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 dépôt des Alsaciens Lorrains de Luçon

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LECOQ

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MessageSujet: dépôt des Alsaciens Lorrains de Luçon   dépôt des Alsaciens Lorrains de Luçon EmptyJeu 6 Juin 2019 - 15:41

Bonjour à tous.
Collectionneur des marques postales de Luçon depuis que j'y réside, j'ai acheté cette enveloppe que je pense relativement rare. Il s'y trouve notamment, bien que mal marqué, le cachet militaire du dépôt des Alsaciens Lorrains de Luçon. Cela m'a permis de faire des recherches. Je vous joins un petit commentaire extrait d'une étude trouvée sur Internet destiné à présenter cette pièce au club local.
François

dépôt des Alsaciens Lorrains de Luçon Dzopzt10



Été 1914, la guerre éclate. Les militaires, appelés du contingent partent au front. Le conflit ne concerne pas seulement ces hommes. Les civils le sont aussi. Parmi eux, des ressortissants de l'Empire d'Autriche-Hongrie et de l'Empire Allemand qui, présents en France en 1914, vont être dirigés vers des dépôts éloignés de la capitale.

 

La Vendée comme d'autres départements, accueille ces civils pendant près de six années. Selon leur âge, sexe, nationalité, origine sociale mais aussi selon leur sentiment à l'égard de la France, ils sont placés dans un dépôt particulier. Chaque dépôt à sa propre spécificité qui évolue dans le temps. Cette organisation très méticuleuse permet d'éviter les troubles, de surveiller « les indésirables », mais aussi de faciliter les conditions de vie de certaines personnes victimes des événements, comme les Alsaciens-Lorrains.

 

Dès la mobilisation, les évacués austro-allemands et alsaciens-lorrains sont soumis au régime de l'internement dans l'un des six dépôts de Vendée : Luçon (au pensionnat Sainte-Ursule), possession de mademoiselle Robert, les Sables-d'Olonne (au séminaire), Fontenay-le-Comte (à l'institution Jeanne-d'Arc), la Roche-sur-Yon (à l’ancien séminaire de Mirville), l'île d'Yeu au lieu-dit de « La Pierre-Levée » (le fort construit sous Napoléon III de 1857 à 1872) et enfin Noirmoutier.

 

Très rapidement, l'organisation et la composition des « camps » évoluent. Au dépôt de Fontenay-le-Comte par exemple, les étrangers (99 hommes) sont transférés au dépôt de Luçon, jusqu'alors composé de ménages, de femmes seules et d'enfants.

Ils sont rejoints par d'autres, venant des divers dépôts de Vendée et de ceux de Mamers dans la Sarthe (297 personnes, par le convoi du 4 septembre) et de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais (69 étrangers, par le convoi du 10 septembre).

 

À partir du mois d'octobre 1914, l'organisation et la gestion des dépôts deviennent plus strictes. Le 10 octobre, le ministre de l'Intérieur ordonne l'évacuation de tous les

Austro-Hongrois et Allemands mobilisables, notables ou suspects, internés dans les dépôts de France, vers les îles. Suite à cette mesure, la Vendée, comme d'autres départements, accueille des personnes venant de Gironde, de Corrèze et de Dordogne qui sont dirigées sur l'île de Noirmoutier et l'île d'Yeu ; tandis que celles appartenant

à la même catégorie mais déjà présentes dans le département, sont maintenues soit aux

Sables d'Olonne soit à Luçon.

 

À la fin du mois d'octobre 1914, le gouvernement français se met d'accord avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie sur le rapatriement réciproque des personnes du sexe féminin, des jeunes de moins de 17 ans, des hommes de plus de 60 ans et des infirmes de 45 à 60 ans.

 

Jusqu'au printemps 1915, mis à part les mouvements d'internés, la situation des camps en Vendée a peu évolué. À cette époque, une visite importante a lieu au dépôt des Sables d'Olonne dans lequel tous les Alsaciens-Lorrains présents en Vendée sont réunis. Cette visite est organisée par une commission d'Alsaciens-Lorrains en vue de distribuer des cartes tricolores à ceux reconnus d'origine française et de sentiments francophiles. À l'issue de « l'analyse des sentiments », seuls ceux reconnus francophiles sont autorisés à rester aux Sables d'Olonne, dans une position presque identique à celle des réfugiés français ou belges, très nombreux dans le département. Les autres, très minoritaires semble-t-il, sont déplacés et internés, après le retrait de leur carte tricolore, au dépôt de Luçon qui accueille aussi, dans les mêmes conditions, des Polonais et des Tchèques.

 

Ces changements intervenus, l'organisation des « camps » dans les premiers mois de l'année 1915, ne se fait plus en fonction des nationalités mais en fonction des sentiments francophiles ou germanophiles, et permet aux internés plus libres aux Sables d'Olonne qu'à Luçon, d'occuper des emplois rémunérés en Vendée, mais aussi à Nantes, dans l'agriculture, le commerce et l'industrie.

 

À la fin de la guerre, en novembre 1918, des internés civils sont toujours présents en Vendée. Au 1er décembre 1918, les dépôts de Luçon, de l'Ile d'Yeu et de Noirmoutier peuvent contenir : 150, 400 et 165 internés et l'administration des dépôts y enregistre respectivement 128, 272 et 39 internés soit une occupation de 60% environ des places disponibles. Il faut attendre 1919 pour que les dépôts de l'île d'Yeu et de Noirmoutier soient supprimés. Cependant, leurs occupants sont toujours internés, mais cette fois à Luçon, dernier dépôt vendéen. Les derniers renseignements que l 'on a pour ces trois dépôts correspondent à la situation au 1er avril 1919. À cette date, il y a encore 523 internés en Vendée dont 400 ne sont pas détachés et logent dans les dépôts.

Sur ces 400 hommes, 121 sont à Luçon, 240 à l'île d'Yeu et 39 à Noirmoutier. Au

6 mai 1919, il ne reste plus que 13 hommes. À cette même date, 10 de ces personnes sont dirigées sur Luçon, ville dans laquelle il semble y avoir encore des étrangers dans le dépôt jusqu'au mois de juillet 1919. Ils seront ensuite dirigés sur le dépôt de Guérande.

 

Extraits de « Les dépôts d'internement civil en Vendée » : 1914-1919

Laurent Morival
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