de la franchise pour la marque  située entre les branches"  P



R

Le franchise postale n'était pas attribuée à n'importe qui, même si le frère Tome était vénérable, ni pour n'importe quoi. La franchise postale faisait d'autant diminuer le revenu de la Ferme des postes, or le montant versé par le Fermier était assez astronomique, et il était généralement près de ses sous.

En conséquence, il y a eu plusieurs arrêts du Conseil d'Etat qui ont limité drastiquement l'usage de la franchise et du contreseing, même si certains personnages haut placés avaient le bras suffisamment long pour tenter d'en profiter quand même.

Il n'y a pas de contreseing sur la lettre, ce serait donc le destinataire qui serait sensé bénéficier de la franchise. Je ne vois pas d'ecclésiastiques dans les personnes citées par l'ACE du 30/12/1777, mais ils figurent peut-être sur un état spécial. Il faudrait voir le texte de la lettre pour savoir si il concerne le service du Roi, ou si c'est une correspondance privée.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6503434h/f187.image.r

D.

Simple curiosité, qu'y a t'il au dos de la lettre ?

D.

Bonjour,

   Il n'y a rien au dos.


   Ci joint copie de la lettre.

   Si possible den avoir une transcription ce serait superbe.

Merci

  R

Correspondance privée, manifestement, l'expéditeur a enfin trouvé la somme de 800 livres qu'un avocat doit transmettre au bon frère par l'intermédiaire d'un messager.

Citation :

Si possible d'en avoir une transcription ce serait superbe.

... dit-il en envoyant des images microscopiques en basse résolution.

D.

Effectivement, j'ai fait de la paléographie mais là c'est totalement en dehors de mes compétences...

Si Roulot peut envoyer un scan de bien meilleure qualité, cela doit pouvoir se faire.
Yapuka!

A bientôt.
Michel qui ne veut pas s'esquinter les yeux