L'Enfer 53 boulevard de Clilchy

Bonjour

Sur un autre fil (Atget), on voit deux photos de ce cabaret situé à côté du Ciel !!!







J'ai une question que je n'arrive pas à résoudre à propos de ce cabaret.



Selon les sources que j'ai trouvées, sa fermeture date de 1925. Or, la photo de Doisneau, même si le rideau de fer est tiré, date des années 1950-52. Qu'est devenu ce lieu entre ces deux dates. Etait-il resté en l'état ? Avait-il été racheté ?

Les sources sont inexactes Ombellule, l'Enfer a fermé en 1950. C'est le Monoprix qui l'a remplacé.

Bonjour Pierre



Oui, le Monoprix (hélas) a remplacé ce lieu, comme le Franprix le cirque Medrano... (double hélas)



Pour autant, je m'appuyais sur le "Dictionnaire des lieux à Montmartre" (Editions André Roussard, Montmartre) qui indique :



"Cabaret fondé en 1898 par Antonin, voisin de celui du Ciel. Il ferma d'ailleurs la même année, soit 1925."



ainsi que sur le livre "Les boulevards de Clichy et de Rochechouart" de Thierry Cazaux qui écrit :

"Ces deux établissements fermèrent leurs portes en 1925, mais les bâtiments restèrent en l'état jusqu'après la Seconde Guerre Mondiale. Ils furent alors détruits afin d'édifier l'actuel Monoprix".



J'ai vu sur le web http://blogs.paris.fr/histoiresdeparis/2011/07/28/lenfer-ou-le-ciel-choississez-votre-cabaret/ qu'il était parfois indiqué, fermant en 1950.



Du coup je reste un peu sur ma faim, et j'aimerais bien avoir des éléments plus précis. Ainsi entre 1925 et 1950, était(étaient-ils)-il en état inoccupé, se dégradant donc ou fonctionnait-il encore ??



Je sais, je "chinoise", mais c'est mon côté "journaliste" !!!

Tiens , l'Enfer a fermé et Pompei ne nous en a rien dit !!!!!!!!!!!!!!!

Et le pire, c'est que le Ciel aussi !!!



Reste que le Purgatoire pour tous !

Vue partielle de la salle de "L'ENFER" (1904).

Merci Pierre.



Est-ce une photo ou une carte postale ??

naguito a écrit:

Tiens , l'Enfer a fermé et Pompei ne nous en a rien dit !!!!!!!!!!!!!!!

Fermeture provisoire pour cause de revision annuelle et obligatoire de la chaudière...

Ombellule a écrit:

Merci Pierre.



Est-ce une photo ou une carte postale ??

C'est une photo que j'ai été obligée de tronquer un peu.

Bonjour Japy

Cela confirme ce que je recherche, comment était exploité ces cabarets entre 1925 et 1952... Je ne trouve trace nulle part dans les livres sur les cabarets de Montmartre (et Dieu sait qu'il y a une littérature importante là-dessus).



En ce qui concerne la numérotation du boulevard, en principe les deux cabarets sont situés au 53-55... mais curieux que le Monoprix apparaissent simultanément en 1952...



Merci en tout cas pour ces infos.

Re



Dans le Didot Bottin 1908, il est indiqué

au 53 : Le Ciel, cabaret artistique, Antonin, directeur + L"Enfer, cabaret artistique, Antonin, directeur

au 55 : J. Andrieu, vin + Salle Berlioz (??)



Quant à Thierry Cazaux dans son texte, il situe ces cabarets jumeaux au 53 bis !!! (Les boulevards de Clichy et de Rochechouart, p. 32)



Dans le livre La vie secrète de Montmartre, Philippe Mellot indique pour ces deux cabarets qu'ils ont poursuivi leurs activités jusque dans les années 50, sans aucune autre précision. Il les situe bien au 53 boulevard de Clichy... Seul André Roussard dans son Dictionnaire des lieux à Montmartre les situe au 55, ce qui doit être une erreur, sauf le respect que je lui dois. C'est lui aussi qui affirme la fermeture en 1925, aurait-il inversé les chiffres et voulu écrire 1952 ??



Sur cette carte ayant voyagé en 1915, on voit en tout cas les deux cabarets entourés de cafés...

Ombellule a écrit:

Re

Sur cette carte ayant voyagé en 1915, on voit en tout cas les deux cabarets entourés de cafés...

Coucou, bonjour,

Effectivement, ce petit problème est un peu plus compliqué que l'on pouvait le penser.
Un petit détail, Ombellule : Le commerce attenant au CIEL n'est probablement pas un café. Il doit s'agir d'un magasin de brocante ou équivalent. Regardez bien
Le MONOPRIX s'est étalé depuis les anciens CIEL et ENFER jusqu'au carrefour de la place Blanche ! IL n'y a plus aucune diversité de petits commerces sur toute cette longueur...
La carte à certes voyagé en 1915, mais le cliché est certainement antérieur car les beaux immeubles en bas desquels s'est établi le MONOPRIX sont probablement antérieurs à 1915.
Qu'en pensez-vous ?

Bonsoir Pierre et les zôtres



Oui, ce n'est pas un café, en effet... Andrieu doit être au 55 et
Au 51, toujours selon Didot Bottin 1908, nous trouvons



- Cheyroux, curiosités Nous resterons sur la nôtre, mais c'est peut-être ce qu'on voit sur la carte

- Clevi (Em.), libraire Cela ne signifie pas qu'il tenait boutique là



Pour ce qui est des immeubles au-dessus du Monoprix, sur la carte ci-dessous, on les aperçoit au loin sur la gauche et on voit aussi l'enseigne du Ciel. Ils doivent donc dater d'avant 1915 en effet.







Détail :

Une meilleure vue sur une carte en vente sur Delcampe que je n'ai pas achetée, car elle ne semble pas en très bon état...



http://www.delcampe.net/page/item/id,115117891,var,75-PARIS-PLACE-BLANCHE-BOULEVARD-DE-CLICHY-CADOT-13-CAFE-RESTAURANT-BEAU-PLAN-TOP-ATTELAGES,language,F.html

La reproduction de la carte par le vendeur est médiocre.



Les immeubles après le Monoprix.

Bonjour

Je n'ai pas de bottin assez tardif pour vérifier l'activité de cette boutique. Japy peut-être. On dirait un marchand de chaussures sur la vitrine de gauche...

Ce qui est intéressant avec cette vue c'est qu'on voit bien ce qui a été conservé au-dessus du Mono.

Bon samedi... Je vais en cuisine !!

japy a écrit:

[b]Bonjour Ombellule
En ce qui concerne la numérotation du ciel et de l'enfer , je suis formel : les deux théâtres étaient numérotés (Bottin paris 1919 / 1934 / 1952 ) au 53 Boulevard de Clichy .

En ce qui concerne l'existence de Monoprix et des théâtres en 1952 , il n'est pas impossible que le monoprix est commencé au 57/59 et qu'il s'est agrandi par la suite en prenant la place des deux théâtres .

Bonjour,

Même avis que Japy. Comme il l'a écrit, le Monoprix s'est probablement d'abord établi au n° 57 du bd.

Bonjour

C'est bien dommage que la mairie n'ait pas classé ce curieux bâtiment!!... Qui en fut l'architecte?

Ah mon pôvre monsieur,

J'ai trouvé très peu de littérature sur ces cabarets jumeaux... Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas quelque part la trace de leur construction et de leur architecte. Ce que l'on trouve c'est l'année de leur ouverture (1898) et celui qui a débuté les activités de cabarets (un certain Antonin, dont je n'ai pas plus d'infos...). Apparemment, celui-ci a cessé ses activités en 1925. Celles-ci ont soit repris avec d'autres propriétaires soit les bâtiments sont restés en l'état jusqu'en 1950-54, selon les évocations ou annuaires/bottins...

Le problème c'est que la plupart du temps, quels que soient les sujets, les auteurs de livre affirment des choses, sans pour autant préciser leur(s) source(s). Il ne nous reste qu'à les croire et à constater les divergences entre eux, ce qui est le cas pour ces deux cabarets !!



Voilà ce qu'en dit l'auteur le plus disert (Thierry Cazaux) :

Ledzep a écrit:

Bonjour

C'est bien dommage que la mairie n'ait pas classé ce curieux bâtiment!!... Qui en fut l'architecte?

Bonsoir,

Bien d'accord avec vous, Ledzep.

J'aime bien celui-là aussi, qui était également établi bd de Clichy, le "CABARET DES TRUANDS".




Devenu le "THÉÂTRE DES DEUX ANES", à la nulissime architecture.

[

Bonjour

Sur le site des Deux Aneshttp: http://www.2anes.com/L-histoire-du-Theatre-des-2-Anes_367.html, on trouve une histoire du cabaret (parfois dit "taverne") qui s'est appelé La Truie qui file, L'Araignée, Le Porc-Epic, l'Epatant, les Truands !!

Sur les cartes postales de la façade, on voit toujours une araignée, comme c'est le cas sur celle que Pierre a reproduite. Il y a également plusieurs époques, car si vous regardez celle ci-dessous, vous verrez que la façade a perdu deux statues sur les côtés pour deux petits balcons et verrières (aucune idée, là non plus de quelle époque cela date).



Il existe plusieurs cartes de l'intérieur de ce cabaret, je vous en reproduis une :

Ombellule a écrit:

Bonjour

Sur le site des Deux Aneshttp: http://www.2anes.com/L-histoire-du-Theatre-des-2-Anes_367.html, on trouve une histoire du cabaret (parfois dit "taverne") qui s'est appelé La Truie qui file, L'Araignée, Le Porc-Epic, l'Epatant, les Truands !!

Sur les cartes postales de la façade, on voit toujours une araignée, comme c'est le cas sur celle que Pierre a reproduite. Il y a également plusieurs époques, car si vous regardez celle ci-dessous, vous verrez que la façade a perdu deux statues sur les côtés pour deux petits balcons et verrières (aucune idée, là non plus de quelle époque cela date).

Bonjour,

Oui, plusieurs noms, effectivement, et des modifications de façade à ce que je vois.
Mais voici un document curieux et qui a l'air de représenter encore ce cabaret.
On constate que la façade a subi des modifications importantes, mais surtout : « que s'est-il passé pour que cet établissement subisse une obligation de fermeture ? » Le nom du cabaret implique-t-il que des chansons à caractère "antinitionale" y étaient interprétées? Mais la banderole "RÉNOVATEURS DE LA CHANSON FRANÇAISE" ne va pas dans ce sens ! Le document est daté de 1916.
Sur le net, je n'ai pas trouvé de réponse pour le moment.





Source des documents: BN.

Bonjour

Voilà ce que j'ai trouvé dansle journal La Rampe le 6 avril 1916 dite revue des théatres, des music-hall, concerts et cinématographes !!



"Les Métèques

Il était à Montmartre un nouveau cabaret qui osait s'intituler "cabaret des Métèques".

Dans ce fameux cabaret se réunissaient chaque soir de nombreux indésirables : souteneurs, cocaïnomanes, morphinomanes, éthéromanes, invertis et hétaïres ! Charmante société !

C'était un repaire du vice qu'il était incompréhensible de voir ouvert en temps de guerre.

Les chansonniers qu'on entendait dans ce bouge se souciaient peu de la censure car leurs chansons étaient tout simplement écoeurantes et sales

A l'heure où tant de braves gens se font tuer pour un idéal, il était véritabelment pénible de voir toute cette pègre pulluler àMontmartre et se réunir librement comme en temps de paix.

La police se décida enfin à procéder à l'épuration nécessaire. Depuis hier soir, l'établissement est fermé. Que la police cependant ne s'endorme pas et perquisitionne ailleurs à Montmartre, elle y retrouvera sans doute facilement les mêmes "métèques"



En outre dans Paris au jour le jour d'Elisabeth Hausser, on voit que c'est l'année où la censure se renforce : le 1er juillet : "aucune affiche ne poura être apposée dans Paris sans visa de la préfecture. Sur les écrans, le ministère de l'intérieur a institué une commission chargé du contrôle des films projetés en France [...] Les ligues de moralité et de protection de l'enfance ont beaucoup insisté pour l'établissement de la cnesure générale"...



A+

C'était donc les tribulations de ce cabaret. Hé bien, merci.