CL : carpe et lapin ?

bonjour,

sur cette lettre, deux marques qui ne devraient, en principe, jamais se retouver ensemble : le rectangle P.P. de port payé, et l'octogone CL de correspondance locale.



De Paris, bureau (J) Place de la Bourse, 29 juillet 1848, pour Bernay-de-l'Eure. La lettre est affranchie avec un timbre rouge P.P., taxe manuscrite 4 au verso, pour un poids inférieur à 7,5 grammes sur une distance en ligne droite inférieure à 151 kilomètres (tarif de 1828). A l'arrivée à Bernay (timbre à date 30 JUIL. 48 au verso), l'adresse est rectifiée et la lettre renvoyée à Saint-Etienne-du-Rouvray par Rouen. Le port étant réglé au départ, la taxe n'est pas modifiée (la tranche de distance restant la même, elle n'aurait, de toutes manières, pas eu lieu de l'être). A l'arrivée à Rouen (timbre à date 31 JUIL. 48 au verso), le directeur a appliqué son timbre octogonal CL, en contradiction totale avec la définition d'emploi de ce timbre : le timbre CL s'applique sur les lettres en port dû qui sont distribuables dans l'arrondissement du bureau même où elles ont pris naissance.
Ce qui, manifestement, n'est pas le cas de celle-ci ...

D.

Bonjour,

Avec une adresse à Monsieur de St-Opportune, il ne faut s'étonner de rien en matière de système D (D comme ?).

A l'opposé, une dame de Guercheville était gouvernante des demoiselles d'honneur de Marie de Médicis, reine de France, et ne badinait pas avec le réglement (cf les romans historiques de Robert Merle, j'adore.)
Mais c'était vers 1600.

Cordialement,
Bruno

bonsoir,

de Merle, j'en suis resté à l'Ile et à Malevil, reconstruction d'une micro-société après un désastre, j'ai le souvenir que les deux m'ont captivé à l'époque où je les ai lus, il y a ... (fais moi le loup) ooooouuuuuhhhhh.

D.

Doudad a écrit:

le timbre CL s'applique sur les lettres en port dû qui sont distribuables dans l'arrondissement du bureau même où elles ont pris naissance.

à condition qu'elles soient passée entre les mains du directeur avant la distribution.



celle-ci a été écrite à Rablay (un pays où les hommes sont petits et trappus) le 3 Desambre 1849, et jetée dans la boîte rurale C de la direction de St-Lambert-du-Lattay.



Si le facteur était repassé au bureau avant la distribution, le directeur aurait enregistré la taxe en recette dans son registre des correspondances locales, en aurait demandé le paiement d'avance au facteur, et aurait appliqué l'octogone CL sur le pli. Mais le-dit facteur ayant constaté que la lettre est distribuable à Champs-sur-Layon, dans la suite immédiate de sa tournée, c'est lui qui applique la taxe de 1 décime (tarif syndical) et qui va distribuer dans la foulée.

Làs, le destinataire a changé d'adresse. Il semble que le facteur ait attendu quelques jours avant d'annuler la taxe, de faire le changement d'adresse et de ramener la lettre à son directeur seulement le 8 décembre (peut-être a-t'il attendu le retour éventuel du maire, et peut-être aussi ne passait-il qu'un jour sur deux à Champs, le 4, le 6 et le 8 ). La lettre n'ayant pas généré de valeur inscrite en recette, sa non-distribution ne génére subséquemment pas de non-valeur, et la taxe est pûrement et simplement remplacée par la taxe-tampon à 2 décimes du tarif territorial général, comme si elle venait de rentrer dans le service ce jour-là (en fait, la date figurant à l'intérieur, le directeur ne connait pas le jour réel du dépot, et on peut gager que le facteur s'est bien gardé de le divulguer - 5 jours de retard, à cette époque ...).

Pas facile, la vie du préposé à la distribution ...

D.