Méthodologie d'achat en ligne : comment chiffrez sur C* et D* les lots ?

Bonsoir,

une vieille question qui m'est revenu ce soir en voyant ce lot où j'ai vraiment hésite à enchérir : https://encheres.catawiki.eu/kavels/25514177-monde-1880-1940-batch-of-classic-documents-and-postal-order-items (environ 360 lettres/entiers postaux/bandes journaux dont environ 20/25 post WWII sans parler de quelques bricoles inintéressantes).
Je rentrais du boulot et panne de box donc je n'ai rien fait (si ce n'est voué aux gémonies une multinationale ex service public en attendant que ma box redémarre, trop tard of course).
J'ai encore beaucoup de mal à établir une méthodologie. Je sais que beaucoup ici ont une, deux voire trois collections (très) spécialisées et ne sont (plus) guère adepte de la philatélie de masse mais si vous avez un avis...

Bonjour,

Sur ce type de lot il faut se fixer une limite à de pas dépasser et se baser sur la valeur des pièces qui intéressent réellement.
Le reste ne doit pas être valorisé puisqu'il finira au fond d'une boîte qui ne sera jamais réouverte!

Avant d'être spécialisé (sauf exception) on a tous débuté par une collection tout azimut avant de trouver chaussure à son pied. Certain trouve rapidement d'autres jamais...!!

Bonjour,

Quand j'achète un lot je me fixe une limite, comme Olivier.
Je base mon estimation sur les timbres/lettres/CPA qui vont entrer dans ma collection, celle qui sont "la cible". Tout le reste je cherche à l'évacuer (échanges, ventes, dons). Le dernier lot un peu important de CPA que j'ai acheté comptait une quarantaine de carte mais 4 "cibles". J'ai mis 8 mois à trouveur preneur du reste mais au final les 4 CPA que je voulais ne m'ont rien couter (ce qui est l'exception), il faut partir du principe que tu vas prélever les meilleures pièces du lot et que le délai de vente va être assez long.

Merci pour ces premiers retours qui confirment mon intuition mais comme je ne suis qu'au début de mon classement et que je n'envisage pas de vendre avant 2020... Si d'autres forumeurs/ses ont un (autre) avis...

Après tu as le droit de vouloir tout le lot, si cela correspond à ce que tu cherche.
Un objet vaut ce que l'acheteur est prêt à payer. 

Bonjour,

PHO a écrit:

Certain trouve rapidement d'autres jamais...!!

D'autres arrêtent purement et simplement pour se consacrer à la lecture, tout en regrettant parfois de ne pas avoir à exposer une super belle collection ultra-spécialisée hors de prix (genre annulations de fortune à l'encre rouge de la première quinzaine de 1849 sur Cérès 20 centimes noir en multiples coupés sur lettres chargées à destination du Bélouchistan oriental par voie de mer).

D.

Je m'y mettrais sérieusement quand je n'aurais plus de place ni le budget pour (ou que les prix seront suffisamment repartis à la hausse ou qu'il n'y aura plus de " gros " lots à prix intéressants a priori ou encore si un jour mon neveu qui est encore bien jeune pour s'y mettre s'y adonne (je pourrais le guider et si ce forum est absolument irremplaçable, la lecture de la documentation itou (et je suis un grand lecteur, en toute circonstance : au boulot, en déplacement, en attendant (dans n'importe quelle(s) circonstances) avec comme avantage que la littérature philatélique n'attire que les gens bien)).

Les prix qui repartent à la hausse je n'y compterait pas.

Citation :

Je m'y mettrai sérieusement quand... les prix seront suffisamment repartis à la hausse

Mauvaise idée Nico!
Il ne faut jamais acheter à la hausse! dixit Georges Soros.

A bientôt.
Michel

Il faut surtout trouver du plaisir dans la collection et ne pas vouloir se changer en vendeur.
François

Labroquerie a écrit:

Citation :

Je m'y mettrai sérieusement quand... les prix seront suffisamment repartis à la hausse

Mauvaise idée Nico!
Il ne faut jamais acheter à la hausse! dixit Georges Soros.

A bientôt.
Michel

: je me mettrais sérieusement à la lecture
Et bien d'accord avec LECOQ (même professionnellement, je suis un vendeur très moyen).
Merci à tout-es pour vos retours (qui restent bienvenus, ce sujet est assez intemporel).

Une façon plus objective de savoir si tu va payer au prix du marché c'est de parcourir les sites suivants (ce n'est pas une pub) : EBay, Delcampe, Catawiki et ton environnement associatif (si tu en as un bien entendu).

Recherche sur ces sites les objets qui t'intéressent. Concentres-toi sur les plus chers ET les moins cher. Le but c'est de savoir pourquoi une chose se vend 100 et l'autre 1 (je schématise). Seulement ensuite tu regardes ce qui est en "milieu de gamme" pour déterminé s'ils représentent des arguments de l'objet qui vaut 100 ou si ils représentent d'avantage des arguments de l'objet qui vaut 1.

Cela te permet d'avoir une opinion sur le fait que tel objet à 50 est une bonne affaire ou si au contraire c'est surpayé. Le plaisir n'est pas simplement d'accumuler des objets dans ta collection, c'est surtout d'avoir des objets pertinents dans cette collection. Plus ils sont pertinent plus la collection est valorisable que ce soit pour exposer ou pour la transmettre.

Un exemple personnel, après tout je ne suis "que" dans ma 5eme année de collection. Une lettre censurer WWII en Grèce. Proposé 40 dans le cercle associatif, le premier objet du genre que je vois. Apres une recherche, j'ai eu la même chose pour 12 sur un site et une seconde dans un lot d'une dizaine de lettres pour moins de 30.
Conclusion avec 42 j'ai eu deux objets comparables, plus quelques objets en rapport avec mon thème. Acheté la première lettre pour 40 était donc surpayé et m'aurait privée d'un meilleur enrichissement de ma collection. 

"Louper" une chose n'est pas négatif, il ne faut pas nourrir une frustration.

Le "prix du marché", je ne sais pas si c'est toujours significatif. Beaucoup de vendeurs, même professionnels, ne connaissent pas forcément la valeur réelle de ce qu'ils vendent, et beaucoup d'acheteurs souffrent d'un syndrome maniaco-compulsif.

Un exemple : pour illustrer un article sur les échanges franco-suisses dans les conventions de 1828, je cherche des marques d'échange sur le net, et je tombe sur cette lettre chez Köhler, gros marchand allemand ayant pignon sur rue. Elle est dans un lot de 3 sur une VO, 32 euros le lot prix de base. Je mets une enchère à la base, et j'emporte le lot pour 32 euros, les trois lettres m'intéressent de toutes manière.


Lettre de Bâle (octobre 1832) pour Séléstat, marque d'échange L B 4 K, marques d'entrée de Huningue, taxe manuscrite française de 5 décimes, rectifiée à 6 décimes.

Dans le catalogue Noël des marques d'entrées terrestres en France, SUISSE PAR BELFORT (bureau de Huningue) est considérée comme relativement rare (cote 300, pour les linéaires la cote la plus basse du catalogue est 5, la cote la plus haute est 1000), parce que la couleur noire a été utilisée jusqu'en 1832, et qu'en 1833 la marque a changé de forme (encadrée). 300 francs en 1971 (date du catalogue), c'est 600 fois le prix du timbre-poste ordinaire, à l'heure actuelle ça équivaudrait à 600 euros, à la louche.

Une fois mon article écrit, je l'ai mis en ligne. Plusieurs années plus tard, je reçois un mail d'un collectionneur, il l'a vue, il la veut, il la cherche désespérément depuis des années, mon prix sera le sien, et ça presse. Je l'ai vendue (je n'en avait plus l'usage, j'ai un bon scan sur mon ordi) à un très bon prix.

Moralité : le vendeur professionnel a été irrationnel en vendant un objet de qualité à vil prix, l'acheteur inconditionnel a été irrationnel en achetant à n'importe quel prix, sans garantie (payée d'avance) ni certificat (dommage pour lui qu'il n'ait pas feuilleté le catalogue Köhler quelques années plus tôt).

Ne cherchons pas de raison là où il n'y en a pas ...

D.

Merci pour vos 2 derniers posts dans cette discussion passionante mais manifestement il y a bien deux domaines : la philatélie de masse (que je ne vais pas quitter avant plusieurs années, si mon neveu s'y intéresse, ça me donner l'occasion d'alléger progressivement mes collections) et la philatélie spécialisée (qui regroupent l'immense majorité des forumeurs/ses encore actifs). Evidemment qu'il y a de la compulsivité sinon les seuls collectionneurs seraient les universitaires (et personnes concernées par la collection (et encore, imagine-t-on les ancien-nes déporté-es faire la collection de l'horreur concentrationnaire (sauf dans un but scientifique)).

Voilà celle qui ne vaut pas grand-chose!

A bientôt.
Michel

Labroquerie a écrit:

Voilà celle qui ne vaut pas grand-chose!

Elle vaut en effet 15 fois moins (en théorie), tout simplement parce qu'elle a été frappée en noir beaucoup plus longtemps qu'en rouge. On remarque que le chiffre 2 est de la même encre que la marque d'entrée, il représente la conversion en monnaie française de la taxe territoriale suisse, 4 kreutzer, qui est notée dans le petit suisse carré (L B 4 K, lettre de Bâle à 4 kreutzer). 4 kreutzer valaient (par convention) 2 décimes, ajoutés aux 4 décimes de taxe territoriale française, 6 décimes à payer. La marque indique Belfort, qui est le point de départ de la taxation française, mais l'échange physique se fait à Huningue. C'est une question d'arrangement conventionnel, la malle de Paris arrivant à Belfort, mais les Suisses ne venant pas y chercher leur dépêche, celle-ci est convoyée à Huningue par un courrier français, qui fait le retour vers Belfort avec la dépêche venant de Bâle. Les lettres des deux Rhin(s), Moselle, Moselle et Vosges pour Bâle vont d'ailleurs directement à Huningue, sans passer par la case Belfort (voir la convention franco-bâloise du 24/11/1828).

Bref, une marque postale, ce n'est pas juste une cote dans un catalogue, c'est plein d'autres trucs derrière.

Pardon pour la digression.

D.

Tout à fait Doudad.
Au passage avez-vous vu/lu la panne nationale d'Orange Peut être que certaines enchères ne décolleront pas trop d'ici ce soir...

Doudad, que j'imagine à genoux, implore:


A mon tour, moi-même, personnellement qui jamais ne digresse, j'implore:
"Surtout ne change rien, continue et ne te gênes pas!"

"La digression est à la conversation, ce que l'huile est à la sardine: indispensable" (vieux dicton marseillais).


A bientôt.
Michel