boites aux lettres

Bonjour à tous
Le Xviii° une période fascinante pour la marcophilie. Le comté de Savoie et son appartenance à la France est l'objet de bien  des découvertes au fil des lettres venant au arrivant en Savoie.
En vacances à Vonnas (Ain), j'ai découvert le patrimoine d'un village voisin Pont de Veyle!
[url=https://servimg.com/view/20166271/148][/url]
Le village de Pont de Veyle était à la frontière du comté de Savoie
Un autre village réserve sans doute bien des surprises Pont de Beauvoisin .
Pont de Beauvoisin est formé de deux communes ; l'agglomération pontoise, située sur la rive gauche du Guiers, est de dimension relativement modeste et se confond facilement avec sa voisine homonyme, très proche et située en Savoie.
C'était un point de passager pour le courrier en direction ou venant du comté de Savoie ?
Bonne journée à tous

Ces deux communes sont séparées par la rivière,

Joli cliché !

L.

bonjour,

sauf erreur, les premières (en France) boîtes aux lettres à système mobile de levées datent de 1837, à Paris.


Journal des Débats, 10 mai 1837

Système devenu peu satisfaisant, et remplacé dès 1881 par le système Thiéry

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5504265g/f56.item.r=

lui même perfectionné par la suite.



Dans les patelins, la manipulation était dévolue aux facteurs ruraux.

D.

Oui, il y a une boite aux lettres . Mais à côté, une plaque de 1777, à l'endroit ou se situait le bureau de "Postes". ?
Ces endroits marqués sont peu fréquents.Elles permettaient la collecte et la distribution du courrier.
Un extrait du musée de la poste sur les boites aux lettres aux lettres:

"En 1759 sous l’impulsion de Claude Humbert Piarron de Chamousset qui met en place trois distributions quotidiennes à Paris. Très vite, les grandesvilles du royaume adoptent ce systèmequi permet à la fois la collecte et la distribution du courrier en zone urbaine. Laboîte aux lettres réapparaît : une centaine d’entre elles sont installées dans lesquartiers de la capitale. A la fin du XVIIIe  siècle, le Royaume en compte environ 500, exclusivement installées dans les villes. "

Bonsoir à toutes et à tous et en particulier à Tino_24,

Une petite correction, le comté de Savoie n’est pas un comté mais un duché.

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Duché_de_Savoie

Et oui, les villes de Pont de Beauvoisin (l’une en France, l’autre dans le Duché de Savoie) sont les villes bureaux d’échanges dans le cadre des conventions postales Franco-Sarde.

Plus de précisions dès que j’ai accès à ma documentation.

A+

bonjour,

Tino_24 a écrit:

une plaque de 1777, à l'endroit ou se situait le bureau de "Postes". ?

Pont-de-Veyle n'et pas signalé comme ayant eu un bureau de la poste aux lettres dans les dictionnaires de 1754 (Guyot) et 1802  (Lescouturier), mais comme dépendant de celui de Mâcon.

Pas plus pour la poste aux chevaux, trop près de Mâcon, le relais intermédiaire entre Mâcon et Bourg étant situé au Logis-Neuf, lieu-dit signalé dans la Liste générale des postes de 1877, à deux postes de chacune de ces villes.

La présence de cette plaque à cet endroit est donc surprenante.

D.

Tino_24 a écrit:

La boîte aux lettres réapparaît : une centaine d’entre elles sont installées dans les quartiers de la capitale. A la fin du XVIIIe siècle, le Royaume en compte environ 500, exclusivement installées dans les villes. "

Piarron de Chamousset est l'initiateur de la Petite Poste de Paris. Ses boîtes aux lettres ne sont pas des boîtes murales (une fente dans un mur permettant d'y glisser sa lettre, récupérée de l'autre côté du mur dans un récipient ad hoc). Il s'agit de boîtes installées à l'intérieur de locaux commerciaux ou administratifs, pour les lettres en port payé. Le timbrage est connu comme "marques de boîtier".



Journal de commerce Camus Robaud 1760

Système étendu à la petite banlieue de Paris.



D.

Merci de ces informations qui confirment ce que je pensais.
J'ai du mal à penser à une erreur. Il reste une éventualité qui me parait vraisemblable quand on connait l'endroit ou se trouve cette boite et cette plaque. Pourquoi la situer en France en 1777 (la ville est en limite du diuché de Savoie)? et si elle était dans le duché de Savoie?
Peut on trouver des indications sur les bureaux en Savoie?

Si on parle bien de Pont-de-Veyle, c'est tout de même très éloigné des Etats-Sardes.


1754


1802

Et manifestement situé en France.

D.

Pont-de-Vayle est dit "commune érigée en bureau de poste" dans le dictionnaire rectificatif de 1842.

Ouverture entre 1837 et 1841, donc.

D.

https://pont-de-veyle.fr/la-commune/histoire/
Que faut-il croire?

Pour ce qui touche au service de la poste, je pense qu'on peut croire les dictionnaires des postes.

D.

Tino_24 a écrit:

Que faut-il croire?

la carte des routes de 1770 montre clairement que Pont-de-Veyle fait partie de la Généralité de Dijon, assez loin de la frontière sarde.



D.

Toutes mes excuses, difficile d'être clair.
La ville de Pont de Veyle est française au XVII°.
 
La carte est orientée Nord Sud; le village est au nord de la riviére "Bief de Malivert. La ville se répartit suivant une grande rue centrale (nord sud) et à l'est
et se terminant au niveau du bief de Malivert par une tour avec horloge (conservant encore les traces d'un pont levis).
Les boites postales se trouvent dans la partie sud, à proximité de la tour de l'horloge.(à vérifier)
Je cherche une carte du duché de Savoie de 1775 ou 1777 permettant de voir si le duché était en liimite de ce village ou au moins de voir cette limite.
Je n'imaginais pas que cette limite pouvait être aussi proche avant d'avoir mis ce post.(ce qui n'est pas prouvé)

bonjour,

pour la détermination des frontières entre la France et la Savoie en 1777, il faut se reporter au texte du Traité de Turin signé le 24 mars 1760.

https://mjp.univ-perp.fr/traites/1760turin.htm

Le cours du Rhône forme une frontière naturelle encore actuelle de nos jours entre l'Ain et l(es) Savoie.

La frontière "coule" vers l'ouest depuis Genève vers Bellegarde, pique au sud vers Seyssel et Culoz, et à l'endroit où le Guiers (Guyer dans le texte du Traité) se jette dans le Rhône, laisse ce dernier pour suivre le Guiers vers le sud et Pont-de-Beauvoisin. Le Guiers forme encore de nos jours la "frontière" entre Savoie et Isère.

Tout ceci est fort éloigné du cours de la Saône (100 kilomètres bon poids entre Mâcon et Bellegarde).

D.

... et quoi qu'il en soit, j'en reviens au dicos des postes, Pont-de-Veyle est désignée comme commune française sans bureau de poste dans le Guyot de 1754, ville bourguignonne desservie postalement par Mâcon.

D.

Après réflexion, et compte-tenu de ce qui précède, je pense que la poste de Pont-de-Veyle du 12 AOVST 1777 n'estoit poinct un bureau de poste de la Ferme royale, mais ce qu'on appellait alors une distribution, un bureau local mis en place par les Consuls ou autre assemblée de bourgeois qui menaient les affaires de la ville, lesquelles concernaient le commerce de chanvre, grains et vins, nous dit Lescouturier, et nécessitaient des échanges épistolaires avec Mâcon, Bourg, Lyon et Paris.

La Ferme des postes ne tenait qu'un petit nombre de bureaux situés dans les plus grosses localités, et les courriers qui les reliaient avec Paris, et entre-eux localement. Ici, Mâcon avec Bourg, Villefranche et Lyon, grosso-modo (voir la carte des routes). Pour le reste du pays, les habitants devaient se déplacer jusqu'aux bureaux de la Ferme. Dans certaines grosses communes sans bureau de la Ferme, les dirigeants locaux finançaient par l'impôt des courriers faisant la navette avec le bureau de la Ferme le plus proche, et avaient ouvert un bureau centralisateur avec commis dans leur commune, où les gens pouvaient retirer leurs lettres et remettre leur courrier.

On peut alors supposer que le 12 août 1777 correspond à la date d'ouverture d'une distribution consulaire (ou autre nom désignant les responsables locaux), ou alors simplement que ces derniers avaient fait percer une fente dans le mur de la distribution afin que les usagers puissent y déposer leur courrier en port dû à toute heure. Avec une belle plaque pour signaler la chose.

La Ferme tolérait ces distributions dans la mesure où elles ne lui faisaient pas concurrence (Pont-de-Veyle n'est pas située sur la route des courriers de la Ferme).

Le système est différent des boîtes de petite poste de Paris, puisque le port payé y nécessitait l'intervention du boîtier.

A confirmer, ou pas, dans les archives départementales de l'Ain, y rechercher le traitement d'un courrier par la commune.

D.

La recherche en ligne dans les archives de l'Ain n'est pas très zézée.

Cependant, on y apprend que Pont-de-Veyle, ancienne cité savoyarde, a été échangée en 1561 par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, contre un château, remise à un certain Jean-Louis Coste (Costa en latin) puis érigée en comté.

Le texte des archives :

"Ressort : Paroisses de Bey, Biziat, Cormoranche-sur-Saône, Cruzilles, Grièges, Laiz, Mépillat, Saint-André-d'Huiriat, Saint-Jean-sur-Veyle et Saint-Julien-sur-Veyle, avec Les Jacques et Namary à Vonnas et Chavannes à Crottet

Titre : comté

Lieu d'exercice : Pont-de-Veyle

L'ancienne châtellenie de Pont-de-Veyle (ainsi que celle de Châtillon) fut remise en 1561 à Jean-Louis Costa, par le duc Emmanuel-Philibert, en échange du château de Bennes. Cet ensemble fut en même temps érigé en comté.

En ce qui concerne la juridiction, le traité est rédigé en ces termes (1) : "cum omnimoda jurisdictione, alia, media et bassa, mero et mixto imperio, omnibusque emolumentis et reditibus tam mere jurisdictionalibus quam mixtis […] et omnibus quibuscumque tam utilis quam mixti dominii, salva semper et reservata in omnibus […] Duci suprema et directa potestate in eumdem comitem, […] una etiam cum erectione et privilegio comitis et comitatus Pontisvellæ […] ac cum prima et secunda cognitionibus potestateque constituendi in subditos dictorum locorum Pontisvellæ et Castillionis de Dombes et mandamenti judicum primarium et appellationum".

Jean-François Coste, fils de Jean-Louis mourut sans enfants en 1590. Le comté fut ensuite mis en criée aux dépens de sa veuve, et fut acquis par le connétable de Lesdiguières en 1615. Sa fille, Françoise de Lesdiguière, épouse du maréchal de Créquy, vendit Châtillon au duc d'Orléans, père de la Grande Mademoiselle, en 1645, et Pont-de-Veyle à l'intendant Bouchu. Le fils de ce dernier vendit son comté à Augustin de Férréol.

Le connétable de Lesdiguières consentit à la suppression de son juge d'appel, par le traité du 12 mars 1617, mais ce deuxième degré de juridiction fut conservé par la suite comme on le voit par la présence de registres d'audience en appel, malgré les oppositions du bailliage-présidial de Bresse (2)

Seigneurs : -1703- : Augustin de Ferriol, "conseiller au parlement de Metz, acquéreur de Etienne-Jean Bouchu, maître des requêtes et intendant en Dauphiné"

-1739 : Antoine de Ferriol, chevalier, "comte de Pont-de-Veyle, intendant général des classes de la marine, chevalier d'honneur en la cour des monnaies de Paris, lecteur honoraire de la chambre du roi, et Charles-Augustin de Ferriol d'Argental, chevalier, seigneur du Bourg-Argental en Forez, conseiller au parlement de Paris"

1739-1790 : Elizabeth-Thérèse-Margueritte Chevalier, "veuve de haut et puissant seigneur Mre Charles-Louis-Frédéric Kadot de Sébreville, premier enseigne de la seconde compagnie des mousquetaires du Roy, comtesse de Pont-de-Veyle (par acquisition d'Antoine de Ferriol), dame de Vaux, La Tour (?), le Cha (-?) et autres lieux", puis veuve de Pressac-Fézensac

-1771-1777 : Charles-Louis de Pressac de Marestan, "comte d'Esclignac, seigneur des terres et seigneuries de Pont-de-Veyle, de Vaux, La Sale, Le Chanay, Laré, Montelure, Loménie, Bivis, Bajonette, Breugnent, Gouts, Cerain, Marcoussis, Nozay, La Ville-du-Bois, Futay, La Poitevine, Le Plessis, Charrois, Liers, Bresson-Villiers, La Motte de Monthuy, La Motte de Montpipault, Les Bordes, Bondoufle et autres lieux". Il était comte de Pont-de-Veyle en tant que second mari d'Elizabeth-Thérèse-Marguerite Chevalier

La composition de la justice était celle que l'on rencontrait habituellement dans les terres similaires. Plusieurs sources la donnent ; ainsi d'après les Mémoire pour l'instruction du Duc de Bourgogne, "Avant l'échange fait par le Duc Emmanuel-Philibert et l'érection de cette terre en comté, ce n'étoit qu'une simple châtellenie, on lui attribua la justice haute, moyenne et basse ; il y a outre le juge ordinaire, un juge des appellations et un procureur fiscal. Cette justice qui s'étend sur 9 belles et grandes terres est considérable. Il y a encore un châtelain qui préside aux ventes et aux criées, qui a sous lui un curial qui lui sert de greffier. Quoique la ville ne soit point fortifiée, il y a cependant un gouverneur avec 1800 livres d'appointement" (3).

D'après les registres d'audience, vers 1776-85, on dénombre : un juge ordinaire civil et criminel, un procureur fiscal, aucun ou 1 ou 2 avocats, 4 à 8 procureurs, un greffier, un ou 2 sergents.

(1) Guichenon, Histoire de Bresse, 1650, Preuves de Bresse, p. 132-136.

(2) Factum pour le présidial de Bourg, contre les seigneurs hauts-justiciers de Bresse. Bourg, Joseph Ravoux, 1728.

(3) Mémoire pour l'instruction du Duc de Bourgogne, v. 1698, éd. Daniel Ligou, Paris, C.T.H.S., 1988, p. 525."

D.

On trouve ceci dans les Annales de l'Ain (1900)

Merci pour vos recherches.
Nous sommes revenus au point de départ et une date de 1777 bien surprenante.
J'ai contacté les archives de l'Ain et le patrimoine de l'Ain pour avoir d'autres avis et peut être des explications sur cette date.
Je ne manquerais pas de vous en informer