Il fut un temps...

Bonjour à tous et bises aux dames (de la Poste... ou pas)

Il fut un temps, bien lointain, où gamin je me rendais à la poste de Villiers sur Marne pour y acheter un (parfois fois deux!!) timbre(s).
La dame du guichet qui me connaissait prenait beaucoup de soin pour extraire de son classeur "professionnel" la feuille dont elle détachait, avec encore plus de soin, le 15f. Colonel Driant (inventeur du casque des poilus) ou le 30f. Bataille de Verdun.


Aujourd'hui, n'essayez pas de tenter l'aventure dans un bureau "lambda"! Il n'y a plus timbre.
Et si j'ose dire, il n'y en aura plus... de moins en moins.
Comment espérer que la philatélie "populaire" continue à exister? Aucun espoir.
Quel "rêve" peut être engendré par ce genre de courrier?

Même avec beaucoup d'imagination!

Il fut un temps, pas si lointain, où l'on pouvait réunir des timbres oblitérés qui "parlaient", comme par exemple


Aujourd'hui, on trouve au mieux ceci


Tout cela, sans compter l'apparition de cette nouveauté "économique": "Mon TimbrenLigne"!
On touche le fond!



Quand je vous disais, plus haut, qu'il y aurait de moins en moins de timbre! On y est.
On touche le fond? Pas tout à fait, mais ça approche! L'Économie va y aider, soyez-en certain.
Nouveauté "économique", pour qui?
Pour La Poste qui, bientôt, trouvera le moyen de ne plus émettre de timbres. "L'usager le fait très bien!"
Pour La Poste qui, bientôt, trouvera le moyen de ne plus s'occuper du courrier et "conseillera" à l'utilisateur de porter lui-même sa missive au destinataire. Voilà un petit boulot d'auto-entrepreneur qui pointe le bout de son nez... non?

Tout cela ne peut qu'engendrer un total désintérêt pour la collection de timbres qui, comme chacun le sait, mène à la philatélie, à la marcophilie, en un mot à l'étude et au plaisir de la recherche (cf. le fil sur Abdül Hamid II)
Comment imaginer que cette enveloppe


puisse un jour, vers 2080, inspirer un "fil" (ce qui n'existera peut-être plus... non plus!)

A bientôt.
Michel

Bonsoir Michel,

triste (?) mais réaliste constat.

A l'époque où nous avons commencé à collectionner, les TP étaient des objets de consommation courante. Ils sont désormais pris entre deux feux que tu illustres ci-dessus :
- une course à la rationalité et à la simplification (des figurines et des oblitérations), time is money pour le groupe La Poste : le champ des possibles se restreint sans doute pour le collectionneur et celui qui veut faire de l'histoire postale. La logique sera la disparition du TP qu'il faut coller sur une enveloppe papier, d'ailleurs la communication est radicalement différente aujourd'hui. (la preuve nous mêmes ici).
- une course à la personnalisation, à la profusion, qui éclate le champ des possibles pour le collectionneur : qu'acheter ? le TP, le bloc, le TP "fais le toi-même", le feuillet, le TP "anniversaire de mamie", etc. ?


Je me souvient très bien du premier timbre "de collection" que j'ai acheté à la poste, à l'âge de 13 ans : le 1,90 fr. "Corse" en 1982... et qu'ai-je fait ? je l'ai collé, illico, sur une enveloppe et rendu à la guichetière pour qu'elle l'oblitère ! Tellement j'étais persuadé que c'était un objet postal et que je ne pouvais l'emmener comme cela...

Les timbres et documents postaux des XIX° et XX° siècles sont devenus des objets d'antiquité et font partie d'un passé révolu: l'arrivée significative de nouveaux collectionneurs n'est plus possible. 


Laurent.


PS : savez-vous s'il existe encore des collectionneurs de cartes téléphoniques ? de pin's ?

bonjour,

Mare Nostrum a écrit:

le champ des possibles se restreint sans doute pour le collectionneur et celui qui veut faire de l'histoire postale. L'arrivée significative de nouveaux collectionneurs n'est plus possible.

Je pense qu'au contraire le champ s'est élargi, phosphore, indexation, nouvelles méthodes de tri, nouvelles plateformes postales, tout ça ça ouvre de nouvelles perspectives d'études. Pour la plupart d'entre nous qui avons (re)commencé il y a trente-cinq ans ou plus (je parle au moins pour moi), nous sommes un peu coincés au XIXème siècle - ou au moins avant 1950), mais les nouveaux arrivants n'auront pas forcément ce genre de préjugé.

Citation :

qu'acheter ? le TP, le bloc, le TP "fais le toi-même", le feuillet, le TP "anniversaire de mamie", etc. ?

Tout, si ça a une signification postale. Ou rien, si ça ne vaut pas le coup.

D.

PS :

Citation :

savez-vous s'il existe encore des collectionneurs de cartes téléphoniques ? de pin's ?

Je dois encore avoir la collection de pin's de ma fille, dans un coin (à moins que je l'ai donnée à mes petits enfants). Quand je tournais, dans les années 80/90, dans tous les routiers il y avait des panneaux entiers remplis d'épinglettes, c'était assez spectaculaire.

bonjour à tous
Doudad se rappelle:
"dans tous les routiers il y avait des panneaux entiers remplis d'épinglettes, c'était assez spectaculaire."


je ne me souviens pas si cela était avant, après ou en même temps que les épinglettes, mais j'ai le souvenir de pans de mur de bistrot
surchargés de porte clé;  çà aussi c'était spectaculaire


pescator

Labroquerie a écrit:

Comment imaginer que cette enveloppe puisse un jour, vers 2080, inspirer un "fil"

Il y a énormément de choses à dire sur cette enveloppe...!

Je connais quelqu'un qui peut te présenter 80 pages A4 sur la Marianne l'Engagée avec plis tous différents et avec un intérêt marcophile non dénué d'intérêt.

Doudad, tu nous dis

Citation :

... qu'au contraire le champ s'est élargi, phosphore, indexation, nouvelles méthodes de tri, nouvelles plateformes postales, tout ça ça ouvre de nouvelles perspectives d'études.

Peut-être bien, mais...
Avant d'en arriver là ("marcophilie") il se trouve que le philatéliste a, la plupart du temps, constitué un minimum de connaissances acquises sur le tas! Et c'est ce tas qui va manquer (et qui manque déjà).
Je n'imagine pas un adolescent de 15/16ans se lancer "directement" dans l'étude de l'indexation.
Quant aux plateformes...
Imaginons que l'ado. évoqué ci-dessus soit originaire de Beauvais (Oise) et qu'il se trouve recevoir un courrier avec cette "oblitération"


Comment peut-il imaginer que cette lettre est partie de Creil (+/-50 km de Beauvais)?
Pourtant 12555A c'est le code PIC (Plateforme Industrielle du Courrier) situé dans cette commune. Est-ce que cela va attirer son attention au point de conserver l'enveloppe? Peu de chance.
Imaginons que le même courrier ait été affranchi et oblitéré avec ceci:


"60 CREIL CENTR. .. .RI", cela va lui parler (même s'il n'est pas capable de déchiffrer "centre de tri").
Peut-être y aura-t-il une petite chance pour qu'une petite lumière s'allume...
Et si au lieu de cela, il y avait eu un beau cachet rond "Vineuil St-Firmin", lieu d'habitation de l'expéditeur:

 tous les espoirs auraient été permis Mais, bon... c'est le progrès! Et qui n'avance pas recule...

A bientôt.
Michel qui n'a rien contre les PIC et autres PPDC!
La preuve


 et même mieux!

Citation :

Il y a énormément de choses à dire sur cette enveloppe...!

Tu as certainement raison, Olivier, et mon affirmation est "un peu" péremptoire!

Tu ajoutes

Citation :

Je connais quelqu'un qui peut te présenter 80 pages A4 sur la Marianne l'Engagée avec plis tous différents et avec un intérêt marcophile non dénué d'intérêt.

Je ne disconviens pas du fait que l'on puisse présenter 80 pages sur cette Marianne, mais, et peut-être n'arrivé-je pas à me faire comprendre, ce qui m'importe c'est le point de départ, pas l'arrivée.
Comment peut-on espérer que la philatélie soit d'un abord simple et attrayant dans la configuration actuelle?
Est-ce qu'à 12 ans, est-ce qu'à 40 ans si l'on débute tard, on va immédiatement entamer une étude sur les roulettes des Semeuses, ou les oblitérations de la Guerre du Pacifique entre le Chili et le Pérou.
Je ne le crois pas.
Ce que je crois, c'est qu'il faut faire ses classes, et que l'évolution de la poste ne s'y prête pas beaucoup.

A bientôt.
Michel   qui se souvient avoir un jour reçu ce conseil de M. Fromaigeat:
"Vous débutez. Faites simple. Commencer par chercher les cachets d'un département sur les timbres courants. Amusez-vous!"

Je ne suis pas certain qu'il y ait une règle absolue, c'est une question d'intérêt et de capacité personnels.

Puisqu'on parle des premiers timbres achetés (donc choisis), je crois me souvenir que les miens (avant, je les trouvais dans les plaquettes de chocolat, ou sur les enveloppes), je devais avoir dix ou onze ans, dans une petite boutique derrière le Castillet à Perpignan, c'était une pochette de petits surchargés Algérie.

J'ai donc commencé par une spécialisation, que je n'ai jamais poursuivie, comme toutes les autres, d'ailleurs.

D.

Labroquerie a écrit:

Est-ce qu'à 12 ans, est-ce qu'à 40 ans si l'on débute tard, on va immédiatement entamer une étude sur les roulettes des Semeuses, ou les oblitérations de la Guerre du Pacifique entre le Chili et le Pérou.

Bonjour,

Je connais une très grande Philatéliste qui a commencé par la thématique, et qui est maintenant et depuis quelles années "Roll of Distinguished Philatelists"...

La thématique peut mener à tout.

Labroquerie a écrit:

Citation :

Je ne disconviens pas du fait que l'on puisse présenter 80 pages sur cette Marianne, mais, et peut-être n'arrivé-je pas à me faire comprendre, ce qui m'importe c'est le point de départ, pas l'arrivée.

Les choses évoluant le point de départ des années 70-90 ne peut plus être celui d'aujourd'hui pour de multiples raisons.
Comme dans tous les domaines il faut définir la cible et le périmètre donc quelle forme doit avoir la philatélie des années à venir?

Une fois la réponse trouvée on pourra définir les moyens d'y parvenir...

jlr a écrit:

Citation :

Je connais une très grande Philatéliste qui a commencé par la thématique, et qui est maintenant et depuis quelles années "Roll of Distinguished Philatelists"...

La thématique peut mener à tout.

Tout peut amener l'excellence. Il suffit d'être un peu curieux et de travailler...!!

Il y en a même un il y a plusieurs années sur un autre forum qui posait des questions auxquelles désormais il répond facilement.
Sans les réponses de l'époque je n'aurai probablement pas progressé.
Bon je ne signerai jamais le RDP...

La thématique et la classe ouverte sont de bonnes classes pour éveiller l'intérêt philatélique et ouvrir des horizons.

Labroquerie a écrit:

Ce que je crois, c'est qu'il faut faire ses classes, et que l'évolution de la poste ne s'y prête pas beaucoup.

C'est à nous de nous adapter à l'évolution de La Poste et à l'environnement en règle générale.
Nous n'avons rien à attendre de La Poste.