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| | La tragique fin de Samuel Granowsky |  |
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pierredeparis
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Date d'inscription : 22/04/2010
| | Sujet: La tragique fin de Samuel Granowsky Mer 28 Mar 2012 - 22:41 | |
| Bonjour, 
Il y a 5 ou 6 ans je remarque sur e.bay une espèce de carte-photo (vierge au verso) représentant un homme attablé dans une brasserie avec deux femmes et légendée « peintres et modèles ».
Sa physionomie me disant quelques chose je mets une enchère et la carte m'est attribuée.
Je ne sais plus quand, je redécouvre cet homme dans un bouquin que je relisais des années après l'avoir acheté, Kiki de Montparnasse 1900-1930 (une mine d'or iconographique), de l'américain Billy Klüver et Julie Martin. C'est dans ce livre que j'avais vu pour la première fois la physionomie de cet artiste et que son image m'était revenue, mais sans identité, en la voyant sur e.bay.
Billy Klüver l'identifiait comme étant Sam Granowsky, surnommé le Cow-boy de Montparnasse, dont la silhouette originale était très connue dans ce quartier. Emmigré de Russie, il était arrivé à Paris en 1909, et s'était installé à Montparnasse. Après divers boulots, il se mit à peindre, nus, portraits etc., à sculpter, décorer des meubles... Il rencontre Aïcha, jolie métisse, très appréciée comme modèle par les peintres, qui devint sa compagne.
Samuel Granowsky était juif. Le 17 juillet 1942, il est arrêté à Paris, par le police française, dans ce que l'on a appelé "la rafle du Vel d'Hiv".
Le 22 juillet, le convoi n° 9 s'ébranle en destination du camp de concentration d'Auschwitz, en Pologne. Sam Granowsky en fait partie. Dans ce camp, il est éliminé par les nazis.
(Comme mon scan est en cale sèche je ne peux poster la carte-photo achetée sur e.bay. La voici, quasi équivalente, en CP).
  SAMUEL GRANOWSKY (1889-1942)  1926. Aquarelle sur papier, par Sam Granowsky.. . |
| | | | Labroquerie
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| | Sujet: Re: La tragique fin de Samuel Granowsky Jeu 29 Mar 2012 - 15:42 | |
|  Pierre! Une simple carte postale peut "raconter" beaucoup, et les "anonymes" être extrêmement bavards! Merci de ce moment d'histoire (tragique) ressuscité. A bientôt. Michel, qui a connu une personne (10 ans à l'époque de la Rafle) qu'un "anonyme" à empêcher de rejoindre son immeuble le funeste jour... Avec son frère cadet, ils ont vus les autobus, sans comprendre immédiatement que leurs parents étaient à l'intérieur. |
| | | | pierredeparis
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| | Sujet: Re: La tragique fin de Samuel Granowsky Jeu 29 Mar 2012 - 17:35 | |
| Bonjour, Michel,
Ah, Michel, les juifs déportés j'ai vécu leur tragédie par l'intermédiaire de mes parents et cela m'a marqué à jamais. Nos voisins de palier étaient juifs et deux de leurs enfants ont été déportés à Dachau. Mes parents m'ont raconté que plusieurs fois les allemands (ou des français travaillant pour les allemands) étaient venus pour arrêter toute la famille, mais à chaque fois ils étaient tous absents.
Les deux enfants ont été pris à un contrôle, dans le métro, et embarqués, car ils ne portaient pas l'étoile jaune. Ils sont revenus tous les deux de déportation. D'autres juifs, dans la cité où j'habitais, ne sont pas revenus...
Miraculeusement, les parents des deux enfants n'ont jamais pu être arrêtés !
Des policiers français ont aussi permis à des juifs de se soustraire aux arrestations en leur disant qu'ils repasseraient. Ils sont restés anonymes.
Pour mémoire, la seule photographie sur la rafle du Vel D'Hiv'.
 Le Vel d'Hiv (Véloddrome d'Hiver), rue Nelaton, Paris XVème (détruit en 1959). Se souvenir que cette rafle avait été planifiée par les nazis sous le nom de code " Opération Vent printanier". Terrifiant ! |
| | | | Labroquerie
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| | Sujet: Re: La tragique fin de Samuel Granowsky Jeu 29 Mar 2012 - 19:12 | |
| Ces deux garçonnets ont, ensuite, été recueillis par des fermiers dans la Nièvre, si mes souvenirs sont bons... Le cadet, au début des années 60 a choisi de partir vivre en Israël, dans un kibboutz. Il écrivait régulièrement à l'un de ses oncles (qui avait "passé" tout le temps de l'occupation avec des faux-papiers sur lesquels il portait un nom corse et était natif de Bastia... Pour la petite histoire, cet homme -de parents polonais- était blond et avait des yeux bleus quasi-transparents! le corse typique  ) Je possède l'enveloppe d'un de ces courriers Lors d'un voyage qu'il avait fait à Paris, je l'avais rencontré chez son frère, et je me souviens l'avoir entendu parler de son kibboutz entouré de collines couvertes d'arbres. J'ai tapé le nom du kibboutz sur Google, et voici ce que je viens de voir: https://www.youtube.com/watch?v=mc8_ceHGSYM&feature=relmfu Je ne suis pas certain qu'il s'agisse du "bon", mais... cela ressemble bien à ce qu'il avait décrit. A bientôt. Michel, qui se souvient de René (l'aîné) et de Daniel. |
| | | | SamuelGM
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| | Sujet: Re: La tragique fin de Samuel Granowsky Jeu 29 Mar 2012 - 22:26 | |
| - Labroquerie a écrit:
- ils ont vus les autobus
Bonjour Selon Maurice Rajsfus, en 1995 (La police de Vichy, Les forces de l'ordre françaises au service de la Gestapo 1940-1944, Le Cherche Midi, 1995): - Citation :
- Un document aussi banal, en apparence, que l'ordre de réquisition des autobus parisiens, signé par le préfet de police Bussières, le 13 juillet 1942, ne peut être consulté aux Archives de Paris. Nous savons, bien sur, que ce document important existe. Nous connaissons sa cote, permettant de le retrouver, mais "sureté de l'Etat" oblige, cette importante pièce d'archive ne sera pas communiquée aux chercheurs
J'ignore si ce document est aujourd'hui accessible.. Samuel |
| | | | pierredeparis
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| | | | | SamuelGM
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| | Sujet: Re: La tragique fin de Samuel Granowsky Ven 30 Mar 2012 - 16:07 | |
| Bonjour!
tout n'est pas encore accessible..
par exemple pour les archives de la préfecture de police le délai est de 75 ans, elle ne deviendront accessibles que de 2015 à 2019!
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/07/02/01016-20100702ARTFIG00548-les-archives-de-la-police-sous-l-occupation-en-ligne-en-2015.php
Samuel
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| | | | pierredeparis
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| | Sujet: Re: La tragique fin de Samuel Granowsky Ven 30 Mar 2012 - 16:35 | |
| C'est curieux, car Jean-Marc Berlière — spécialiste de «l’histoire de l’institution et la société policières en France (XIXe et XXe siècles)» — dont le nom est cité dans votre lien mentionne que les archives de la police sont consultables après soixante années et même qu'elles ont été ramenées à cinquante années aujourd'hui.
Alors, Y'a comme un défaut. ! .. Je recherche les sources sur J-M Berliere. |
| | | | SamuelGM
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| | Sujet: - Ven 30 Mar 2012 - 16:58 | |
| je crois comprendre qu'il y a différents niveaux d'accès, chaque protection ayant sa durée :
- accès aux chercheurs ayant une autorisation spéciale (cela devait être le cas en 1995)
- accès aux chercheurs (c'est le cas aujourd'hui)
- accès au public (à partir de 2015)
mais bon je ne suis pas spécialiste de la question! |
| | | | pierredeparis
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| | Sujet: Re: La tragique fin de Samuel Granowsky Ven 30 Mar 2012 - 17:24 | |
| Alors, voila : Selon J-M Berliere, il y a un distinguo à faire entre les "archives de la "Préfecture de police de Paris" et les "archives de police". J-M Berlière mentionne pour ces dernières un délai de 60 ans et ramené à 50 ans aujourd'hui. Il ne mentionne pas le délai de communication pour la préfecture de police de Paris mais indique qu'elle bénéficie d'un statut spécial (ce donc le délai de 75 ans mentionné dans votre lien).
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| | | | pierredeparis
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| | Sujet: Re: La tragique fin de Samuel Granowsky Dim 1 Avr 2012 - 21:50 | |
| Samuel Granowsky (suite). Traces de Samuel Granowsky (extrait de l'ouvrage ci-dessous, MONTPARNASSE déporté : « Le peintre et sculpteur Granowsky, d'origine russe, malgré sa qualité de juif, a organisé une exposition de ses œuvres sur quelques panneaux du boulevard Raspail. Il songe rentrer en Russie où sont déjà arrivés plusieurs artistes russes qui résidaient à Paris. » « Article publié par Jacques Bielinky (Journal, 25 février 1941) in Jacques Bielinky, Journal 1940-1942, un journaliste juif sous l'occupation, présentation de Renée Poznanski, (éditions Cerf, 1992, page 100). » [/b]  Par Sylvie Buisson, Nadine Nieszawer, Lydie Lachenal, Dominique Jurasé. Biograhies et texte de Nadine Nieszawer. Livre Broché, édité par le Musée du Montparnasse, Paris, 2005. 17cm x 24cm. 221 pages. Texte bilingue, français-anglais. Iconographie en couleurs d'œuvres de ces artistes de "l'École de Paris". Index des artistes déportés (liste établie selon les recherches poursuivies jusqu'en avril 2005). Repères médiagraphiques (écrits généraux - filmographie - sites Web). On regrette que la typographie soit si petite et si pâle, ce qui induit une lecture malaisée du livre ! L'on comprend la nécessité du bilinguisme de l'édition mais cela s'est fait au détriment de la clarté de l'ouvrage, et c'est dommage. Le livre venait à l'appui d'une exposition organisée en 2005 par le Musée du Montparnasse, « MONTPARNASSE Déporté - Artistes d'Europe », fondé en 1998 par le grand reporter-photographe et cinéaste Roger Pic (1920-2001) avec la collaboration de Jean-Marie Drot. °°°°°°°°°°°°°°°°°°  Sam Granowsky figure sur la première de couverture du livre Les heures chaudes de Montpartnasse (1ère édition) de Jean-Marie Drot, paru en 1995. Mais il n'est pas identifié. °°°°°°°°°°°°°°°°° Le Musée du Montparnasse.  21 avenue du Maine, Paris XVème. Allée privée, dite " Le Chemin du Montparnasse". Entrée menant au Musée du Montparnasse. De l'avenue du Maine, un peu loin, on ne devine pas le charme de cette allée.  Le Chemin du Montparnasse. Vue vers l'entrée, avenue du Maine. C'est ici, caché par la végétation, que se niche le Musée du Montparnasse , aménagé dans des anciens ateliers d'artistes. (Métro Montparnasse-Bienvenüe. Sortie : 2 place bienvenüe).  Samuel Granowsky. Autoportrait. 1920. |
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