Bonjour à toutes et tous,
je rebondis sur le fil ouvert par Daniel, où l'on a appris
que 4 + 1 = 5 (et ce n'est pas une plaisanterie).
Ce tarif local sarde à 1
soldo a été conservé au début de la période philatélique (les TP apparaissent en 1851 dans le royaume).
Sauf qu'à cette époque, le système monétaire a été modernisé et aligné sur le système décimal. Un
soldo équivaut désormais à 5
centesimi, 100 centesimi font 1 lire (il y a parité de valeur avec le centime et le franc français de l'époque).
Voici un usage intéressant : non pas une lettre de Gênes pour la ville, mais une lettre postée à Gênes (le 3 ou le 5 octobre 1857) pour y être embarquée à bord d'un bâtiment de commerce pour Naples.
L'affranchissement est donc de 5 + 10 centesimi (l'équivalent du décime de mer en vigueur en France), soit
15 cent. Dans sa hâte, le postier n'a pas oblitéré le timbre collé en bas.
A l'arrivée : timbre à date de Naples du 9 octobre + cachet de contrôle de l'Administration générale des postes (AGDP)... et 28
grana de taxe !
Il n'existe pas de convention de poste entre les deux Etats : on paye donc des deux côtés, l'expéditeur et le destinataire. La taxe pour les lettres adressées à Naples est de
16 grana, ici on a
28 car on est au-delà du port de débarquement et parce qu'il y a une enveloppe !
Avec un cours du
grano à 4,25
centesimi, ça fait quand même l'équivalent de 1 lire 19 ( = 1,19 franc)* si je compte bien. Il faut dire que le roi des Deux-Siciles n'était pas un adepte de la circulation des idées et donc des correspondances...
Sinon, on peut opter pour la voie régulière des paquebots-poste français assurant la ligne Marseille - Gênes - Livourne - Civitavecchia - Naples - Messine - Malte.
C'est hebdomadaire, fiable, rapide... et coûteux :
70 centesimi en partance tout de même. Qui ne vous dispensent pas de payer les
16 grana ( = 68 centimes) en arrivée !
Lettre postée à Gênes le 2 octobre 1857, jour de passage du
Mérovée, parti de Marseille la veille, et débarquée le 5 (timbre à date au verso). A noter que l'enveloppe porte les 3 valeurs disponibles aux guichets à cette époque : 5, 20 et 40 cent. Les 10 et 80 cent. n'étant émis que l'année suivante et le 3 lires en 1861.
L.