Paris, rattachement du bureau F1, 1858

Bonjour,



Lettre parisienne pour le midi, 1858, déposée à tort dans la boite spéciale du bureau F1 destinée au courrier de dernière heure pour les ambulants de la gare de l'Ouest (Montparnasse, alors située extra-muros au delà de la barrière du Maine). F1 est  Petite-rue-du-Bac, aujourd'hui rue Dupin, métro Sèvres-Babylone. F1 lève la boite, constate l'erreur, appose son cercle FS/1 et transmet la lettre à son bureau de rattachement pour traitement ultérieur.

Ce type d'erreur a déjà été abordé, dans le cas du bureau D2, dans un autre fil :
https://collections.forumgratuit.org/t14512-gare-du-nord-gare-de-l-est-1859

Ce qui surprend a priori ici, c'est que le bureau principal concerné est G et non F.
F est situé rue St-Dominique-St-Germain (proche des Invalides), G est situé rue Mazarine (proche du Pont-Neuf).

Les auteurs (Rochette, Delwaulle) nous disent que F1 correspondait avec G dont il se trouvait plus proche que de F.

En examinant les minutes de la Division de Paris (reproduites par Delwaulle), on note qu'il était prévu dès 1854 un bureau G1 dans ou à proximité de la nouvelle gare de l'Ouest en projet, bureau qui aurait couvert les quartiers actuels de Denfert-Rochereau, ND-des-Champs, Vaugirard-haut, Montparnasse, et aussi assuré le service supplémentaire pour les ambulants de l'ouest.
Mais le projet de réaménagement fut retardé (contrat entre l'état et le réseau Ouest difficile à négocier), et G1 ne fut jamais créé, si bien que F1 continua à se charger de transmettre le courrier de cette zone à G. Il fut d'ailleurs proposé (juillet 1855) de renommer F1 en G1, mais ce ne fut pas accepté, le rattachement de F1 à G à titre provisoire étant lui confirmé.

J'ai donc l'impression que la distance F1-G plus courte que F1-F est une explication un peu courte (d'ailleurs la différence est faible), et qu'il était simplement plus logique, compte tenu des quartiers desservis de fait en l'absence de G1, que F1 soit considéré comme rattaché à G, situation provisoire qui perdura.

Bruno

Bonjour,

Sujet très intéressant, comme tout ce qui concerne le fonctionnement des bureaux de quartier de Paris pendant la période des losanges.

Quelques observations :

Citation :

la boite spéciale du bureau F1 destinée au courrier de dernière heure pour les ambulants de la gare de l'Ouest"

Il n'y a pas de boîtes spéciales dédiées aux services supplémentaires. Les levées spéciales des services supplémentaires sont effectuées dans les boîtes des bureaux concernés (et peut être dans certaines autres boîtes de quartier ??? ). Ce sont les levées qui sont spéciales, pas les boîtes (extrait almanach 1858) :

Citation :

Lettre parisienne pour le midi, 1858, déposée à tort dans la boite spéciale

En conséquence, les lettres n'ont pas été déposées à tort dans ces boîtes, mais normalement postées.

Lors de la levée spéciale effectuée entre deux levées ordinaires, toutes les lettres sont triées. Celles pour les destinations desservies par le service supplémentaire sont oblitérées et acheminées directement. Les autres sont frappées par la marque du bureau pour marquer leur entrée dans le traitement postal, et sont très certainement replacées dans la boîte du bureau qui sera relevée par le facteur du bureau principal de rattachement lors de la levée ordinaire suivante (la 7ème dans le cas de la lettre que tu montres).  


 

Citation :

J'ai donc l'impression que la distance F1-G plus courte que F1-F est une explication un peu courte (d'ailleurs la différence est faible), et qu'il était simplement plus logique, compte tenu des quartiers desservis de fait en l'absence de G1, que F1 soit considéré comme rattaché à G, situation provisoire qui perdura.

Je pense que ce n'est pas la distance entre les bureaux qui est déterminante quand elles sont voisines, mais plutôt les trajets des facteurs qui effectuent le relevage des boîtes de quartier et des boîtes des bureaux supplémentaires. Le bureau FS1 doit être davantage sur un circuit de tournée du bureau G que d'un du bureau F

Bonsoir marco,

Il n'y a donc pas de boite spéciale pour ces levées spéciales. Je faisais déjà cette confusion dans le fil que j'ai cité (bureau D2), sans que tu l'ai relevée de façon nette. Je ne devrais pas, disposant de l'article de B. Platzer dans Documents Philatéliques 224, auteur dont je sollicite l'indulgence.

Je te soumets tout de même un point qui me paraît, dès lors, curieux : Alors que F1 est un assez gros bureau en terme de trafic (classé 10e des bureaux de quartier en 1863, nettement avant D1 ou D2 par exemple), la combinaison indicatif FS1 dans un cercle + timbre et oblitération du bureau d'attache, qui correspond donc à du courrier banal, est à l'indice 17 chez Pothion, la plus rare de ces cas de figure. C'est paradoxal.

En ce qui concerne le circuit des tournées, je vais essayer de creuser.

Bruno

En 1863, les bureaux de quartier ont été classés en fonction des recettes brutes annuelles et des autres opérations de service.

Suivant l'importance des recettes, le bureau FS1 est classé à la 15ème place, même s'il prend le n° 10. Ce classement sur les recettes n'est sans doute pas directement représentatif du nombre de courriers relevés dans les boîtes, puisque l'oblitération de la "petite rue du Bac" n'est pas dans les plus courantes, ni même à la 15ème place en 1863. Elle se situe plutôt vers la 30ème.

Avant mars 1860, les lettres du service supplémentaire oblitérées par le bureau FS sont également assez rares. Il est intéressant d'ailleurs de noter par exemple que des lettres à destination de l'étranger affranchies avec des timbres pendant la période d'avril 1856 à mars 1860 ne peuvent exister oblitérées par ce bureau.

Pour les lettres similaires à celle du sujet du bureau FS1, j'en ai 6 dans mes scans, soit un nombre équivalent à celles des bureaux BS2 et KS2.
Les plus nombreuses sont dans l'ordre : DS2, DS1, DS3 et HS4, puis BS2 - FS1 et KS2. Mais je ne copie pas toutes les lettres que je vois passer.

Merci, très instructif.

Bruno