Déclaration d’octroi en 1906

Bonjour,

Un petit problème de compréhension de texte qui me laisse perplexe. Je n’arrive pas à savoir si c’est une boutade ou un réel problème commercial.


"Demande à Edmond s’il n’a rien à déclarer à l’octroi"
Ce texte figure sur une carte  adressée à un industriel Parisien  Albert Schmit en résidence (ou villégiature) en Allemagne chez ??? Arnold  (du mal à lire le texte entre chez et Arnold)


Une déclaration d’octroi à partir de Paris en 1906... Cela peu représenter quoi ?

Vos avis seront les bienvenus
P.

Bonsoir,

L'octroi était une taxe municipale qui frappait les marchandises entrant sur le territoire d'une commune. Elle fut définitivement supprimée en 1943. En générale, elle était payée à l'entrée de la commune.
Entre Chez et Arnold, il semble que cela soit "Mons." (pour Monsieur).
Emmanuel.

Merci Emmanuel pour cette réponse rapide

vals59 a écrit:

Entre Chez et Arnold, il semble que cela soit "Mons." (pour Monsieur).

Effectivement je n'avais pas fait le rapprochement calligraphique avec le M de Monsieur... ca semble maintenant presque évident.

vals59 a écrit:

L'octroi était une taxe municipale qui frappait les marchandises entrant sur le territoire d'une commune. Elle fut définitivement supprimée en 1943. En générale, elle était payée à l'entrée de la commune.

la taxe était-elle à la charge du destinataire des marchandises ou à celle de l'expéditeur ? Dans ce dernier cas je pourrais éventuellement conclure que Monsieur Arnold Hasser Kaufman pouvait être un fournisseur d'Albert Schmit...

P.

Bonjour P.

Encore existant , l'octroi de mer pour les marchandises arrivant dans les DOM .

Et pourtant , cet octroi à , parait-il , été créé du temps de Louis XIV .....

C'est même un des revenus principaux des communes ( au prorata du nombre d'habitants ). .
C'est la douane qui est chargée de le calculer et de le percevoir à l'arrivée .

Andres

PS : D'où l'étonnement de certains Français arrivant dans un DOM de passer la douane ....car cet octroi se paye aussi bien pour les marchandises envoyées par transporteur que celles amenées par les voyageurs ....

Bonjour,

naguito a écrit:

Encore existant , l'octroi de mer pour les marchandises arrivant dans les DOM .
Et pourtant , cet octroi à , parait-il , été créé du temps de Louis XIV .....
... D'où l'étonnement de certains  Français arrivant dans un DOM de passer la douane.

En arrivant de Rodez, j’ai eu un jour la surprise de me retrouver au guichet des douanes d’Orly... erreur d’aiguillage sur le terminal de débarquement sans doute pour TAT le terrain.

Coté octroi je ne m’avancerai pas sur les régimes très particuliers des taxes dans les DOM, ca me semble fort complexe.

Ce qui m’intéresse ici  c’est d’arriver à travers la compréhension du texte "Demande à Edmond s’il n’a rien à déclarer à l’octroi", d’identifier la relation client/fournisseur patron/employer etc... qu’il peut y avoir entre Albert Edmond et Arnold.

P.

Bonsoir,

L’octroi... à l’époque ca semblait être plus qu’une institution ?


Pour les détails.... c'est  au verso d’une carte affranchie par un 10c semeuse lignée (case 25 du GS4),  annulé par un daguin Solo de Sens (sans millésime)


...mais pour l'octroi, je n'arrive pas à trouver de texte donnant une définition précise, ni à en comprendre le fonctionnement.
P.

Bonsoir,

il y a un endroit à l'entrée de Bastia que même moi qui suis très jeune, j'appelle l'octroi... La nouvelle génération a dû perdre cette habitude.

Pour les DOM-TOM, si on veut envoyer une lettre Max, il faut le modèle outre-mer (avec déclaration au dos)... sauf que la Poste est en rupture de stock!

JC

129 a écrit:

Bonsoir,

L’octroi... à l’époque ca semblait être plus qu’une institution ?
...mais pour l'octroi, je n'arrive pas à trouver de texte donnant une définition précise, ni à en comprendre le fonctionnement.
P.

Peut être la !

Francois

Bonjour,

Et oui JC, aussi  trop jeune pour avoir connu l’Octroi.

Merci François pour le lien Wiki, l’idée est bonne et je n’avais pas eu le reflexe de consulter...  j’ai pu d’ailleurs y apprendre que Rousseau était un illustre employé Parisien de l’Octroi (et moi qui pensais qu’il était douanier comme dans le sketch de Fernand Raynaud)

P.

129 a écrit:

...mais pour l'octroi, je n'arrive pas à trouver de texte donnant une définition précise, ni à en comprendre le fonctionnement...

Bonjour Patrice

Voici une illustration de ce qui se passait à Versailles (de mémoire, le grand-père de mon épouse a vécu dans l'octroi de l'avenue de Paris !!!)

http://www.ec-lecoz.ac-versailles.fr/Porchefontaine/octrois.html

Ci dessous, extrait de ce site: http://www.versailles.fr/culture-et-patrimoine/histoire-de-versailles/le-versailles-meconnu/

Les Octrois de Versailles

Vestiges d'un impôt aboli et derniers témoins des anciennes limites de Versailles, les deux pavillons d'Octroi de l'avenue de Paris sont aujourd'hui profondément ancrés dans le paysage urbain de la Ville, formant la plus symbolique des portes d'entrée de la Cité Royale.


Construits en 1824 sur ordre du marquis de la Londe, " maire du IIIe arrondissement de Seine-et-Oise ", les bâtiments ainsi que les grilles en fer qui s'étendaient sur toute la largeur de l'avenue étaient alors affectés au service de l'Octroi.
Le pavillon de gauche en venant de Paris contenait le bureau de perception, tandis que celui de droite était affecté au logement des préposés. Au milieu, deux portes centrales permettaient à  ces derniers de surveiller jour et nuit le transit et de percevoir le montant des taxes applicables.

Ressource principale des communes, cet impôt taxait depuis 1748, selon leur poids ou leur quantité, tous les biens, matériaux, produits, bétail ou denrées pénétrant dans la Ville. Les deux pavillons étaient construits de manière identique sur deux niveaux et en pierre de qualité ; l'étage était soutenu par des pilastres latéraux et couronné d'un fronton conformément aux normes néo-classiques de l'époque.
Cette installation n'était d'ailleurs pas la seule à  Versailles, loin s'en faut, puisque pour être sûre de contrôler tous les passages, la Ville avait fait fermer les principales voies d'accès de la commune par d'autres barrières, notamment sur l'avenue de Picardie, la rue des Chantiers et le boulevard de la République.
Freinant le développement d'une économie moderne et mal accepté par la population, l'octroi sera finalement supprimé par arrêté municipal en février 1943 et remplacé par le relèvement des taxes locales sur les ventes au détail et les prestations de services.
Les pavillons de l'avenue de Paris tombent dans l'oubli jusqu'en août 1959, date à  laquelle ils sont inscrits à  l'inventaire des Monuments Historiques. Une décision qui fera couler beaucoup d'encre durant des années, la municipalité de l'époque conduite par André Mignot étant en effet fermement décidée à  démolir les deux édifices afin d'améliorer la visibilité des automobilistes empruntant le carrefour, particulièrement accidentogène, formé par l'avenue de Paris, la rue Vauban et l'avenue de Porchefontaine.
L'Etat tiendra bon et les pavillons seront finalement préservés, à  défaut des grilles qui disparaîtront toutes. Il faudra cependant attendre les années 80 pour que les Octrois soient mis à  la disposition de deux associations, en l'occurrence l'Association Culture et Bibliothèque pour Tous (ACBT) et l'Association nationale des femmes de militaires (ANFEM). Quant au fameux carrefour, il a été réaménagé en 1993 en tenant compte de ces spécificités architecturales...

A plus. Patrick

intéressant... Merci Patrick
P.