bonjour,
j'ai vu passer dernièrement sur Delcampe (vendeur Saujon) une lettre affranchie avec un 40 c. Empire dentelé très oxydé, qui m'a rappelé une autre lettre identique en ma possession :
La mienne date du 8 août 1864, de Paris 24 - rue de Cléry pour Londres, affranchissement à 40 c. (tarif ordinaire du 1/1/1857). Elle porte la griffe rouge AFF. INSUFF. DS2 (ancienne dénomination), rayée de deux traits de plume, comme si l'employé, trompé par la couleur, avait d'abord signalé l'insuffisance, avant de se raviser. Arrivée London Paid.
Celle de Saujon date du 14 mai 1865, de Paris 22 - rue du Helder, affranchissement à 40 c., suffisant pour l'Italie (tarif ordinaire du 1/1/1861), mais insuffisant pour l'Autriche (tarif ordinaire du 1/1/1858). La Vénétie est, en effet, encore autrichienne à cette date. La lettre porte la griffe noire AFF. INSUFF. KS1 (ancienne dénomination).
On ne peut pas savoir si l'employé français a signalé l'insuffisance à cause de l'erreur d'affranchissement, ou à cause de la couleur du timbre (voire à cause des deux). En revanche, l'employé austo-italien de Venise, lui, a taxé comme si la lettre était affranchie à 10 centimes :
- le tarif autrichien de la lettre non affranchie est de 18 kreuzer, le tarif français de 80 centimes, ce qui nous donne une valeur de 0,225 kr par centime. L'employé a considéré qu'il manquait 70 centimes (80-10), qui, multipliés par 0,225, font 15,75 kr., arrondis à 16. A cette époque, la monnaie en usage dans la province autrichienne de Venise était le
soldo (cf. catalogue Y&T, Italie, Lombardo-Vénétie), mais, réglementairement, les marques de port dû étaient portées en kreuzer.
Tout ceci pour dire qu'un certain nombre de timbres français de couleur orange étaient peut-être déjà quelque peu oxydés en 1864/1865 (J.-F. Brun parle de l'altération chimique d'un oxyde entrant dans la composition de l'encre, dont le pigment, ayant perdu son oxygène, à viré au brun).
J'espère, pour ma part, ne pas vous avoir trop pompé l'air (je ne voudrais pas me faire virer).
D
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