Sur la piste de la Caravane

Bonsoir à toutes et tous,





voici une missive postée à Brest le 29 août 1859 et dont la suscription est :



 


Une petite consultation du Sémaphore de Marseille du 31 août nous informe du départ du vaisseau qui a transporté notre lettre :



En ce qui concerne son arrivée, c'est la Feuille officielle du Sénégal et dépendances du 3 janvier 1860 qui nous fournira une partie de la réponse. Elle se trouve à la rubrique "Mouvement de la rade du comptoir de Gabon pendant les mois de septembre et octobre 1859" et indique une arrivée à Port-Gabon le 26 octobre :



Il s'agit donc d'une lettre adressée à un officier de la marine impériale, et transportée par un bâtiment de la même marine à destination du Golfe de Guinée. 
L'expéditeur aurait pu choisir la voie du commerce si une occasion s'était présentée, ou envoyer via Liverpool et les paquebots anglais pour 80 centimes (une ligne mensuelle relie l'Angleterre et l'Afrique de l'ouest). 
Il a par contre manqué l'occasion d'économiser 10 centimes, car les lettres adressées aux marins stationnés aux colonies et acheminées par un navire français (du commerce ou de guerre) ne doivent en principe être affranchies qu'à 20 centimes (tarif intérieur de bureau à bureau : la fameuse loi du 27 juin 1792. Le décime de mer n'est pas à payer).

De quoi est composée la division navale française des côtes occidentales à cette époque ? La réponse est dans La Presse du 21 mars 1860 :

et on y retrouve bien notre navire amiral, unité du destinataire de la lettre, et notre navire transporteur, la Caravane dans sa nouvelle fonction.

peut-on visualiser cela ? Certes !

Voici la Caravane, corvette de transport, un trois-mâts de 44 mètres de long et 154 hommes : 


(en fait c'est son sister-ship, la Durance)

La Danaé est, elle, plus imposante mais c'est le navire du chef d'escadre : 



60 mètres de long, 4 chaudières et 388 hommes d'équipage.

Désolé pour celles et ceux qui, lisant le titre de ce fil, pensaient que j'allais traiter de légionnaire et de dromadaire, de chameau et de sable chaud...

Mais bon, après le charmant circuit offert par Michel dans le Montmartre de 1854, on pouvait aussi aller prendre un bon bol d'air marin



Laurent.

On notera, pour finir, que ce n'est pas que la taille qui distingue le navire amiral, c'est aussi le guidon hissé sur le grand mât : 

(voir : vice-amiral Schérer, Une histoire des marques distinctives sur les navires de la marine française, PDF en ligne)

Bonsoir,

Bravo, très intéressant.

On voit que cette petite escadre couvrait un territoire considérable, du Sénégal au Gabon.

A propos, tu parles de Port-Gabon, c'est où exactement (ou bien ça s'appelle comment aujourd'hui) ?

Tu peux me coller un zéro en géographie coloniale, mais je n'ai rien trouvé de probant.

Bruno

Bonjour à tous et bises aux dames,

Citation :

Désolé pour celles et ceux qui, lisant le titre de ce fil, pensaient que j'allais traiter de légionnaire et de dromadaire, de chameau et de sable chaud...

Laurent, tu ne pensais quand même pas que j'allais laisser passer un tel appel du pied...
https://www.youtube.com/watch?v=X6acpVU_KqY

A bientôt.
Michel

bc92 a écrit:

Bonsoir,

Bravo, très intéressant.

On voit que cette petite escadre couvrait un territoire considérable, du Sénégal au Gabon.

A propos, tu parles de Port-Gabon, c'est où exactement (ou bien ça s'appelle comment aujourd'hui) ?

Bruno

Bonsoir Bruno,

la présence française dans le golfe du Guinée à cette époque se limite à quelques comptoirs (alors qu'au Sénégal de Faidherbe c'est le vrai début d'une colonisation). Gabon, ou Port-Gabon, se situe dans l'embouchure de la rivière Komo, sur le site d'un premier fortin établi sous la Monarchie de juillet. Le nom n'a pas été retenu par la suite et le lieu devient rapidement partie intégrante de Libreville. 
J'ai un texte qui sera publié en mars  2020 sur les débuts de la desserte régulière du Gabon : je mettrai sur le forum quelques documents complémentaires.

Laurent.

Labroquerie a écrit:

Bonjour à tous et bises aux dames,

Citation :

Désolé pour celles et ceux qui, lisant le titre de ce fil, pensaient que j'allais traiter de légionnaire et de dromadaire, de chameau et de sable chaud...

Laurent, tu ne pensais quand même pas que j'allais laisser passer un tel appel du pied...
https://www.youtube.com/watch?v=X6acpVU_KqY

A bientôt.
Michel

Bonsoir Michel, 
je crois qu'on commence à se connaître...