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l'échec de Costes, et celui de Le Brix dans la foulée, ont eu quelques conséquences postales en Indochine.
Le service accéléré et l’avionSi le service postal accéléré a été initialement créé dans l’optique d’une réduction des délais dans les relations entre le nord et le sud de l’Indochine, l’idée s’est rapidement imposée de l’utiliser en correspondance avec les départs pour la métropole 1. Une occasion s’en est présentée dès le mois de février 1929, lorsque les raids des aviateurs Costes et Le Brix 2 vers l’Indochine ont laissé prévoir la possibilité de voyages aériens postaux à leur retour vers la France. Une lettre du directeur des postes d’Indochine, adressée au président de la Chambre de Commerce de Hanoï le 21 février 1929, informe ce dernier de l’échec de Costes et des dispositions à prendre en vue du voyage retour de Le Brix 3. S’il veut en profiter, le public tonkinois doit déposer son courrier à Hanoï le vendredi 22 février avant 18 heures, courrier dont l’affranchissement ordinaire devra être augmenté d’une surtaxe de quatre-vingts cents par dix grammes pour l’avion, et de la surtaxe habituelle pour le service accéléré. Une griffe est créée spécialement pour célébrer le « Premier voyage postal par avion Indochine France ». On peut encore remarquer, sur de nombreuses lettres, que la surtaxe payée pour le service accéléré est celle fixée pour le tarif indochinois, et non celle du tarif franco-colonial.
Un courrier daté du 28 février 1928 4, échangé entre les mêmes protagonistes, regrette que l’accident survenu entre-temps à Le Brix impose aux correspondances préparées pour l’avion de partir par le prochain paquebot régulier. L’Administration des postes se propose de rembourser les surtaxes-avion (mais pas celles du service accéléré) contre la présentation des enveloppes surtaxées. Avant l’expédition, les marques spécifiques au transport par avion, griffe et étiquette, sont rayées d’une croix à l’encre bleue. L’affaire n’est cependant que partie remise. Quelques semaines plus tard, un appareil de tourisme Farman, appartenant à un particulier et venant de Paris, se pose à Saïgon et s’en retourne le 12 avril suivant en emportant cinquante kilos de lettres 5 préparées comme pour le voyage précédent, griffe comprise. Quelques mois plus tard, Costes étant finalement parvenu jusqu’en Indochine, des enveloppes sont expédiées par son vol retour depuis Hanoï, surtaxées à une piastre par dix grammes pour le service aérien 6, celles postées depuis la Cochinchine étant également surtaxées pour le service accéléré.
Notes1 Les services accélérés venant de Hanoï sont, dès l’origine et lorsque cela est possible, en correspondance avec les paquebots des Messageries Maritimes quittant Saïgon pour la France (Bulletin de la Chambre de Commerce de Hanoï, 12 août 1929).
2 Costes ayant posé son Bréguet en catastrophe peu après le départ du Bourget, seul Le Brix effectua le vol vers l’Indochine, détruisant son Bernard en Birmanie peu avant l’arrivée.
3 Bulletin de la Chambre de Commerce de Hanoï, 11 mars 1929.
4 Cf. note précédente.
5 Voyage de Bailly et Reginensi. Bulletin de l’Agence économique de l’Indochine, avril 1929.
6 Voir Picirilli, op. cit., tableau 8.4. p. 82.
Indochine française : les surtaxes pour le service postal accéléré de la S.T.A.C.A. entre 1928 et 1936, D.P. 234 (extrait)
D.