Etude : de l'utilisation rationnelle de la technologie par la ménagère de plus de cinquante ans en milieu urbain

Chers amis, bonjour,

Mon épouse, grand-mère modèle, décide de confectionner un gâteau pour ses petits-enfants. Louable attention.

Elle termine sa préparation, et l'enfourne dans le four à gaz, thermostat 2 ("Pas trop fort, tu comprends, faut pas que ça crame" - je comprends), minuterie sur 40.

Quarante minutes plus tard, la minuterie, avec une remarquable conscience professionnelle, sonne. Mon épouse lève un oeil, fronce un sourcil, fait une moue dubitative et déclare péremptoirement :"ça, ça m'étonnerait !". Elle va vers le four, pique son gâteau, pas assez cuit, et tourne la minuterie de dix minutes supplémentaires.

Cinq minutes plus tard, elle retourne au four, pique, approuve, désenfourne, éteint le gaz et va faire autre chose.

Cinq minutes plus tard, la minuterie, dans l'ignorance totale des derniers événements, sonne. Debout devant le gaz, où je surveille mon café de 10 heures (celui après le casse-dalle), je jette un oeil sur cette merveille de mécanique, pour constater que la graduation "45" figure bel et bien sur la couronne du bouton.

Moralité : à 40, c'est pas cru. A 50, c'est déjà cuit.

D.

Bonjour Jean-François,

J'espère que tu auras une part du dit gâteau malgré tes remarques méthodologiques.

(Le thermostat 2, soit en principe 60°C, me surprend un peu, c'est pas beaucoup.)

En fait ton incomparable épouse utilise une méthode de cuisine éprouvée car connue de toutes les ménagères (dignes de ce nom) : la méthode mixte. Elle démarre à la minuterie histoire de lancer l'affaire et parce que le four dispose d'une minuterie (et éventuellement d'un mode de cuisson "pizza" qui ne nous intéresse pas ici), mais ce qui l'intéresse in fine c'est de (prétendre) surveiller avec autorité la cuisson plutôt que d'attendre une sonnerie, et de décider "elle" si c'est cuit ou pas (en vertu de critères extrêmement complexes qu'il est inutile de t'expliquer par le menu avec toutes les corrélations, parmi lesquels la météo, l'humeur du moment, le fameux couteau qui doit ressortir propre, l'odorat, la couleur, l'aspect.

Bruno

bonjour Bruno,

Citation :

'espère que tu auras une part du dit gâteau malgré tes remarques méthodologiques.

Ce n'est pas certain. Mes deux-petits fils lâchés sur une pâtisserie, ça équivaut à un nuage de sauterelles sur un champ de sorgho, ou à un boisseau de termites sur une crédence Louis XV : c'est ravageur. S'il me reste quelques miettes ...

Citation :

(Le thermostat 2, soit en principe 60°C, me surprend un peu, c'est pas beaucoup.)

C'est aussi ce que je pensais, mais le fait est là. Lorsque nous avons déménagé, nous avons troqué notre antique Rosières électrique de trente ans d'âge, qui faisait tout ou presque à th.6, et le faisait bien, pour une cuisinière gaz de ville, installation oblige. Au début, le gaz de ville à th.6, ça nous a ressorti la bouffe genre japonais après Nagazaki : complètement cramée. Alors on s'est adaptés (c'était ça ou disparaître, si l'on en croit Darwin).

Citation :

l'odorat, la couleur, l'aspect

Sur ces critères là, rien à dire, ça a l'air réussi. Pour le reste, on verra à l'autopsie, mes petits-enfants débarquent en fin d'aprème. Pour deux jours .

D.

aaaahhhhhhhh!!!!! le coup du couteau!!!!!!
geste technique dont la maîtrise est le fruit d'une longue expérience et qu'aucun moyen mécanique , aussi sophistiqué soit il, ne peut remplacer.

il m'arrive d'être détenteur d'une délégation pour assumer la responsabilité de cette pratique, et j'avoue que je suis toujours inquiet dans l'attente du retour de 
ma MOF (maîtresse d'oeuvre aux fourneaux) et de son verdict final  
pescator

Bonjour à tous et bises aux dames (en cuisine... ou pas)

Personnellement, j'ai connu une dame âgée dont le maître-mot était: "tu vois"!
Il est vrai que cela demande beaucoup d'expérience pour savoir, avec certitude, si c'est trop (et là, c'est comme le café bouillu...) ou pas assez.
Certains plats se prêtent bien, pour moi en tout cas, à cette méthode empirique... qui s'apparente à celle décrite par Bruno sous l'appellation "méthode mixte". La tarte aux courgettes et Bleu d'Auvergne, par exemple!


A bientôt.
Michel qui précise qu'aucun autre regard que le sien n'est autorisé C'est la clé du succès!

Doudad a écrit:

bonjour Bruno,

Citation :

J'espère que tu auras une part du dit gâteau malgré tes remarques méthodologiques.

Ce n'est pas certain. Mes deux-petits fils lâchés sur une pâtisserie, ça équivaut à un nuage de sauterelles sur un champ de sorgho, ou à un boisseau de termites sur une crédence Louis XV : c'est ravageur. S'il me reste quelques miettes ...

Bonsoir,

Mes deux petites filles qui sont reparties hier soir vers le Grand Nord ont aussi un   féroce ! Mais la plus jeune préserve toujours un petit quelque chose à Papy .
Michel, oserais je te demander la recette de cette tarte ?

François