bonjour,
avant l'instauration des principes unificateurs de l'U.G.P./U.P.U., les échanges entres nations se faisaient selon des conventions bilatérales, et quand il n'y avait pas de convention, chacun percevait sa part de taxe selon ses propres règles.
La Belgique n'ayant pas de convention avec l'Argentine, demande aux expéditeurs de lettres pour ce pays d'affranchir jusqu'au port de débarquement, à raison d'un franc par 10 grammes en 1874, et applique un timbre PP signifiant qu'en ce qui la concerne, le port lui est payé pour le service rendu, et qu'il n'y aura pas d'échange d'argent avec l'Argentine.
Charge ensuite aux argentins de percevoir leur propre taxe locale à partir du port de destination. C'est ce qui explique cette grande marque au crayon bleu, qui pourrait passer pour une mention de taxe britannique
2 shilling 4 pence de transit maritime, par exemple.
En réalité, c'est bien une taxe argentine de distribution, calculée sur la base tarifaire de 1
peso corriente et deux
reales pour chaque poids de 4
adarmes.
Ouatiszize, me demanderez-vous ?
Les argentins utilisent l'
adarme espagnol comme mesure de poids, 4
adarmes valant 7,20 grammes, grosso merdo. Ici nous avons donc un deuxième port, compris entre 10 grammes (base du double affranchissement belge) et 14,40 grammes (sommet du double affranchissement argentin).
Et si l'Argentine utilise comme unité monétaire le
peso fuerte de 100
centavos, la Province de Buenoy-Ayres utilise, elle, le
peso corriente divisé en 8
reales. Le
peso fuerte vaut 45
pesos corrientes, ce qui revient à dire que 2
pesos corrientes et 4
reales valent 10
centavos.
Le système local ne calcule donc pas la taxe des échelons sur une base décimale, comme tout le monde (sauf les anglais, ça va de soi), mais sur une base 8 (1er échelon = 1/2, puis 2/4, 3/6, et 4ème échelon 9
pesos corrientes)
Etonnant, non ?
D.