Tarif réduit ?

Bonjour,
Le récent fil "Gribouillis" m'a incité à rechercher ce que je pouvais posséder en gros tarifs pour voir comment ils se présentaient.
Je retrouve donc cette enveloppe de paquet sans date mais la marque utilisée (GUINGUAMP à sec peu visible sur le scan mais bien marquée) se trouve à partir de 1763, donc tarif de 1759. Distance de Guingamp à Morlaix inférieure à 20 lieues donc taxe de 16 sols par once.
Le poids est indiqué : "4 onc. faible" ce qui devrait donner 16 x 4 = 64 sols ou 3 livres 4 sols or la taxe mentionnée clairement 2 fois sans ratures est de 3 livres 2 sols.
L'expéditeur aurait-il chipoté et obtenu une réduction de 2 sols parce que le poids de son envoi était en limite inférieure des 4 onces ? Les postiers étaient-ils autorisés à de tels aménagements de tarifs ?
Ou bien ai-je faux quelque part ?
Merci de votre intérêt.
Jacques

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bonjour,

il est possible qu'il s'agisse d'un particularisme breton que de calculer le poids des paquets en "once faible" (14ème partie de la livre, 24 grammes environ), plutôt qu'en once ordinaire (12ème partie de la livre, 28 grammes environ).

Le poids de l'once bretonne serait de ce fait un peu inférieur à celui de l'once "nationale", et en conséquence le tarif serait légèrement réduit ???

Pure spéculation de ma part.

D.

Doudad a écrit:

bonjour,

il est possible qu'il s'agisse d'un particularisme breton que de calculer le poids des paquets en "once faible" (14ème partie de la livre, 24 grammes environ), plutôt qu'en once ordinaire (12ème partie de la livre, 28 grammes environ).

Le poids de l'once bretonne serait de ce fait un peu inférieur à celui de l'once "nationale", et en conséquence le tarif serait légèrement réduit ???

Pure spéculation de ma part.

D.

C'est peut-être bien de ce côté qu'il faut chercher, en effet.

Mais sauf erreur l'once ordinaire vaut 1/16e de livre de Paris dans le régime commun (Wiki), soit 30g et des poussières. Le 1/12e, c'est le système Troy, qui est très différent, la livre n'étant pas la même ?

Pour obtenir 62 sols au lieu de 64, il faudrait qu'une livre fasse 16 1/2 onces faibles de Bretagne au lieu de 16 onces normales, ce qui n'est pas exclu mais reste à vérifier. La règle de trois (et pas de Troyes) donnerait alors 62,1 sous, arrondis à 62.

Bruno

Effectivement, et la réponse se trouve dès l'article II de la déclaration du 8 juillet 1759 :

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Mais comment faire dans un pays où les mesures varient d'une province à l'autre quand ce n'est pas d'un terroir à l'autre à l'intérieur d'une même province ? La réponse n'a jamais été donnée (de nos jours on dirait que les décrets d'application n'ont pas été publiés) et les directeurs devaient adapter les tarifs, d'où des taxes disparates en particulier pour les paquets pesants.
Consciente de cet état de faite la Ferme générale préparait une réforme à laquelle la Révolution n'a pas laissé le temps d'aboutir.
Sources : Vaillé puis Wallart et Chauvet (qui ont dû fortement emprunter au premier nommé).
Jacques

On peut peut-être rapprocher le cas de l'once faible de celui du patar, sans parler des éventuelles différences dans le calcul de la lieue.

Le système décimal va uniformiser tout ça - moins poétique, mais plus précis.

D.

Doudad a écrit:

sans parler des éventuelles différences dans le calcul de la lieue.

Bonjour,

Si j'ai bien compris, dans ce tarif de 1759 on n'a pas besoin de mesurer des distances (alors qu'on a besoin de peser, à l'évidence); on prend le nombre de relais à parcourir par le pli, et on compte forfaitairement 4 lieues par relais.

Mais ai-je bien compris, après tout ?

Bruno

bonjour Bruno,

oui, tu as raison, le calcul de la longueur de la lieue ne doit pas intervenir.

Le système était assez imparfait, et la Ferme des Postes en était consciente, qui a tenté de mettre en place un document à l'usage des taxateurs, "considérant qu'elle ne peut, ni ne doit permettre à des employés d'interpréter la dite Loy, elle a délibéré que pour en faciliter l'exécution, il serait fait un tableau géographique des bureaux de poste du Royaume, sur lequel la marche des courriers et les distances qu'ils ont à parcourir seront indiquées ... Cette carte sera la matrice de la taxe." Wallart FM 273.

Par la suite, le taxateur ne se cassera plus la tête avec le calcul de la distance, celui de Strasbourg, par exemple, en 1806, avait un tableau qui lui indiquait qu'une lettre du premier poids depuis Abbeville payait 8 décimes, depuis Agde ou Agen 10 décimes, depuis Ahun 9 décimes, etc ...

D.

Au passage, puisqu'on a beaucoup parlé de l'écriture des taxes fortes, Alain Trinquier en connaît un rayon là dessus, les taxes élevées sont une de ses collections.

Bruno