Indice Pothion important du petit chiffre de Metelin malgré un bureau ouvert pendant 20 ans

Bonsoir,

Tout est dans le titre, comment un bureau resté ouvert pendant 20 ans (1852-1872), peut avoir un indice de rareté aussi important (Pothion indice 24).

Merci.

Bonsoir,

La rareté ne dépend pas que de la durée d'ouverture, mais aussi beaucoup du trafic postal, et celui-ci dépend entre autre de la taille de la ville, et de la concurrence.

Pour situer le lieu :
- capitale de l'ile de Mytilène, anciennement Lesbos, 20 000 habitants au total vers 1900.
- concurrence féroce au niveau postal, avec un bureau autrichien, ouvert de 1851 à 1914, et un bureau russe, ouvert de 1865 à 1914, en plus de la poste turque.

Si l'on veut comparer, Ineboli, ouvert aussi pendant 19 ans, a un indice 37 avec PC et 36 avec GC !!!

Ensuite, les indices ne sont pas une science exacte, Pothion les a établi en fonction de sa perception de ce qu'il avait vu sur une période donnée, et la perception peut parfois être trompeuse. Aujourd'hui, avec les moyens informatiques dont on dispose, on peut faire une analyse statistique plus exacte (ce que je fais). En particulier je considère que les indices Pothion sont déconnants pour Mélélin.

Métélin est effectivement un bureau rare, et même très rare à certaines périodes :
- Pour le PC, j'ai recensé le même nombre de lettre de Métélin (indice 24) que pour Mersina (indice 22), les indices se tiennent donc à peu près, et le résultat semble cohérent.
- Pour le GC, cela se gâte, Pothion donne un indice 23 pour Métélin, et 21 pour Mersina. Comme presque toujours, il baisse de 1 l'indice du GC par rapport au PC, ce qui est souvent logique, car le PC a duré 5 ans et demi, et le GC 13 ans et demi. Mais la réalité est différente. Pour Métélin, j'ai recensé 5 fois moins de GC que de PC, malgré une durée d'utilisation 2 fois plus longue. On peut en déduire que le bureau français a été fermé car le trafic postal s'est effondré (à corréler avec l'ouverture du bureau russe, peut-être mieux situé). Pour Mersina, la logique est respectée, j'ai recensé 3 fois plus de GC que de PC.

En conclusion, Métélin est un bureau rare, mais son PC pas tant que cela, l'indice 24 est peut-être un peu fort (un indice 22 comme pour Mersina serait judicieux). Par contre, l'indice du GC est très sous-estimé, et on plutôt sur une rareté équivalente à celle des GC de Kerrasunde ou Kustendjé.

Michel

voyageur a écrit:

Ensuite, les indices ne sont pas une science exacte, Pothion les a établi en fonction de sa perception de ce qu'il avait vu sur une période donnée, et la perception peut parfois être trompeuse. Aujourd'hui, avec les moyens informatiques dont on dispose, on peut faire une analyse statistique plus exacte (ce que je fais). 

Pour la précision, Baudot dans ses indices (2013) précise bien qu'il a revu les indices des bureaux justement en fonction du nombre de lettres retrouvées, un petit bureau avec une grosse archive connue serait donc impacté, par rapport aux indices vénérables des Pothion.

Après, bien qu'il avait une mémoire phénoménale, ca restait bien sur aussi une perception!

C'est exact qu'une archive retrouvée peut modifier totalement la rareté d'un bureau à l'étranger.

Ce le sera pas le cas de ceux de Constantinople ou Alexandrie, pour lesquels il y a des lettres chez tous les négociants. Mais pour d'autres bureaux moins courants, j'ai observé des cas où la moitié des lettres que j'ai pu recenser ont le même destinataire. Une nouvelle archive découverte, et un bureau rare devient seulement peu courant.... en sachant que les notions de Rare ou Courant, et toutes leurs variations, sont des notions très subjectives.

Ensuite, concernant la perception, on peut être trompé par l'apparition répétitive de certaines pièces dans des VO. J'ai vu des lettres qui ont fait le tour de toutes les grandes maisons de VO de la place de Paris en seulement quelques années (pièces souvent invendues en raison de prix de départ trop élevés). Un bon exemple de ce cas est représenté par les cursives des BFE : moins rares que ce qui est annoncé par les vendeurs (et donc invendues), mais plus rares que la perception que l'on peut en avoir, car certaines lettres sont revues très souvent.

Michel