Bonjour,
question bien complexe puis notre confrère d'Outre-Rhin a posé, et fait poser, cette question sur quelques autres sites également.
Du coup, je profite de répondre ici en français : la médiocrité de mon allemand et le peu d'infos disponibles ne m'incitaient pas à lui répondre en allemand, ni même en anglais...
Turhan TURGUT a publié récemment un ouvrage (bilingue turc-anglais ; cf. la rubrique bibliographie de ce forum) sur l'histoire postale de l'Empire ottoman.
Le dernier chapitre est dédiée aux routes de poste. Il a compulsé différents Almanachs des postes et a cartographié ces routes (non reproductibles ici : l'ouvrage épais ne supporterait pas d'être écrasé sur un scanner ; et il les a tracées sur des cartes Googleearth : bonne idée puisque les frontières actuelles ne polluent pas le paysage ; mauvaise idée car le rendu graphique est très faible).
Il ressort donc :
- il n'y a pas de route de poste ottomane entre Beyrouth et Bagdad.
- Beyrouth est située sur la route Constantinople / Jerusalem. Les "distances" (et la tarification) sont exprimées par la poste ottomane en heures de route. Beyrouth est à 374 heures de Constantinople.
- Bagdad est située sur la route Constantinople / Bassora. La distance Constantinople - Bagdad est de 464 heures.
- Acheminée par la poste ottomane, la lettre mettrait donc, de Beyrouth, 374 + 464 (les deux routes ne se croisent pas avant Constantinople) heures dans les meilleures conditions, soit +/- 35 jours... Cela n'a pas de sens en effet. On déduit donc un acheminement Beyrouth / Bagdad "direct", sinon on posterait carrément pour Constantinople !
L'auteur de l'article suivant (intéressant puisqu'il traite du fameux service automobile) :
suggère une piste (qui serait à cartographier et à explorer), mais ne cite pas de sources :
Par analogie avec la poste maritime, comme pour bien d'autres destinations, on peut imaginer que l'expéditeur compte sur un
intermédiaire qui fera suivre ou acheminer sa lettre à partir de Beyrouth (mais pas de mention ici). Ou que celle-ci sera acheminée par la
première occasion, suffisamment régulière et connue (
à l'époque) pour ne pas faire l'objet d'une indication sur l'adresse... mais nous n'en avons pas gardé trace.
Bref désolé, beaucoup de bla-bla de ma part pour peu de certitudes, mais un sujet vraiment passionnant...
Laurent.