Relations France Espagne 1859

Bonjour,

 

Je travaille sur cette lettre, et que les spécialistes de l’Espagne soient cléments (je n’ai pas encore l’ouvrage sur les Relations France Espagne de Mme Chauvet………..et une nouvelle édition risque de tarder) !

 

Si j’ai bien compris l’affranchissement vers l’Espagne ne pouvait se faire que jusqu’à la frontière (donc au tarif du 1^er Janvier 1962 d’une lettre intérieure : 20 c)

 

A Barcelone la lettre est taxée comme non affranchie moins la valeur de l’affranchissement (18 cuartos – 20 centimes (équivalent 6 cuartos) soit une taxe de 12)

 

Quelques questions :

·         Est-ce le bureau de Montpellier ou le bureau de sortie qui appose la marque « affranchissement insuffisant » ?

·         Si on observe quelques variétés (forme / couleur) de marque tampon de la taxe, est-ce parce que c’est bien le bureau de distribution espagnol (ici Barcelone) qui appose cette taxe ?

·         Enfin (et surtout !) quelles sont les références « accessibles » de cette modalité tarifaire ?

 

Merci

bonjour,

Jean-Samuel a écrit:

Si j’ai bien compris l’affranchissement vers l’Espagne ne pouvait se faire que jusqu’à la frontière (donc au tarif du 1^er Janvier 1962 d’une lettre intérieure : 20 c)

Hélas, non. La convention postale de 1859 permet d'affranchir jusqu'à destination en timbres-poste, ce qui est une première dans les relations franco-espagnoles, ou de laisser le port à payer au destinataire. De France vers l'Espagne, le port payé est de 40 centimes pour une lettre de 7,5 grammes, et de 18 cuartos pour 4 adarmes pour une lettre en port dû.

Les unités de poids sont différentes, l'once espagnole de seize adarmes pesant 28,756 grammes, 4 adarmes pèsent 7,189 grammes. Le second port espagnol commence donc à 7,190 grammes, et couvre le premier port français sur 0,31 gramme.

Ici, ce n'est pas le souci, l'expéditeur a simplement jeté à la boîte une lettre affranchie au tarif intérieur français. Après ton calcul est bon, le TP français à 20 centimes est compté pour 6 cuartos (d'après la convention, 5 francs valent 19 réaux, il y a 8,5 cuartos dans un réal, donc 4 cuartos valent 18,54 centimes de francs).

On note qu'i n'y a pas d'application de la marque PD (payé jusqu'à destination), ce qui est normal, vu la situation.
 

Citation :

Est-ce le bureau de Montpellier ou le bureau de sortie qui appose la marque « affranchissement insuffisant » ?

Si j'en crois le souvenir d'une discussion avec R. Abensur, Pdt de l'Académie (que nous rencontré dans la Loire en octobre, si tu te souviens), ce serait le bureau de départ (alors qu'au sortir de l'Espagne, c'est le bureau d'échange).

Citation :

Si on observe quelques variétés (forme / couleur) de marque tampon de la taxe, est-ce parce que c’est bien le bureau de distribution espagnol (ici Barcelone) qui appose cette taxe ?

Je dirais plutôt bureau d'échange de Barcelone, qui reçoit et ouvre la dépêche close qui lui est adressée. Mais c'est effectivement Barcelone qui distribue. Il n'est pas impossible que les deux chiffres (1 et 2) soient frappés séparément, c'est très fréquent sur les taxes espagnoles.

Citation :

Enfin (et surtout !) quelles sont les références « accessibles » de cette modalité tarifaire ?

En France, le bulletin mensuel des postes n°53 de janvier 1860, en Espagne les annales des postes pour 1859, les deux (disponibles en ligne) donnent le règlement d'exécution de la convention postale franco-espagnole de 1859. Le reste, c'est de la littérature brodée sur ces bases.

D.

PS : le bouquin de Mme Chauvet (qui n'est pas de la littérature brodée, j'ai une profonde admiration pour ce qu'elle produit   ) ne couvre pas cette période.

Doudad a écrit:

Il n'est pas impossible que les deux chiffres (1 et 2) soient frappés séparément, c'est très fréquent sur les taxes espagnoles.

Un double port dû en août 1860 entre Grenoble et Bilbao. Les deux chiffres sont nettement frappées séparément.

D.

Jean-Samuel a écrit:

Si j’ai bien compris l’affranchissement vers l’Espagne ne pouvait se faire que jusqu’à la frontière (donc au tarif du 1^er Janvier 1962 d’une lettre intérieure : 20 c)

L'affranchissement forcé jusqu'à la frontière se fait en général lorsqu'il n'y a pas de convention postale entre deux administrations. C'était le cas entre la France et l'Espagne jusqu'au 1er février 1849 (ça ne l'a plus été après).

En janvier 1849, le timbre-poste a été introduit en France, et la convention postale franco-espagnole a supprimé le port payé jusqu'à la frontière en février suivant (port dû obligatoire pour la lettre ordinaire).

Jusqu'au 31 janvier 1849, c'est encore le vieux tarif de 1828 qui s'applique pour le port payé jusqu'à la frontière. Ce qui n'a pas empêché certain d'affranchir pour l'Espagne au tarif intérieur français de janvier 1848 (20 centimes en timbres-poste pour tout le territoire).



De Lille (Nord) à Figueras (Catalogne), 26 janvier 1849. Premier échelon de poids, affranchi, pour le port français, au moyen d'un 20 c. noir. Le défaut d'affranchissement est constaté au passage à Paris, et la lettre retournée ((on retrouve l'expéditeur grâce à sa griffe) à Lille pour rectification (taxe manuscrite 13 décimes au verso, et marque rouge P.P. au recto). Le timbre-poste est considéré comme nul (oblitération grille circulaire de Lille). Deuxième départ de Lille le 2 février 1849, aux conditions antérieures à la convention. Le port espagnol est matérialisé par la marque bleue 4 Rs, soit 4 réaux pour les lettres de France à destination de la Catalogne. On voit bien que le chiffre 4 et la marque Rs sont frappées séparément.

D.

Merci beaucoup pour ces précisons……………………………………………….et pour l'illustration avec des pièces remarquables.

La période "préphilatélique" me sera peut-être un peu plus accessible , sans terminer pour autant mon intérêt pour quelques lettres glanées au fil des échanges.

Je me plonge dans la littérature………………………………………………en attendant une hypothétique réédition !
Merci encore  

Doudad a écrit:

C'était le cas entre la France et l'Espagne jusqu'au 1er février 1849 (ça ne l'a plus été après).

Désolé, je me trompe de date d'application pour la convention de 1849, il s'agit du 15 juillet 1849 - le 1er février (1860) c'est celle de 1859.



En période de convention de 1859, voici une lettre de Montpellier pour Malaga en port payé oblitéré avec des losanges évidés, je ne sais pas si c'est connu et fréquent.



D.