BANL de Versailles... qui m'en dira plus?

Au dos d'une lettre de Bastia pour Versailles, en 1836, se trouve une marque linéaire BANL peu lisible (mais suffisamment pour que je la remarque)...




Qui pourra m'en dire plus: usage? durée d'utilisation? etc.
(dans le catalogue des estampilles de 1929, une inscription BANL est signalée pour la Petite poste de Nantes, vers 1779; je suis fort en hypothèses farfelues, mais je n'irai pas jusqu'à faire un rapprochement entre les 2!!!)

marcorse a écrit:

Au dos d'une lettre de Bastia pour Versailles, en 1836, se trouve une marque linéaire BANL peu isible (mais suffisamment pour que je la remarque)...

Bonjour,

Sais pas... BANL. est une marque du bureau K de Paris qui s'occupait de la banlieue vers fin XVIIIe début XIXe. Mais Versailles n'est pas la banlieue...

BANL. Voir Rochette & Pothion Paris 1958 (n° 1082), selon Allard et Legendre, "Histoire postale de la Seine et des bureaux de S&O s'y rattachant temporairement" .

Bruno

bonjour,

BANL., ça ressemble effectivement à une marque de Petite Poste, mais en 1836, la Petite Poste de Paris commence elle-même à ressembler à un lointain souvenir.

Le bureau K était, à l'origine, dédié à la distribution en banlieue, installé au bureau central de la Régie, dans le périmètre rue des Déchargeurs, rue des Mauvaises-Paroles, rue de la Limace, fermé au public, et en relation avec les districts situés au-delà des barrières de l'octroi.

Il a été fermé à dater du 1er vendémiaire an IX (1800), et les bureaux distribuant la banlieue ont été mis en relation avec les "grands courriers" qui y passaient. Le plus proche de Versailles, Sèvres, était desservi par les courriers de Chartres et du Mans, et les facteurs tournaient sur Chaville, Ville d'Avray, Marne, Garches et Saint-Cloud, dans le neuf-deux cher à Bruno. Mais pas jusqu'à Verseilles.

En 1836, il n'y a donc plus de bureau K, il reparaîtra en 1848, pour redénommer un Bureau de la Maison-du-Roi devenu impolitiquement correct.

A propos de la distribution à Versailles, il est dit dans un avis (annuaire du département de S. & O., chapitre Poste, Versailles, 1824), que le courrier qui arrive par la Malle de 20 heures n'est distribué que le lendemain (les deux distributions ordinaires ayant lieu à 10 heures et à 16 heures), sauf dans le cas où les facteurs se font rétribuer personnellement le service, ce qui n'est pas du goût de l'Administration.
En conséquence, une troisième distribution gratuite est organisée après 20 heures, mais vu l'heure tardive, on est prié de déclarer si on est d'accord pour être dérangé par le facteur, ou si on est déjà sous la couette avec bobonne.
Pour contrôler l'heure de la distribution, la taxe est inscrite en rouge le matin, en noir l'AM, et en bleu le soir.

Je suis un peu dubitatif, car la lettre de Marcorse est taxée en bleu, alors qu'elle porte un timbre de 2ème distribution (en 1836, celà n'avait peut-être plus de rapport), et surtout, il me semblait avoir compris que le taxateur n'était en aucun cas le distributeur ...

D.

DP 6-57-116

Doudad a écrit:

dans le neuf-deux cher à Bruno.

Disons qu'il en reste juste une trace dans mon pseudo. Maintenant je suis parigot tête de veau. Me reste cependant une tendresse pour les fils de Garches et les enfants de Puteaux.

Citation :

Je suis un peu dubitatif, car la lettre de Marcorse est taxée en bleu, alors qu'elle porte un timbre de 2ème distribution (en 1836, celà n'avait peut-être plus de rapport), et surtout, il me semblait avoir compris que le taxateur n'était en aucun cas le distributeur ...

Sauf Paris, qui a des prérogatives précoces en matière de taxation (taxe tout ce qui est pour lui ou en passe par lui).
Néanmoins en 1830 les directions taxent au départ les lettres pour Paris. Au 1/4/1836 elles taxent également les lettres en passe Paris, mais c'est après la date de cette lettre.

Cette lettre pour Versailles de février 1836 semble donc bien taxée (en bleu comme il se doit) par Paris comme "en passe", et la griffe BANL. reste mystérieuse...

Bruno

bonjour,

la taxe bleue est donc parisienne (ça se voit de temps en temps) et n'a rien à voir avec la troisième distribution de Versailles. Cet avis est bizarre, tout de même, il laisse entendre que Versailles pourrait décider de la couleur de la marque de ses propres taxes.

Sinon, cette taxe est une bonne occasion de dépoussierer l'article 5 de la loi du 17 mars 1827, dont on ne parle pas assez souvent : les lettres échangées entre la France et la Corse "ne seront assujetties à aucune taxe pour le parcours dans le département de la Corse*." La taxe n'est payée que pour le parcours métropolitain, mais "il sera perçu en outre un décime pour la voie de mer."

Les dix décimes valent, dans le tarif de 1828, pour le trajet entre les villes du sud (Saint-Jean-de-Luz, Perpignan, Marseille) et Paris, plus le décime du capitaine qui fait onze.

D.

* toujours les mêmes qui ont les avantages fiscaux

Les avantages fiscaux, c'est (je crois) pour compenser la dureté du climat

Bon, parlons sérieusement: la marque BANL ?!