pli de Rovigo 21 août 1782

Bonjour à tous
Questions d'un correspondant concernant ce pli de Rovigo du 21 août 1782.

« Lettre de Rovigo du 21 août 1782. La lettre est pliée et mise dans le pli. Que signifie C.E.C. au-dessus de Rovigo ? L’utilisation du pli comme enveloppe était-il courant ? et pourquoi une franchise. »


Merci à tous.
François

Bonsoir,

C'est C.F.C, en fait.

Cette histoire me semble remonter au XIVe siècle ! Rovigo est en République de Venise. Je n'en dis pas plus pour laisser parler ceux qui savent vraiment.

En ce qui concerne une feuille de  papier pliée servant d'enveloppe, une seconde feuille portant le texte, au XVIIIe siècle c'est assez courant. En France c'est expressément prévu par les tarifs royaux (au poids de base, un sol de plus que la lettre formant enveloppe.)

Bruno

bonjour,

la signification du sigle, c'est, sauf erreur, Compagnia Fedelissima dei Corrieri, compagnie vénitienne qui a sévi au moins dans la seconde partie du XVIIIème siècle.

On trouve des sceaux avec le Lion ailé.



Laurent nous en dira plus sur l'histoire de la chose, sans doute.

D.

Merci beaucoup.
François

Bonjour,

comme le mentionne JF, en effet, la gestion du service postal de la Sérénissime est confiée à une compagnie privée, un peu comme le système de la ferme dans la France d'Ancien régime.
En 1793, le bail de la de la Cie des Courriers ne leur est pas renouvelé car attribué à meilleur enchérisseur, Girolamo Corticelli en l'occurrence.

Depuis le début du XVIIIe siècle, l'Etat vénitien perçoit 1 soldo sur chaque lettre et la compagnie des courriers le reste de la taxe : le timbre apposé est donc l'attestation du paiement de la taxe, mentionnée, elle, à la main ou avec un cachet.
On peut trouver franca ou 0 (le chiffre zéro) lorsque les destinataires n'ont rien à payer.

Dans les années 1930-50, des lots de lettres officielles (donc NON timbrées et sans mention de taxe puisque transportées en franchise) ont été transformées par des faussaires en lettres timbrées : les timbres préphilatéliques de la république de Venise sont parmi les plus contrefaits. Sauf que les faussaires n'avaient aucune connaissance d'histoire postale (tarifaire et règlementaire) ; certains vendeurs (et acheteurs) non plus aujourd'hui encore, d'où la présence fréquente de ce type de docs dans les ventes.

Les lettres présentées ici sont donc authentiques mais, avec de très fortes présomptions, faussement timbrées.

L. 
qui remercie Andrea F. d'avoir éclairé sa lanterne.

Merci pour toutes ces précisions.
François

Bonjour à tous et bises aux dames,

Laurent a écrit:

Dans les années 1930-50, des lots de lettres officielles (donc NON timbrées et sans mention de taxe puisque transportées en franchise) ont été transformées par des faussaires en lettres timbrées : les timbres préphilatéliques de la république de Venise sont parmi les plus contrefaits. Sauf que les faussaires n'avaient aucune connaissance d'histoire postale (tarifaire et réglementaire) ; certains vendeurs (et acheteurs) non plus aujourd'hui encore, d'où la présence fréquente de ce type de docs dans les ventes.

A ce sujet, il semble me souvenir que le signore Dal Gian (auteur d'un catalogue reconnu... à son époque) a œuvré dans cette funeste entreprise.

A bientôt.
Michel   qui, perdu au fond de sa grotte, a le souvenir d'un catalogue en deux volumes sur la Sérénissime publié chez Vaccari.  Laurent pourra apporter les précisions nécessaires...

Labroquerie a écrit:

Michel   qui, perdu au fond de sa grotte, a le souvenir d'un catalogue en deux volumes sur la Sérénissime publié chez Vaccari.  Laurent pourra apporter les précisions nécessaires...

Bonsoir,

sans doute s'agissait-il de l'oeuvre de Paolo Vollmeier (distribuée par Vaccari, plutôt que publiée) :



Ses travaux sur Naples, le Piémont-Sardaigne, et Venise donc, ont marqué un véritable tournant dans l'histoire postale préphilatélique de l'Italie. Ces livres sont (très) difficiles à trouver désormais.

L.