Mobile ET urbaine

bonjour,

il y a des boîtes mobiles qui traversent les mers, ou qui remontent les fleuves, d'autres qui parcourent les colonies lointaines  ou les vastes provinces.

Et il y en a, il suffit que tu traverses la rue pour les trouver.



Aux termes d'une décision ministérielle en date du 17 décembre 1872, les entrepreneurs de service à pied peuvent, au fur et à mesure de la conclusion de nouveaux marchés, être tenus de transporter une sacoche-boîte, destinée à recevoir les correspondances du public, dans les conditions déterminées par l'art. 1272 de l'Instruction générale. L'Administration a arrêté le modèle d'une petite sacoche-boîte à lettres, très légère, en cuir, que les courriers d'entreprise à pied porteront très aisément, en même temps que leurs dépêches. (Instruction n° 75, BM 46, janvier 1873)

L'oblitération étant, a priori, apposée par le bureau qui ouvre la boîte, on peut envisager qu'un courrier à pied ait pu remonter à la poste (à Clermont, on monte de la gare sur le plateau central) les dépêches arrivées en gare de Clermont, muni d'une boîte mobile bien pratique dans laquelle les passants pouvaient insérer leur lettre au passage.



Gallica, 1865

Le parcours entre l'esplanade de la gare et la place du Poids-de-Ville, où est la recette des postes, fait 1650 mètres (calculitineraires.fr, bien pratique pour les distances urbaines à pied). La lettre, traitée à la 5ème levée, a pris le train descendant du soir, distribuée à Issoire le lendemain matin.

On pourrait aussi envisager une boite mobile urbaine sur support fixe, mais je n'en ai pas encore trouvé trace (ou alors je l'ai oublié   ), et elles étaient plutôt destinées aux levées de dernière minute, or Clermont pratiquait au moins sept levées à cette époque, on peut supposer que la sixième desservait les ambulants de nuit.

D.

Bonsoir,
cela ressemblait à cela

bonnes fêtes
dom

Hello JF,

Citation :

on peut envisager qu'un courrier à pied ait pu remonter à la poste (à Clermont, on monte de la gare sur le plateau central) les dépêches arrivées en gare de Clermont, muni d'une boîte mobile bien pratique dans laquelle les passants pouvaient insérer leur lettre au passage.

Mais du coup, ça vient un peu en contradiction avec le 1er paragraphe de l'instruction 75:
En exécution des dispositions de, la lettre-circulaire de l'Administration en date du 23 novembre 1871, et conformément aux prévisions de l'article 6 du cahier des charges des transports de dépêches
par entreprise, les voitures des courriers sont, en général, pourvues de boîtes mobiles destinées à recevoir la correspondance du public, dans les conditions déterminées par l'article 1272 de l'Instruction générale. Il ne doit être fait d'exception à celle règle que sur les routes où la boîte ne serait manifestement d'aucune utilité, soit que le courrier marche entièrement de nuit, soit que, restreint au parcours entre la commune siège du bureau et la gare voisine, il ne traverse aucune autre localité.


Emmanuel.

Voilà un extrait des textes

« En exécution des dispositions de la lettre circulaire de l’Administration en date du 23 novembre 1871,…, les voitures des courriers sont, en général, pourvues de boites mobiles destinées à recevoir la correspondance du public, dans les conditions déterminées par l’article 1272 de l’Instruction générale »
« Cette mesure a été partout bien accueillie ; elle fonctionne régulièrement et l’Administration est aujourd’hui sollicitée de l’étendre aux courriers à pied…, au moins sur les routes où la longueur du trajet et la situation de communes ou d’habitations rurales la rendaient utile... Le Ministre a donné son accord le 17 décembre 1872... »
« En conséquence, l’Administration a arrêté le modèle d’une petite sacoche-boite à lettres, très légère, en cuir, que les courriers d’entreprise à pied porteront très aisément en même temps que leurs dépêches. ».
 
C’est en 1872 que furent équipés, à titre expérimental, 14 courriers à pied d’une « boite aux lettres mobile », puisqu’ils la portaient en bandoulière.
A partir du 1^er janvier 1873, cette mesure fut étendue à tous les courriers d’entreprise faisant leur service à pied ou à cheval. Cette sacoche-boîte était destinée à recueillir les correspondances des particuliers pendant leur trajet.
« L’administration a arrêté le modèle d’une petite sacoche-boite à lettres, très-légère, en cuir, que les courriers d’entreprise à pied porteront aisément en même temps que leurs dépêches ».
Elles sont fournies par M. Walcker, rue Rochechouart, n°42, à Paris. Son prix est de 10,50 francs.

Dom

bonsoir,

vals59 a écrit:

ça vient un peu en contradiction avec le 1er paragraphe de l'instruction 75:

restreint au parcours entre la commune siège du bureau et la gare voisine, il ne traverse aucune autre localité.

oui, sans doute. Tu noteras que j'ai employé le prudent "on peut envisager qu'un courrier à pied ait pu". Je n'ai malheureusement par l'origine de la lettre (enveloppe), et j'ai peut-être imprudemment extrapolé sur la base de la lettre ci-dessous :



Origine avenue Charras (sur l'hypoténuse entre la gare et la place Delille, sur le plan ci-dessus), dateur de la gare de Clermont. Qui d'autre a pu mettre le BM, sinon l'entreposeur ?

Merci à Dom pour les textes et illustration.

D.