Bonjour,
Il s’agit d’une lettre écrite, semble t’il (inscription manuscrite au dos), à Tournai (Belgique) à destination de Beaune (France). Elle a été remise au bureau de poste néerlandais de Doornik (sur le plan postal, la Belgique n’existe pas encore ; j’ai bien dit sur le plan postal, merci aux nationalistes belges de ne pas me bombarder à coup de grenades au phosphore), qui est, par un heureux hasard, également bureau d’échange secondaire avec la France, en relation avec le bureau français de Lille (Nord).
Cet objet est régi par la Convention de poste franco-néerlandaise de 1817, entrée en vigueur en octobre 1818.
Les marques :
- départ
DOORNIK, je n’en connais pas la référence (Houtesiplout, lui, la connaît sûrement
)
- marque comptable néerlandaise
L.P.B.1.R,
Lettre des Pays-Bas du 1er rayon. Cette marque signale aux postiers français que la part néerlandaise de la taxe (entre Tournai et Lille) doit être calculée d'après le premier échelon de distance (le plus court et donc le moins cher).
- marque française d’entrée encadrée
PAYS BAS/PAR/LILLE, référence Noël 172, créée en 1818, toujours en noir, assez courante. Elle désigne le point de départ pour la taxation française. Le point d’arrivée étant l’adresse de destination, œuf corse.
- au dos, timbre dateur circulaire
12 JUIN 1826. J’ignore qui l’a apposé, mais on doit pouvoir le déduire de la date manuscrite de la lettre (peut-être arrivée Beaune).
- marque manuscrite bleue
12 de taxe de port dû (à payer par le destinataire). La reconstitution des taxes de cette époque (en fonction de la distance par la route la plus courte du service des postes) est un exercice périlleux, une différence notable pouvant exister entre les tables postales de 1806 (année de mise en service de ce tarif) et l’estimation « viaMichelin » d’aujourd’hui. La taxe dépend, de plus, du poids de la lettre, avec surtaxe par échelons au-delà de 6 grammes. Sachons simplement qu’ici, elle est de 12 décimes, soit 1,20 franc, à partager entre les administrations française et néerlandaise.
Après avoir été échangée à la frontière entre les postiers de Tournai et de Lille, la lettre a été transmise à Paris par la malle-poste (pas de train à cette époque, évidemment), puis a pris la route de Beaune soit par la malle de Besançon (via Dijon), soit par celle de Lyon (via Chalon).
C’est à peu près tout ce que je peux en dire (je pourrais peut-être essayer de calculer le détail de la taxe, faut voir
…)
D.