Bonjour à toutes et tous,
ci-dessous une missive écrite à Turin le 1er nivôse de l'an 9 (22.XII.1801) par le colonel Ruffe, commandant du 20ème régiment de cavalerie.
Elle est remise au bureau de la Poste aux Armées de la ville qui y appose son timbre linéaire N°2 / ARM. D'ITALIE. Elle est destinée à Ste Foy, par Bordeaux : la distance approche le millier de km, le destinataire doit donc s'acquitter d'une taxe de 9 décimes.
Le personnel de la Poste aux Armées est un personnel civil mis à disposition de l'armée par la Direction générale des postes de Paris. Il assure le transport du courrier entre les unités militaires concernées opérant à l'étranger et un bureau d'échange du territoire français : pour l'Armée d'Italie c'est Nice ou Chambéry. Ensuite, ce sont les postes (civiles) françaises qui acheminent vers la destination finale.
Lorsqu'il reçoit (ou envoie) une lettre en port dû*, un militaire ne paye (ou permet au destinataire de ne payer) que le port français.
Si l'on en croit
La sabretache (et pourquoi en douter ?), les employés de la Poste aux armées se voient attribuer un uniforme spécifique. A gauche, l'insigne porté en brassard par le postillon, on le devine sur l'illustration :
* Pour les lettres en port payé, dans le sens France - Armée en campagne à l'étranger, le système est plus avantageux à partir du 25 décembre 1796 : l'expéditeur civil ne paie que 3 sous (15 centimes à partir du 23 septembre 1800), puis 25 centimes à partir du 8 février 1810, quelle que soit la destination.
Source : Michèle Chauvet,
Introduction à l'histoire postale des origines à 1849[Soit on voulait faciliter la correspondance des familles des soldats ; soit on voulait favoriser l'envoi des lettres en port payé, des fois que le soldat ne veuille point payer la taxe en arrivée, ou qu'il ne soit plus en état de le faire...]
Voyons à présent son contenu :