Bonjour à toutes et tous,
lorsqu'éclatèrent les hostilités à l'été 1914, la plupart des Etats belligérants adoptèrent des mesures spécifiques aux ressortissants étrangers -et désormais ennemis- qui habitaient ou travaillaient sur leur territoire.
En Autriche-Hongrie, on distingua 2 catégories : les i
nternés et les
confinés.
Les
internés furent regroupés dans des camps, astreints à la vie collective et placés sous surveillance militaire
quelques illustrations ici
Les
confinés, appartenant souvent à des catégories socio-professionnelles plus privilégiées, furent placés en résidence surveillée avec obligation de pointer auprès des autorités chaque jour. Ils étaient logés à leurs frais dans des pensions, hôtels,... et bénéficiaient d'une relative autonomie dans leur faits et gestes.
La province qui accueillit le plus grand nombre de ces civils captifs fut celle de Haute-Autriche : éloignée des lignes de front, des grandes villes et infrastructures de transport ou d'armement, au milieu d'une population entièrement germanophone (interner par exemple des ressortissants italiens près de Trieste, où la population était en grande italophone, n'aurait pas été une "bonne idée", etc).
Si le courrier des prisonniers de guerre était régi par les conventions de La Haye, celui des internés était laissé manifestement à l'appréciation des différents Etats... Les deux exemples que je possède ne laissent pas augurer d'un acheminement aisé... J'ai eu l'occasion d'échanger quelques lignes sur ce sujet avec Jérôme Bourguignat.
Illustration (1)Lettre postée le 4 mai 1917 au bureau de poste (civil) de Raabs an der Thaya, au verso on trouve le cachet de cette "station" de confinement.
Au recto aussi : la cachet triangulaire apposé à Vienne par le Bureau chargé des correspondances des prisonniers de guerre, ainsi qu'une date manuscrite en haut à droite : 29 mai 1917.
Aucune marque de censure ou de transit, ni en Suisse, ni en France (Pontarlier) : la lettre n'a manifestement jamais été acheminée...