For your eyes only!

Bonsoir,

Le piquage SUSSE est sûrement le plus connu avec le piquage en ligne.
Ce piquage a été inventé par les frères SUSSES papetiers à Paris. Ces frères se proposaient en début 1861 de denteler les timbres moyennant finance.
Il faut se rappeler qu'avant 1862, aucun timbre n'était pré-découpé. Il fallait utiliser les ciseaux ou divers autres ustensiles tranchant, ce qui donne aujourd'hui dans nos collection des résultats plus ou moins bien réussis.
Les dentelures SUSSE se trouvent très souvent sur des timbres qui composent souvent des affranchissements au départ de Paris. Cependant, la publicité effectuée à l'époque par ces papetiers a dû sûrement attirer des clients de la Province.
Voici justement un lettre de Province:

Lettre de moins de 7.5 g d'Avesnes sur Helpe pour la commune rurale de Taisnières en Thiérache dépendant du bureau de Distribution de Maroilles. Le bureau de Maroilles étant lui même dépendant du bureau de Direction d'Avesnes.
On est donc en présence ici d'un port local entre 2 arrondissements ruraux faisant partie de la même circonscription postale.
Circonscription postale= le bureau de Direction (ou de Recette après 1864) +le ou les bureaux de Distribution qui en dépendent + les communes rurales sans bureaux dépendant respectivement de ces bureaux.
Arrondissement rurale= le bureau de poste (Direction ou Distribution)+les communes rurales qui en dépendent.

Quoiqu'il en soit, ici, la mairie d'Avesnes (expéditeur de la lettre) a dû faire une grosse commande au frères SUSSE, puisqu'en octobre 1862, elle utilisait encore leurs timbres perforés. Rappelons nous que les 1ers timbres français dentelés apparaissent en août 1862. Cette dentelure était gratuite puisque effectuée par la Poste.
J'ai rarement vu le piquage SUSSE utilisé en Province.
Enfin, il faut noter que la machine des frères SUSSE été achetée par Arthur Maury quelques années plus tard. La maison Maury proposa à ses clients de denteler des timbres neufs ou oblitérés avec cette machine.

Emmanuel.

vals59 a écrit:

J'ai rarement vu le piquage SUSSE utilisé en Province.

Bonsoir; superbe, vraiment. Un usage certainement rare.

Dans mon jeune temps, j'avais deux lettres avec 40c et 80c piquage Susse, de Paris donc banales, mais très belles. J'ai du les vendre à bas prix pour cause de mouise, je les regrette encore...

Bruno

Bonsoir,
Pas de lettre à montrer mais une facture à en-tête lithographié de 1839 qui évoque les activités de la maison.
Jacques

Bonjour,

Pour ceux qui serait intéressé le N° du brevet déposé par M. Susse


Bien-sure vous pouvez toujours faire une demande de copie du brevet sur le site de inpi

Bonjour

Vals59 a écrit:

Le piquage SUSSE est sûrement le plus connu avec le piquage en ligne.

Le piquage SUSSE ne me semble pas pouvoir être qualifié de "piquage en ligne". Il s'agit d'un piquage en bloc.

Voir :http://www.roumet.fr//photos/520/256.jpg

Cordialement,

Marco

Je ne trouve pas la fonction pour supprimer et corriger ma réponse.

J'ai mal lu, le piquage Susse n'est pas présenté comme étant un piquage en ligne.
Je supprime donc la première partie de ma réponse.

Cordialement,
Marco

hélas, on ne peut pas, il est donc conseillé de bien se relire avant de poster, si l'on veut éviter la lapidation par le reste de la communauté - à moins d'accepter le ridicule avec le sourire, ce qui est le parti que j'ai choisi .

D.

Bonjour,

Voici un post que j'avais déposé le 07/10/2006 sur le forum Delcampe. Au plaisir de lire vos futurs messages toujours aussi instructifs!
Jean-Pierre.




Les premiers timbres de 1849, imprimés en panneaux, n´étaient pas
dentelés. Ils ne le seront qu´à partir de 1862, avec le 1 centime vert
au type Napoléon. Leur séparation n´était pas chose aisée, les vendre
au détail les exposait aux coups de ciseaux maladroits. Il faut dire que
la philatélie n´existait pas encore; que les filets ou même l´effigie soient
touchés n´avait aucune importance. La France étant le pays du systè-
me D comme débrouille ou d.....e, on cogita ferme dans les chaumières.
D´ingénieux frangins, établis à Paname, les frères Susse, papetiers de
leur état, mirent au point un système ingénieux facilitant la séparation
de nos " chères " petites vignettes. C´est ainsi que naquit le piquage
Susse, une dentelure de 7 1/2 x 7 . Une circulaire, une réclame ou un
spot pub comme on dit aujourd´hui, fit connaître leur invention au pu-
blic en janvier 1861: leur petite machine à perforer.

" Nous venons vous offrir de vous fournir tous les timbres-poste
nécessaires à vos bureaux, tous perforés à l´entour comme les
timbres anglais et américains, sans augmentation de prix. Par ce
procédé, aussi simple qu´ingénieux, et pour lequel nous avons
pris un brevet d´invention et d´application, vous trouverez, d´a-
bord une grande économie de temps puisque, sans le secours si
ennuyeux des ciseaux, les timbres-poste se détachent d´eux-mê-
mes à mesure des besoins, et que l´on fait ainsi en cinq minutes,
le travail d´une heure; un second mérite, c´est que les timbres
perforés n´ont pas l´inconvénient de se rouler et se collent beau-
coup mieux.
Si vous appréciez, Monsieur, comme nous n´en doutons pas, les
nombreux avantages de notre procédé, veuillez nous transmettre
votre commande; elle sera exécutée dans la même journée.
Nous avons l´honneur d´être vos humbles serviteurs."

signé Susse Frères.

Janusneufsansgommus.

PS: Se méfier des timbres détachés présentés avec ce type de piquage (ou un autre).

J'oubliais le post de "Doudad" qui suivait:

qu'ajouter au message de Janus, sinon que la machine ne fût cédée à A. Maury qu'en 1862 (à l'époque de l'apparition de la dentelure officielle).
Les vrais dentelés Susse ont donc servi entre Janvier 1861 et mi-1862, à priori possiblement au départ de n'importe où en France.

Janon a écrit:

J'oubliais le post de "Doudad" qui suivait:

qu'ajouter au message de Janus, sinon que la machine ne fût cédée à A. Maury qu'en 1862 (à l'époque de l'apparition de la dentelure officielle).
Les vrais dentelés Susse ont donc servi entre Janvier 1861 et mi-1862, à priori possiblement au départ de n'importe où en France.

En 1862, Arthur Maury avait 18 ans. Carrière précoce donc.

Je reviens sur l'aspect rémunération du service de piquage. Emmanuel a dit "moyennant finances", Janon a cité "sans augmentation de prix".

En fait il semble que les frères Susse achetaient en gros leurs feuilles de timbres, et bénéficiaient à ce titre d'une ristourne de 2% auprès des postes. Cette ristourne passe à 1% en décembre 1861. Moyennant quoi, ils pouvaient revendre les timbres dentelés par leur procédé à la faciale avec une marge résiduelle faible, tout en se faisant un beau coup de pub pour le reste de leur commerce. Le fait que les 40c et même les 80c aient été "piqués Susse" illustre le succès de l'opération, qui n'a quand même pas dû leur rapporter très gros par elle-même, à mon avis qui n'engage que moi (produit de 60c puis 30c par feuille de 150 fois 20c, moins les frais de l'appareillage, du brevet, de la publicité). Par contre, en termes de fréquentation de leur commerce et de notoriété, c'est une autre histoire.

La question des timbres non dentelés s'enroulant sur eux mêmes après découpage aux ciseaux est intéressante. Un savant en mécanique invoquerait sans doute les contraintes résiduelles issues du gommage et du séchage de la gomme, contraintes provoquant l'enroulement lors du découpage, mais contraintes qui sont relaxées par l'opération de piquage Susse.

Bruno

Bruno,

A te lire on sent l'ancien étudiant qui a dû suivre quelques cours de mécanique:

"contraintes résiduelles", "relaxation"...

bc92 a écrit:

Je reviens sur l'aspect rémunération du service de piquage. Emmanuel a dit "moyennant finances", Janon a cité "sans augmentation de prix".

Bruno

C'est trop bête! j'avais lu leur annonce et zappé le "sans augmentation de prix" qui me piquait les yeux.....

Effectivement ton hypothèse semble tenir la route, car 30 c de marge feuille de 20 c avant perçage, c'est très peu. Très peu, même si le nombre de feuilles ainsi persées a du être très important, puisque les frères Susse avaient une clientèle aussi en Province.

Emmanuel.