Lettre Paris place de la Bourse réexpédiée

Bonjour à tous.

Pouvez-vous m'aider à reconstituer le trajet de ce pli ?

Le premier timbre de droite est pris en charge au bureau 1 place de la Bourse le 5 septembre 1867. Le pli étant à destination de Paris, le tarif est de 10 centimes. On ne trouve pas le destinataire (au verso Paris rue du Pont-Neuf du 6 septembre 1ère levée) et le pli doit être réexpédié à Athis-Mons. 

Le nouveau tarif étant de 20 centimes (2 décimes manuscrit), je suppose qu'on retourne voir l'expéditeur (on ouvre le pli ? Cela n'est-il pas contraire aux usages ?). 

Oui mais le timbre de gauche qui sert de complément est oblitéré par l'étoile pleine (bureau central ou encore le bureau place de la Bourse ?). Le pli est ensuite dirigé vers Athis-Mons (ambulant Paris/Rennes au verso).

Il y a sans doute quelque chose qui m'échappe.

Merci à tous.
François

Bonjour,

Il n'est pas besoin d'ouvrir la lettre (ce qui ne se ferait qu'au service des rebuts). On peut supposer qu'un parent, un domestique, une concierge, était présent pour indiquer Athis-Mons au facteur et payer les 10 c du TP supplémentaire (que le facteur peut lui vendre).
Ledit facteur a apposé son timbre 11/17 (rayon 11, quartier 17), puis déposé le pli en re-partance au bureau 17 rue du Pont Neuf.

Le bureau 17 a timbré au verso, mais n'a pas oblitéré, laissant le bureau central s'en charger. J'ignore s'il s'agit d'un oubli de sa part ou d'une procédure particulière en cas de redirection. Le timbre à date illisible au verso pourrait être du bureau central.

La lettre est alors partie pour Athis-Mons, qui est une gare de la ligne Paris-gare d'Orléans à Orléans, Tours et Bordeaux. C'est pourquoi l'ambulant peu lisible au verso doit plutôt être Paris à Bordeaux que Paris à Rennes qui serait aberrant.

Sauf erreur(s)

Bruno

bonjour,

je dirais que la lettre a été présentée dans la soirée du 5, rue des Fossés-Saint-Germain, par un facteur du bureau central, que le concierge de l'immeuble (ou sa soeur Anne) lui a indiqué que celui-ci était parti pour Athis-Mons, le facteur lui a indiqué qu'il fallait dix centimes en sus pour la province, a frappé sa marque, la soeur a payé sur les berges de la Seine (Soeur Anne aux deux berges raque), le facteur est revenu au bureau de passe du Pont-Neuf, tout proche, et lui a remis la lettre rectifiée et la dime.

Timbre poste a été collé et la lettre est repartie au bureau central, oblitération et mise sous dépêche pour l'ambulant, distribution le 6.

Grosso-modo.

Il y a une marque qui ressemble à un 9 de taxe normalisé dont je me demande bien ce qu'il fait là ???

D.

PS : Bruno ma toasté, mais je publie quand même (sans avoir lu son message, ni corrigé le mien), pour la peine.

PS : les marques en passe de bureaux de quartier de Paris ne sont pas si courantes ...

Merci à vous deux. En ce qui concerne l'ambulant, je vous ai mis un agrandissemnt : ce n'est ni Paris Tours, ni Paris Bordeaux.

De plus la marque "normalisée" ne serait-elle pas plutôt un 2 (pour le nouveau tarif suite au changement de destination).

Bonjour,

La marque d'Ambulant pourrait être Paris à Périgueux, qui était en service en 1867.

Merci. Il me semble pourtant voir un S sur l'agrandissement.

Personnellement, je lis bien PARIS A RENNES, possiblement une erreur d'aiguillage due à la mention "St Germain" sur la suscription, rectifiée à la première occasion.

D.

Bon, je vous concède Paris à Rennes.

Doudad, tu ne sembles pas t'émouvoir de la seconde oblitération par le bureau central plutôt que par Paris 17. Si ce n'est pas une erreur, comment cela s'explique-t-il ?

Bruno

En effet, rien ne t'échappe, c'est ce qui fait ta force.

Les lettres relevées sur une ligne de passe de Paris (bureaux satellites de quartier ou de banlieue visités en séquence par une voiture, de l'extérieur de Paris vers l'intérieur en direction du bureau central) à destination de la province sont réunies en fin de ligne par les bureaux de passe (derniers bureaux avant le bureau central), et celles pour la province (déjà triées et mises sous liasses par les satellites) sont dirigées sur les ambulants correspondants sans passer par le bureau central (depuis novembre 1865).

Notre lettre participe d'un processus différent. N'ayant pas été distribuée par un facteur du bureau central, elle est remise par lui au bureau 17 en tant que dernier bureau de sa tournée, avant retour au bureau central qui donnera suite.

Si c'est l'objet de ta question ...?

D.

Doudad a écrit:

e le concierge de l'immeuble (ou sa soeur Anne) lui a indiqué que celui-ci était parti pour Athis-Mons, le facteur lui a indiqué qu'il fallait dix centimes en sus pour la province, a frappé sa marque, la soeur a payé sur les berges de la Seine (Soeur Anne aux deux berges raque),

Bonsoir Doudad,

Celle-la vient du diable Vauvert et fallait oser la placer .

F.

Merci à tous. Voilà un pli qui méritait vos commentaires. François

Doudad a écrit:

avant retour au bureau central qui donnera suite.

Si c'est l'objet de ta question ...?

Oui et non. L'objet de ma question est de savoir pourquoi, ou en vertu de quoi, Paris 17 "fait retour au bureau central qui donnera suite", plutôt que d'oblitérer lui même.

Bruno

bonjour,

dans le principe, les bureaux de passe de quartiers ne traitaient pas le courrier de banlieue, uniquement la province. Je n'ai pas cherché de texte officiel, ou si je l'ai fait je l'ai oublié, il en existe peut-être un. Ci-dessous un extrait d'un rapport paru dans le BSLC de janvier 1877 sur le Service des postes de Paris.



La Grande Banlieue court au sud jusqu'à Montlhéry, Ris, Corbeil, Lieusaint et autres contrées lointaines dont l'énumération serait aussi inutile que fastidieuse.

Mais ça n'explique par forcément pourquoi PARIS-17 n'a pas frappé son étoile une deuxième fois, effectivement. Il a laissé ce soin à son bureau directeur, pour une raison ou une autre. Par contre le même rapport précise que le facteur, en fin de tournée, doit lui laisser les plis non distribués et le numéraire récolté en cours de tournée sur les ports dus. Ce qui ne précise pas non plus, quoi qu'il en soit, qui a collé le timbre-poste.

D.

bonjour,

frame a écrit:

fallait oser

Certains osent tout ...

D.

Merci à tous. 
J'aime bien faire une synthèse de vos réflexions afin de garder tout cela en mémoire. Voilà le texte possible accompagnant ce pli. N'hésitez pas à rectifier.
Merci encore pour aide.
François

Le premier timbre de droite a été pris en charge par le bureau 1 place de la Bourse le 5 septembre 1867. Le pli étant à destination de Paris, le tarif était de 10 centimes. On n’a trouvé pas le destinataire et le pli a dû être réexpédié à Athis-Mons. 

Le nouveau tarif étant de 20 centimes (2 décimes au recto), l’affranchissement a été complété avant la réexpédition. Quel a donc été le trajet possible de ce pli ?


La lettre a été présentée dans la soirée du 5 septembre, rue des Fossés-Saint-Germain, par un facteur du bureau central où une personne connaissant le destinataire lui a indiqué que celui-ci était parti à Athis-Mons. Le facteur lui a précisé qu'il fallait dix centimes en supplément pour la province. Il a frappé sa marque 11/17 (rayon 11 / quartier 17) après que le paiement lui a été remis. Il est revenu ensuite au bureau de passe du Pont-Neuf (timbre à date au verso) tout proche et lui a remis la lettre rectifiée et le complément de 10 centimes.

Un nouveau timbre-poste a alors été collé et la lettre est repartie au bureau central où le second timbre a été oblitéré par l’étoile pleine. Le pli a été mis sous dépêche pour l'ambulant et distribué le lendemain 6 septembre.


La marque de l’ambulant Paris à Rennes est probablement due à une erreur d'aiguillage à cause de la mention "St Germain" sur la suscription. Athis-Mons est une gare située sur la ligne Paris-gare d’Orléans à Orléans, Tours et Bordeaux.


Les lettres relevées sur une ligne de passe de Paris (bureaux satellites de quartier ou de banlieue visités en séquence par une voiture, de l'extérieur de Paris vers l'intérieur en direction du bureau central) à destination de la province sont réunies en fin de ligne par les bureaux de passe (derniers bureaux avant le bureau central), et celles pour la province (déjà triées et mises sous liasses par les satellites) sont dirigées sur les ambulants correspondants sans passer par le bureau central (depuis novembre 1865).

Notre lettre participe d'un processus différent. N'ayant pas été distribuée par un facteur du bureau central, elle est remise par lui au bureau 17 en tant que dernier bureau de sa tournée, avant retour au bureau central qui donnera suite.
Dans le principe, les bureaux de passe de quartiers ne traitaient pas le courrier de banlieue, uniquement la province. La Grande Banlieue court au sud jusqu'à Montlhéry, Ris, Corbeil, Lieusaint et autres contrées.


Pourquoi PARIS-17 (Le bureau du Pont-Neuf) n'a-t-il pas frappé son étoile si c’est lui qui a apposé le second timbre ? Il a laissé ce soin à son bureau directeur, pour une raison ou une autre. Un rapport précise que le facteur, en fin de tournée, doit lui laisser les plis non distribués et le numéraire récolté en cours de tournée sur les ports dus.

Je ne souhaite pas être rabat-joie, et je n'ai moi même pas d'explication, mais comment un pli confié à l'ambulant Paris à Rennes peut-il être distribué le lendemain matin à Athis-Mons, alors qu'il n'est pas sur la bonne ligne de train, avec un départ d'une gare parisienne différente ?

Doudad a écrit:

dans le principe, les bureaux de passe de quartiers ne traitaient pas le courrier de banlieue, uniquement la province.

et il a écrit:

Mais ça n'explique par forcément pourquoi PARIS-17 n'a pas frappé son étoile une deuxième fois, effectivement.

Merci Jean-François.

Bruno

Doudad a écrit:

Mais ça n'explique par forcément pourquoi PARIS-17 n'a pas frappé son étoile une deuxième fois

Le texte de janvier 1877 reproduit plus haut dit que l'Hôtel-des-Postes est seul chargé du tri des objets pour la banlieue. C'est possiblement une raison pour que PARIS-17 transmette sans traiter.

Pour le Paris à Rennes, hypothèse : le pli lui est remis par erreur au départ du matin, il est trié (timbré), on s'aperçoit de l'erreur, la lettre est déposée à la première station (Saint-Cyr ?), et retournée sur la poste centrale à la première occasion (le texte cité indique 15 liaisons quotidiennes entre Versailles, donc St-Cyr, et Paris). Ce qui laisse le temps de renvoyer sur Athis dans la journée, si la fréquence est la même vers le sud (dateur d'arrivée du 6/9 département 72 au dos).

Simple hypothèse non vérifiable, je l'admets.

Il y a un dateur quasi illisible au dos :



Ce pourrait être un GARE DE ??? (dateurs créés en fév./mars 1867), qui aurait éventuellement pu avoir des choses à dire.

D.

LECOQ a écrit:

La marque de l’ambulant Paris à Rennes est probablement due à une erreur d'aiguillage à cause de la mention "St Germain" sur la suscription. Athis-Mons est une gare située sur la ligne Paris-gare d’Orléans à Orléans, Tours et Bordeaux.

St-Germain-en-Laye ne colle pas, qui doit être sur la ligne du Havre. Par contre, il y a Ablis sur la ligne de Rennes, qui a pu prêter à confusion. Ce qui pourrait expliquer la triple marque Athis-Mons. Ablis est aussi en Seine & Oise, giga département.

D.

Merci. Je rectifie.
François