Cinq centimes en vain

bonjour,

encore une levée exceptionnelle ! C'est tellement courant que ça n'a plus rien d'exceptionnel, me direz-vous.



Celle-ci est un peu particulière, postée très tardivement à la gare du Nord avec affranchissement supplémentaire de cinq centimes, pour faire la surtaxe de LE du 27 décembre 1895.



A cette époque, la levée exceptionnelle se fait à 6h15 du soir à la gare du Nord, il y a encore une levée à 8h45 (9E) et encore une à 9h30 (10E). Mais notre expéditeur était vraiment (très) à la bourre, et il a été chercher une levée qui ne figure pas dans le manuel, la 11ème du jour. Tout bien considéré, il s'agit probablement de celle de 10h35 du soir, qui dessert l'ambulant d'Amiens, au tracé zigzagant dans les campagnes obscures des hauts de la France.



Difficile dans ces conditions, malgré le sou additionnel, d'assurer une distribution pour le lendemain matin.



Et un sou, c'est un sou, comme on dit chez moi. 120 euros chez Delcampe, tout de même, il y en a des qui ne font pas l'amour à l'oeil.

D.

Bonjour,

Doudad a écrit:

Et un sou, c'est un sou, comme on dit chez moi. 120 euros chez Delcampe, tout de même, il y en a des qui ne font pas l'amour à l'oeil.

Note vite l'adresse pour quand tu monteras à Paris. Ce petit lot est maintenant quasi offert, à 95 €.

Bruno

Bonjour,

Joli prix en effet, et en plus sans jouer sur l'utilisation peu courante, voire plutôt rare, elle, de la machine daguin...

bonjour,

le prix joue plutôt sur une LE qui n'en est pas une.

Par contre, une Daguin a certainement été régulièrement affectée aux levées tardives de la GDN.



En fait on constate une utilisation très régulière de la machine en départ dans ce bureau.

D.

Et à toutes les sauces :



Affranchissement à 15 c.

D.

Bonsoir,

Je ne comprends pas pourquoi tu dis que ce n'est pas une LE ?
L'usager a bien payé pour une LE comme tu l'indiques avec respect du tarif.
Le fait que La Poste n'ait pas pu acheminer dans les délais la lettre ne lui enlève pas sa qualité de LE, si ?

Houla, beaucoup de questions ..

Merci de tes lumières

bonjour,

l'usager a affranchi à 20 centimes et jeté à la boîte de la GDN largement après l'heure de la levée exceptionnelle du jour et largement avant l'heure de la levée exceptionnelle du lendemain. Pour qu'il utilise une levée exceptionnelle, il aurait fallu qu'il poste entre l'heure de la septième levée ordinaire et l'heure de la levée exceptionelle (trente minutes après).

Ici, c'est une affranchissement excédentaire pour la onzième levée du jour (ou levée supplémentaire pour l'ambulant d'Amiens).

Le terme "La Poste" est une terme contemporain.

D.

bonjour,

Ok, je comprends mieux. 
Il est donc en effet logique que ce qui fait la LE, ce n'est pas l'affranchissement ou ce que souhaitait l'usager, mais ce qu'en fait réellement le bureau.

Belle analyse
merci

C'est la loi de décembre 1895 modifiant celle de mars 1887 qui détermine si une lettre est envoyée ou non en levée exceptionnelle à délai unique.



La loi fixe deux conditions sine qua non, de délai et d'affranchissement. En dehors de ça, point de LE.

Beaucoup de collectionneur/vendeurs utilisent ce terme sans savoir ce qu'il désigne.



Ici, on a un timbre E3 en 1897, alors que la levée exceptionnelle est à levée unique (6 heures avenue de l'Opéra) depuis dix ans. Il s'agit plus probablement d'une lettre urgente, levée de 7 heures pour la ligne de l'Est, avec surtaxe de cinq centimes.

Une levée exceptionnelle est faite une seule fois dans tous les bureaux parisiens pour toutes les destinations trente minutes après la septième levée (l'heure des levées varie en fonction de l'emplacement des bureaux par rapport au bureau central).

Les lettres urgentes partent suivant deux, trois délais, ou plus, dans certains bureaux de quartier, pour des destinations déterminées en fonction des horaires des trains et l'emplacement des bureaux par rapport aux gares.

Ce n'est pas la même chose, même si la forme des lettres semble similaire à première vue (timbre spécial, surtaxe de cinq centimes dès 1896).

Il faut être précis sur les termes, c'est important si on veut savoir de quoi on parle (ce qui n'est pas le premier souci des vendeurs, je te l'accorde).

D.