- semeuse22 a écrit:
- tu es radin sur la taille de l'image !!
Je crois que Janon a dit: "une petite lettre", mais il a pas dit à quelle point elle était petite!
Pour ce qui est de cette lettre, effectivement c'est un faire part de décès ayant été posté à Bergerac pour Agen, affranchi à 20 c comme une lettre au premier échelon (tarif du 01/07/1854).
Sans indication de poids, on peut suposer qu'elle pesait jusque 7,5g*
Arrivée à Agen, elle est remise à l'adresse indiquée, mais le destinataire ne s'y trouvant plus (ou momentanément pas), la personne qui a accepté la lettre, la dépose à nouveau dans une boite aux lettres en ayant pris soin de rajouter la bonne adresse. Sauf que en déposant cette lettre dans une boite, il remet en circulation la lettre dans le service(mention "trouvé à la boite") et donc il aurait dû l'affranchir à nouveau, car pour la Poste le service avait été rendu.
Il ne s'agit pas ici, selon le langage de la Poste d'une réexpédition, car la réexpédition est une autre opération visant à trouver le destinataire d'une lettre qui aurait été mal adressée. La réexpédition se fait sans surcoût à moins que l'affranchissement d'origine ne suffise pas à couvrir le nouveau trajet. Donc en fait, la réexpédition a lieu quand le facteur ne peut remettre la lettre. Ici ça n'a pas été le cas.
* Ce qui est peu commun avec cette lettre, c'est que finalement, elle pesait plus de 7.5g puisqu'elle était affranchie à 20 c puis taxée à 4 décimes. La taxe à l'époque se calculait comme suit:
montant du port d'une lettre non affranchie (60 c) moins l'affranchissement déjà présent (20 c): Ici ça donne 40 c (4 décimes). Ces 4 décimes ont été payés par la personne qui a reçu la lettre.
Et comme cette lettre a été remise dans le circuit postale sans être affranchie à nouveau, le destinataire final (celui habitant à l'hotel de France à Toulouse) a payé à nouveau 6 décimes. Au total, le port de cette lettre à coûté 20 c+40c+60 c=1F20. Un peu cher pour un avis de décès!
Enfin voici l'article concernant l'utilisation de la mention "trouvé à la boîte"
Cette procédure été prévue dans la circulaire 147 du BMP de novembre 1859.
"LETTRES TROUVEES A LA BOITE DEJA FRAPPEES DE TIMBRES DE L'ADMINISISTRATION.
§ 6. II arrive parfois que des lettres, après être sorties du service des Postes, sont rejetées à la boite, portant les timbres dont elles étaient revêtues au moment de leur distribution. Le plus souvent, la rentrée dans le service des lettres de l'espèce provient du changement de résidence des personnes auxquelles elles sont destinées, changement de résidence que n'avait pas été signalé au facteur au moment de la remise desdites lettres au domicile indiqué sur la suscription; mais, quelquefois aussi, la remise des lettres dans le service peu cacher quelque fraude ou quelque abus grave contre lesquels il est nécessaire que l'Administration se tienne en garde.
§ 7. Les agents ont compris eux-mêmes combien il était important que les lettres qui se trouvent dans les conditions indiquée ne pussent être confondues avec les lettres réexpédiées. Dans ce but, l'usage s'est établi dans la plupart des bureaux de poste de biffer d'un double trait de plume en forme de croix chacun des timbres, y compris le timbre oblitérant, dont sont revêtues les dites lettres, et d'inscrire sur la suscription les mots: trouvée à la boite.
§ 8. Il convient aujourd'hui de transformer en règle cet usage. A cet effet, les alinéas suivants seront ajoutés à l'article 405 de l'Instruction générale:
« Toute lettre trouvée à la boîte, déjà frappée d'un timbre à date et d'une taxe, ou revêtue d'un timbre-poste oblitéré, est traitée ainsi qu'il suit :
« 1° Les timbres et le taxe, ou le timbre-poste, sont biffés en croix et remplacés sur le timbre à date du bureau;
« 2° L'annotation trouvée à la boite, avec désignation de cette boîte, est inscrite sur la suscription;
« 3° Il est donné cours à la lettre comme si elle était née au bureau. « lorsqu'une lettre de l'espèce n'aura été rejetée à la boîte qu'après avoir été ouverte ou avoir subi des altérations qui pourraient engager la responsabilité de l'Administration ou de ses agents, le directeur du bureau dans le service duquel la lettre sera rentrée dressera du fait un procès-verbal en double expédition, l'une pour l'Administration et la seconde pour l'inspecteur du département. "
Emmanuel.