une île, un exil...

Bonsoir à toutes et tous,

voici une lettre autographe dont l'enveloppe n'a pas été conservée mais devait ressembler à celle que j'ai insérée en arrière-plan...



Elle a été écrite le 15 septembre 1872 à Beaulieu House, sur l'île de Wight, par Napoléon (III) 



Le destinataire en est Firmin Raimbeau, écuyer de l'empereur qui s'illustra, un bel après-midi de juin 1867, en faisant rempart de son corps entre Napoléon, son invité le tsar Alexandre, et un réfugié polonais qui rêvait, ce n'était pas nouveau et se reproduirait, d'occire le souverain russe...

Voici la scène, telle qu'on la trouve illustrée dans les fonds du musée Carnavalet :



(la suite suit)

Capturé lors du désastre de Sedan le 2 septembre 1870, Napoléon III avait été retenu captif en Allemagne jusqu'en mars 1871, après que l'Assemblée eut confirmé la déchéance des Bonaparte. Libéré, il se rendit, via la Belgique, en Angleterre où il s'établit à Camden Place, à Chislehurst dans le Kent. C'est là qu'il passerait les deux dernières années de sa vie avant de mourir, en janvier 1873, du mal invalidant (lithiase vésicale) dont il souffrait depuis plusieurs années.

Sur ces dernières années, on lira la synthèse de Paul Ganière :

https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/le-dernier-exil-de-napoleon-iii/


LNB à la toute fin de sa vie...

Le texte de la missive est un remerciement pour les voeux reçus à l'occasion du 15 août 1872 : 



(...)

Instaurée* par Napoléon I en 1806, la saint-Napoléon était fêtée le 15 août, jour anniversaire de la naissance de l'empereur. Ce dernier voulait une fête politico-religieuse comparable à la saint-Louis de l'Ancien régime. Elle fut ressuscitée par LNB en 1852 alors qu'il n'était encore que président de la République (élu pour 4 ans en décembre 1848, mais doté de pouvoirs élargis et d'un mandat de 10 ans après son coup d'Etat du 2 décembre 1851).

Voici un très intéressant article sur la contestation de cette fête par les républicains sous le Second empire, tiré de la revue d'histoire du XIX° siècle :

https://journals.openedition.org/rh19/742

On notera enfin que Beaulieu House, fréquentée cet été là par Napoléon III a été récemment vendue pour un petit peu plus de 1 million de £ :





* de manière rocambolesque : il a fallu trouver un saint Napoléon (qui n'existait pas) dans le martyrologue chrétien, Naepolis fit l'affaire ; on dut ensuite déplacer la date de sa commémoration pour la faire cadrer avec le 15 août... Bien pratique pour être sûr qu'il y aurait du monde à l'église ce jour-là...
Voilà qui n'est pas sans rappeler le choix par l'Eglise du 25 décembre pour fêter la naissance du Christ.


Laurent  

PS : désolé, mais je n'ai pas de lettre autographe de l'Oncle sur son île d'Elbe ou son rocher de Ste-Hélène.