Paris 1863, rayon 11, rebuts

Bonsoir,





Lettre d'Elbeuf, 19 mai 1863, pour Paris 7 place du Parlement. Incidemment, le TP est le 128 B1 du YT 22, encoche du cadre droit.

IL n'existe pas ni n'existait de place du Parlement à Paris. La lettre est donc partie en rebuts.

Mais voyons d'abord, via les cachets du verso, le trajet suivi :

Départ Elbeuf le 19 mai (recto)
ambt le Havre à Paris le 20 mai (nuit)
Don des lettres (Paris 11) le 21 mai
Timbre rouge 1er R du premier rayon de distribution
Rebuts de Paris Réclamats le 22 mai
Paris au Havre le 25 mai (nuit)
Rouen le 26 mai
Le Havre à Paris le 26 mai (jour)
Arrivée Bordeaux le 27 mai.

Le tàd Rayon 11 ne semble pas concerner le rayon de distribution 11, créé postérieurement à cette lettre, vers septembre 1863, mais est, dans la période de la lettre et depuis 1859 je pense, la désignation du rayon central supervisant les rayons de distribution du courrier (Voir Rochette & Pothion p 68).



Donc la lettre est passée par les rebuts (il y a également au recto, peu visibe et peu lisible, la marque rouge Rebuts dans un ovale).

De là et certainement à l'initiative des rebuts (bien que le tàd Rebuts de Paris Réclamats évoque plutôt une réclamation faite aux rebuts mais j'estime le temps écoulé insuffisant pour une réclamation) la lettre est partie faire un tour à Rouen (où je n'ai pas trouvé de Place du Parlement malgré le Parlement de Normandie), avant de finalement atterrir à Bordeaux, sa destination correcte (et il existe effectivement une place du parlement à Bordeaux).

Mes questions :

1) Où peut-on en savoir plus sur ce rayon 11 central qui ne distribuait pas de correspondance, jusque vers sept 1863 ?

2) Le traitement par les rebuts que j'ai évoqué est-il correct ?

3) Pourquoi cet aller-retour à Rouen (25-26 mai) ?

Bruno

bonjour,

les bureaux ambulants trient les lettres, et les adressent sous dépêche aux différents rayons de distribution dans Paris, ce qui permet d'avancer le tri. Lorsque le destinataire n'est pas rattachable à un rayon de distribution, dépêche est faite pour le rayon central (IG 1856, 795).

D.

Le passage de cette lettre par les rebuts journaliers est a priori correct.




Pour une réclamation, ça paraît effectivement court.



L'ouverture n'ayant rien donné (?), il est possible que les rats de bibliothèque des rebuts aient trouvé dans leurs annuaires un Leroy dans le même corps de métier que les expéditeurs qui pouvait sembler faire l'affaire. Et qu'à Rouen on ait pratiqué la même opération. Il semble que d'après l'ordonnance du 20 janvier 1819, la lettre aurait dû repasser d'abord par les rebuts de Paris.

D.

Merci Doudad pour ces infos.

[795 c'est plutôt dans l'IG 1968; pour l'IG 1856 j'ai trouvé le 557 qui est proche.]

Pour tous : Je suis toujours preneur de précisions sur l'appellation rayon 11 du rayon central.

Bruno

Je viens de voir dans Doé (Estampilles postales françaises, p. 182) que le timbre REBUTS/CONTROLE est remplacé en 1859 par le REBUTS/RECLAMATIONS sur les lettres non distribuées dans Paris, remplacé à son tour en 1870 par REBUTS DE PARIS / *.

Ce qui relativiserait la signification du mot "réclamations" dans ton cas précis, cela signifierait simplement "bureau des rebuts et des réclamations", sans plus.

D.

Doudad a écrit:

Ce qui relativiserait la signification du mot "réclamations" dans ton cas précis, cela signifierait simplement "bureau des rebuts et des réclamations", sans plus.

Ça me va bien.

De mon côté, a priori le successeur du Don des Lettres (Rayon 11) :



(R&P 1374, à partir de 1863.)

Bruno

bonjour,

ça tombe bien que tu ressortes ce fil. a propos du rayon 11, j'ai trouvé chez Lux (FM 241, doc origine LB) mention de la création, à la suite de la réforme centralisatrice de février 1837, de neuf "arrondissements de distribution" numérotés A à J, comme les bureaux de quartier de l'époque, mais qui avaient un ressort un peu différent de leur arrondissement postal.

Et en plus de ces neuf "arrondissement de distribution", il a été créé un dixième arrondissement réservé aux "clients" directs du bureau central. En janvier 1850, l'arrondissement fictif est devenu n°11, après la création d'un arrondissement de distribution supplémentaire.

D.

Un grand merci, Doudad.

Bruno

bonsoir,

en cherchant autre chose (c'est souvent comme ça), je tombe sur la décision de création des brigades de facteur des arrondissements de distribution de février 1837 (AN). La vie est tout de même sacrément bien faite.



Ces arrondissement ne sont pas des arrondissement administratifs.

D.

Un bon grimoire pour qui s'intéresse à la distribution !

Le nombre des brigades est-il de 18 (je lis mal) ? Ce serait logique.

Bruno

Oui, 18, je pense. Lux (FM 241) donne le nombre de deux facteurs par bureau de distribution avant la réforme.



Il semble que les facteurs aient simplement été centralisés. A noter que la date du 1er janvier n'est pas la bonne, en définitive.



Je cherche le détail des services de ramasse, si je trouve quelque chose de pertinent je ferai une petite publication sur mon site préféré.

D.

PS : vous trouvez chi@nt de chercher sur Gallica. Pas de problème, essayez les AN .

Doudad a écrit:

Lux (FM 241) donne le nombre de deux facteurs par bureau de distribution avant la réforme.

Je dis une ânerie, bien sûr, ce n'est pas 2 facteurs par bureau, mais par quartier. Et pas 18 facteurs mais 18 brigades.

J'aurais peut-être dû éviter ce verre de Saint-Amour avec mon morceau de Salers (par ailleurs excellente).

D.