Trop de marques ?

bonsoir,



De Sartrouville (72) à Chanteau (43), 1832. J'ai demandé au vendeur ce qui figure au dos.

Lettre sensée provenir de l'arrondissement rural de Sartrouville.
(en 1832, il n'est pas règlementaire d'apposer la lettre-timbre sur la suscription, et le timbre OR n'existe pas encore)
Sartrouville est sensé avoir apposé son timbre type 19 (sans ARGENTEUIL, échoppé) et le losange CD (créé en 1832 pour la comptabilité des non-valeurs).
Sartrouville est sensé avoir apposé son timbre 1D en rouge (toute lettre recueillie dans une boîte rurale et dirigée par le distributeur vers son bureau de correspondance doit porter le timbre 1D frappé en rouge, circulaire n°45 1830).
Argenteuil a apposé son timbre circulaire.
Orléans est sensé (d'après le vendeur) avoir taxé et apposé son timbre 1D en bleu. Quatre décimes, c'est bon dans le tarif de 1828.

Mais :

Le timbre CD s'applique sur les lettres dont l'origine et la distribution sont renfermées dans l'arrondissement de la même distribution (annuaire postes 1833). Ce qui n'est pas le cas ici ...

Le décime rural n'est exigible qu'une seule fois, quoi qu'il en soit (Instruction 1830)

Orléans ne doit pas taxer à l'arrivée, sauf omission par le taxateur ordinaire. Argenteuil n'est certainement pas en correspondance directe avec Orléans, la lettre a dû passer par Paris, qui a dû taxer, logiquement, et en bleu, ce n'est pas choquant. Mais pourquoi diable Paris aurait il collé un timbre de décime rural (dont il n'a d'ailleurs que faire dans sa dotation) sur cette lettre ?

Bref, cette lettre chargée comme un sapin de Noël me paraît un peu trop belle pour être honnête. Surtout pour 120 euros (Delcampe).

Un commentaire, les ruralistopréphilats (ou autres) ?

D.

au dos uniquement Orléans en arrivée, en noir. Les marques au recto ne sont peut-être pas en bleu, après tout    ?

D.

Bonjour,

La double frappe bicolore du décime dont une en bleu est une spécialité d'Orléans (Roumet HP vente en cours, lot 450) :



Quant au CD, à vue de nez il est de la même encre noire que la cursive ...?...

Bruno

Bonjour,

A propos du timbre CD encadré, Pascal CHOISY, dans son ouvrage "Le port local de la lettre ordinaire en province Tome 1 1800/1858", paru en 1996, indique que "les anomalies d'emploi furent nombreuses".
Il illustre plusieurs lettres portant ce timbre alors qu'elles ne le devraient pas, mais également l'inverse.
A noter que la première date observée de ce timbre était (en 1996) le 11 juillet 1832.

bonjour Bruno,

sur ton exemple (merci), on dirait que les deux timbres 1D sont différents. Et ce n'est pas une lettre en distribution rurale. Donc il faut effectivement admettre que le directeur d'Orléans n'a rien compris au film, et qu'il appose systématiquement son 1D à l'arrivée sur les lettres d'origine rurale.

Sur l'exemple donné en ouverture, on a quatre groupes d'encre :

Sartouville + CD en noir un peu baveux

1D en rouge

Argenteuil en noir

Orléans + taxe 4 + 1D en bleu/noir

Le CD est en trop, il est réservé à l'usage local. Si la lettre est authentique, il y a donc deux erreurs d'utilisation, CD par Sartrouville et 1D par Orléans.

Le rodage du nouveau système, je suppose ... Je m'étonne tout de même qu'Orléans taxe, si j'en crois mon petit Chauvet illustré (FM295sup), il ne devrait pas. Ou bien ?

D.

A noter que le vendeur actuel avait acheté cette lettre 40 € sur le même site en novembre 2013...

bonjour Laurent,

Laurent Bonnefoy a écrit:

"les anomalies d'emploi furent nombreuses".
A noter que la première date observée de ce timbre était (en 1996) le 11 juillet 1832.

Oui, j'ai relevé quelques aberrations, çà et là. Pour la lettre d'Orléans, la date semble être 1833 plutôt que 1832.

D.

Doudad a écrit:

Le rodage du nouveau système, je suppose ... Je m'étonne tout de même qu'Orléans taxe, si j'en crois mon petit Chauvet illustré (FM295sup), il ne devrait pas. Ou bien ?

Je pense que c'est bien Paris qui a taxé (là au moins c'est normal). Le bleu de Paris est d'ailleurs différent du bleu d'Orléans.

Encore un pli pour Orléans avec répétition du décime rural :

http://www.delcampe.net/page/item/id,163832795,var,cursive-27Auneau-T12-Gallardon-decime-rurallettre-deure-et-loir-pour-Orleans-loiret,language,F.html

Bruno

D'accord pour la taxe de Paris, c'est en effet plus normal.



Une petite sœur (3 fois moins chère), arrivée Orléans 17/11/1833. Pas de 1D d'Orléans, mais Sartrouville persévère diaboliquement avec son CD.

Je pense que son bureau de direction est Franconville, plutôt qu'Argenteuil.

D.

Bonjour,
 
Deux autres exemples :
 
  

bonjour Marco,

étonnante archive ! Une telle persistance dans l'erreur laisse rêveur  .

Devant tant d'exemples, pas de doutes sur l'authenticité, a priori.

D.

Laurent Bonnefoy a écrit:

la première date observée de ce timbre était le 11 juillet 1832.

Pas mieux (7 juillet 1832) ... Par contre, un déboursé du 8 juillet 1832, c'est super (trop) tardif, non ? Suppression des déboursés le 1/07/1832 au plus tard, sauf erreur. Que fait cette griffe au dos ?

D.

Déboursé tardif pour un bureau "normal", certes, mais Roger WALLART dans FM 262 supp sur le sujet, en montre un de Wassy du 14 juillet 1832, un d'un bureau de département conquis en juillet 1836, et celui du bureau de la Chambre des députés en février 1848.
Pothion et Sénéchal, quant à eux, répertorient la marque de déboursé du bureau spécial de la maison du Roi jusqu'en 1847.

Wallart précise que "passé le mois de juillet 1832, les marques de déboursé rencontrées ne sont plus que des marques de passage".

D'accord, merci.

Marques de passage, mais sur réexpédition, tout de même. Les vieilles habitudes sont difficiles à perdre.

D.