1er septembre 1871

Bonjour,

Je vous présente ce pli de Dole à Charleville, un affranchissement de septembre 1871, et même premier jour de tarif. Enfin, affranchissement, c'est un peu exagéré puisque cette lettre a voyagé en port dû.



Conformément au nouveau tarif (dont la lettre est un premier jour), la taxe est de 40 c pour un premier échelon de poids en port dû. On trouvera normalement l'empreinte d'un tampon double trait 40, mais comme pour le timbre-poste Cérès à 25 c son apparition a été un peu tardive par rapport à la date du tarif (voté quelques jours plus tôt). Nous avons tout de même une taxe au tampon, ce 4 est celui qui auparavant (dans le tarif de juillet 1854) servait à taxer les lettres du 2ème échelon insuffisamment affranchies 20 c (1er échelon).



Partie de Dole par l'ambulant de nuit Besançon à Paris, la lettre a pris le train vers Soissons (ambulant de jour Paris à Soissons B). Soissons se trouvait alors sur la ligne qui joignait Paris à Reims, départ gare du Nord au lieu de gare de l'Est plus normalement.

En réalité, si j'ai bien lu et compris Lux (La poste ferroviaire, débuts à 1870, et 1871 à 1914), l'ambulant Paris à Givet s'est dédoublé en Paris à Givet 1° (jour) et Paris à Givet 2° (nuit). Ici nous serions donc au deuxième jour de Paris à Givet 1°, qui a eu recours dans la première quinzaine de septembre - le temps que le cachet Paris à Givet 1° et le losange correspondant soient livrés - au matériel timbrant de l'ambulant Paris à Soissons, supprimé.

Tout commentaire apprécié sur ma bonne ou mauvaise compréhension de ces péripéties ambulantes.

Bruno

bonjour,

pour ma part, je suis d'accord avec cette fine analyse, et je ne trouve pas grand chose à rajouter, si ce n'est peut-être que le départ du Paris/Givet depuis la gare du Nord s'explique sans doute par le fait que le réseau ferré emprunté jusqu'à Soissons fait partie du réseau du Nord. Tu as des infos précises pour l'attribution des nouveaux timbres de taxe et d'ambulant ?

Très jolie lettre, historicopostalement parlant.

D.

Doudad a écrit:

si ce n'est peut-être que le départ du Paris/Givet depuis la gare du Nord s'explique sans doute par le fait que le réseau ferré emprunté jusqu'à Soissons fait partie du réseau du Nord.

Tus as raison, le réseau du Nord a été beaucoup plus simple à remettre en route que celui de l'Est.

Moyennant quoi, les "commuters" Paris-Reims ont attendu 1894 (24 ans) pour retrouver la gare de l'Est. Toujours selon Lux.

Je n'ai pas d'autre lettre à joindre à ce dossier de l'ambulant Paris à Givet, ni d'autre source que Pierre Lux.

Il me semble avoir lu quelque part que l'augmentation de tarif du 1/9/1871 avait permis un bénéfice supplémentaire de 6 millions de francs sur la période de paiement de la dette de guerre de 5 milliards de francs. C'est beaucoup et c'est peu...

Bruno

Très jolie lettre. Bravo !!!

bonjour,

l'ambulant Paris à Givet existe, semble t'il, sur le terrain antérieurement au 1er septembre 1871. C'est du moins ce que dit la Vérité. Et elle ment rarement.


Le Pays, 16 juin 1871

D.

Bien entendu, Paris à Givet (nuit) est ancien.

Ce que j'ai compris, c'est qu'il est remplacé le 1/9/1871 par Paris à Givet 2° (nuit) et qu'est créé un Paris à Givet 1° (jour).

Je suppose que P à G 2° a repris le matériel (cachet et losange) de P à G, et que P à G 1° a emprunté ceux du défunt Paris à Soissons durant une quinzaine. Mais ce n'est pas une certitude pour moi.

Bruno

Oui oui oui, c'est moi qui ait perdu le fil du fil ...

D.