bonjour,
contrairement à nos camarades cartophiles, qui crawlent vigoureusement, à l'instar de mon quartier-maître-chef préféré, dans l'imputrescible océan de leurs certitudes, nous autres, marcophiles, en restons à patauger piteusement dans le fangeux marigot de nos ignorances, je pense, je suputte, il me semble, et nous heurtons perpétuellement, aveugles énucléés, à l'implacable barrière des interrogations auxquelles nul sur cette Terre ne saurait apporter la moindre réponse définitive ...
Pôôôvres de nous !
Témoin cette lettre, vente Roumet 521/762, 250 euros, c'est cadeau.
De Draguignan, 4 mars 1872, pour Mulhouse en Alsace allemande, via le bureau de passe de Dijon, affranchie à 25 centimes pour la part française et taxé à deus gros d'argent pour la part allemande. Normal, on en a vu 10.000 comme celle là.
Oui, mais, quid de la grosse marque
1/3 au tampon noir ?
En février 1871, lorsque des accords ont été signées entre allemands et français pour l'échange des correspondances entre les zones françaises libres et occupées, s'il a été question des lettres, rien n'a été prévu pour les imprimés.
Par contre, le 1er janvier 1872, lorsque l'office postal de la Confédération de l'Allemagne du Nord laisse la place à celui du Reich, il est décidé que les imprimés envoyés depuis la France vers l'Alsace-Moselle seraient taxés à l'arrivée à 1/3 de gros d'argent, ce qui fait grosso merdo 4,16 centimes de franc, équivalent à 5 centimes dans notre beau pays.
Pour matérialiser cette perception, on réalise des tampon portant la mention
1/3. Normal.
Sauf évidemment que cette marque n'a rien à faire sur une lettre, de surcroît déjà règlementairement taxée à 2 gros. On connaît trois lettres en tout, toutes pour Mulhouse, et à ma connaissance, personne n'a jamais réussi à leur trouver une explication définitive (on note que l'encre du
1/3 et celle du
2 semblent différentes).
Pôôôvres de nous, je vous dis
!
D.