Bonjour à toutes et tous,
voici une lettre commerciale en port dû pour Marseille, écrite au petit matin du 31 juillet 1857 à Gênes, pour être remise dans la matinée à la boite mobile du paquebot-poste des Messageries Impériales.
Il s'agit de la ligne Malte - Messine - Naples - Civitavecchia - Livourne - Gênes - Marseille, et ce jour là c'est le vapeur
Vatican qui assure cette liaison hebdomadaire. Il accoste le lendemain à Marseille, conformément aux tables de marche contractuelles.
Premier hic, regardez bien : l'agent des postes embarqué n'a pas mis à jour son timbre à date. Il est encore au jour de la veille, le 30. Ce n'est pas exceptionnel, j'ai des lettres où c'est le mois qui n'est pas à jour (sans qu'on soit le 1 ou le 2).
Deuxième hic, regardez mieux : provenant des Etats sardes, la lettre devrait être taxée pour 7 décimes (convention en vigueur depuis 1851)... or elle est taxée quasiment au double,
13 décimes !!
C'est la le tarif de la convention de 1854 concernant les lettres provenant du royaume des Deux-Siciles. Logique... le postier à Marseille a frappé le timbre d'entrée
D.SICILES et non pas
SARD.
Etait-il lui aussi, comme son collègue du
Vatican mal réveillé ? Ou alors, à mon avis, c'est notre agent embarqué qui, non content de ne pas avoir mis à jour son dateur, a inclus la lettre dans le paquet des lettres remises à l'escale de Messine ou Naples... sacré différence tarifaire pour le destinataire !
L.