Cérès 20c bleu

Bonsoir,
Je lis deux choses contradictoires concernant ce timbre.
1) Dans mon vieux (2007) catalogue Dallay il est dit :
"Le 20c bleu était prévu en remplacement du 20c noir dont la couleur ne se détachait pas suffisamment d'une oblitération. Mais le changement de tarif du 1er Juillet 1850 va empêcher son utilisation. C'est ainsi que le stock de 20c bleu dont l'impression avait commencé le 7 avril 1849 sera détruit dans le courant de juillet 1851".

2) Par ailleurs dans un "document du musée de la poste" (Les trésors du musée de la poste) je peux lire :
Le 20 centimes Cérès aurait dû être bleu comme les 150 timbres de la feuille ci-dessous datée de décembre 1848. Mais l'émission étant prévue pour le 1er janvier l'impression dut se faire jour et nuit. Comme la lumière jaune des lampes à pétrole aurait causé des fluctuations de teintes, le bleu fut remplacé par le noir qui lui ne varie pas.

D'après le scan ci-dessous du musée de la poste c'est Dallay qui se fourvoie ?

Merci de vos commentaires.

Recou

bonjour,

la décision de remplacer la teinte noire du 20 centimes, mal adaptée, par une teinte bleue ne daterait que du 9 mars 1849 (Y&T 1975 et 2000).

D.

Bonjour,

Le choix des couleurs eut lieu le 7 septembre 1848 : rouge pour le 1 F, noir pour le 20 c et bleu pour le 40 c. Dès cette date, on pensait tirer le 20 c jour et nuit.

L'idée que le bleu était initialement prévu pour le 20 c est en contradiction avec le fait que cette couleur était choisie pour le 40 c.

Le 40 c ne passa à l'orange que lorsqu'il fut décidé de tirer le 20 c en bleu (date donnée par Doudad, mais selon une demande du ministre dès le mois de février).

[Encyclopédie de l'Académie]

Bruno

bc92 a écrit:

Le 40 c ne passa à l'orange que lorsqu'il fut décidé de tirer le 20 c en bleu

Ce qui entraîna à terme le retrait du 1 franc vermillon (circulaire du 1er décembre 1849).

Tout est dans tout, et inversement.

D.

Le choix de la couleur obéit à 2 impératifs.

1. éviter la fraude : Ré-utilisation d'un timbre  ayant déjà servi.
   à l'usage le noir est mal choisi et le facteur peut se laisser abuser par une oblitération peu distincte sur la couleur noire.
   
2. Faciliter le contrôle du facteur par une couleur réservé pour un tarif 
   le bistre à l'intérieur d'une ville moins de 15g
   le bleu de ville à ville 15 à 30g
   l'orange de 7.5 à 15g et recommandé
   rouge de 15 à 100g, recommandé
   
   

bonjour,

Tino_24 a écrit:

le facteur peut se laisser abuser par une oblitération peu distincte sur la couleur noire.
Faciliter le contrôle du facteur par une couleur réservé pour un tarif

La constatation des ports n'entrait pas, sauf cas particuliers (facteurs ruraux, par exemple, voir l'article 880 de l'IG de 1856), dans les attributions des facteurs, chargés essentiellement de la distribution des lettres, de la perception éventuelle des taxes et de la levée des boîtes. La constatation se faisaient en général par les directeurs des bureaux simples, et par les commis des bureaux composés sous la surveillance attentive des directeurs.

Citation :

le bistre à l'intérieur d'une ville moins de 15g
le bleu de ville à ville 15 à 30g
l'orange de 7.5 à 15g et recommandé
rouge de 15 à 100g, recommandé

Pour le tarif de 1849, il y a semble t'il une faute de frappe, le premier port (noir, puis bleu) de bureau à bureau se calcule jusqu'à 7,5 grammes, il n'y a pas de port de bureau à bureau jusqu'à 30 grammes. Comme dit par Bruno, le bleu devait initialement être attribué au deuxième échelon. Les lettres recommandées et chargées sont au double port, l'AM du 13 décembre précise que ces objets ne peuvent être affranchis en timbres-poste. Le timbre-poste bistre du premier échelon local est postérieur à 1849, tout comme le vert pour le premier échelon de Paris intra-muros.



D.